OATHBREAKER + SYNDROME @ LE PETIT BAIN – 13/12/17

C’est une parfaite nuit d’hiver pour une soirée comme celle qui se profile au Petit Bain. Une nuit adéquate qui permet à deux entités artistiques de cette Flandre bastion de la beauté froide et sombre de pouvoir venir nous offrir le meilleur de leur musique. Oathbreaker organisait un dernier petit tour avant de s’atteler aux projets respectifs de chacun de ses membres et surtout pour s’octroyer un peu de repos après les nombreuses dates suite à la sortie de Rheia en 2016. Pour l’occasion, le groupe emmenait sur les routes un membre de la famille Church Of Ra dont le groupe fait aussi partie. C’est le talentueux Mathieu Vandekerckhove ( Amenra) qui ouvrait avec son oeuvre Syndrome. Ce soir l’ombre du Church Of Ra plane sur le Petit Bain étant donné l’appartenance des artistes de ce soir au collectif mais aussi 3 d’entre eux font aussi partie du groupe créateur de cet ensemble artistique, Amenra.


 

Déjà quand on a affaire à la Church Of Ra on peut tout de suite être sûr que le projet artistique va au delà de la musique car la création artistique est un fondement du collectif et quand on se présente pour assister à un live du projet Syndrome, il n’est pas à prendre comme un set lambda. L’Oeuvre de Vandekerckhove est émotionnellement dense et fragile à la fois. Seul sur scène, dans un drone expérimental et maîtrisé, ajustant ces boucles musicales qui font grandir et densifient la musique de Syndrome. Forever And A Day, son dernier Ep sorti en 2016 je l’écoute souvent en boucle quand j’ai envie de partir loin d’où je suis… Syndrome libére sur scène une certaine mélancolie avec une réelle beauté qui se cache dans cette oeuvre musicale. Mathieu, loin déjà, laisse l’écran prendre le devant et bercer le public silencieux et tout aussi loin.. On voit que ce soir on a affaire à des connaisseurs, des gens qui apprécient à la juste valeur ce qu’ils sont venus voir et écouter.

 
 

Au fur et à mesure des « titres », la musique prend vie et se lie avec ces images diffusées en fond, des paysages en noir et blanc, les saisons qui avancent, la nature qui évolue. Car la musique de Syndrome c’est tout ça à la fois, un concentré de vie, un corps qui se forme, qui grandit et qui disparait à la fin. Aussi beau qu’il est difficile de mettre des mots sur ce qu’il se passe.

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Cette expérience passée, le public un peu revenu, il était juste temps de reprendre place dans un Petit Bain bien complet pour la suite de la beauté musicale flamande. Oathbreaker donnait juste quelques dates et offrait un réel privilège à Paris en venant jouer ce soir dans nos contrées voisines. Et ce soir, en plus de Lennart à la guitare, Amenra présentait un membre de plus en renfort en la personne de Levy qui prenait la basse pour la tournée.

S’éloignant du hardcore de ses débuts, Oathbreaker propose une musique de plus en plus personnelle et s’envole dans un post black depuis sa signature avec Deathwish mais sans renoncer à ses origines. C’est sans pitiés avec « Being Able To Feel Nothing » que le groupe ouvre ce soir. ET tout de suite, on sent que la fatigue ne les atteindra pas ce soir, un groupe rodé et energique dans ces parties black entrecoupés d’acoustique ou la voix de Caro peut prendre le dessus. Car le problème de ce soir sera un peu le son qui nous ne permettra pas de ressentir pleinement  le jeu de Caro et cette frénésie ensorcelée qu’elle délivre du plus profond.

 
 

Au milieu du set c’est « Stay Here / Accroche Moi » qui apportera la touche émotion inattendue. Ce soir les fans de la dernier heure en auront pour leur argent, par contre les fans hardcore qui attendront quelques oldies seront un peu déçus car c’est uniquement Rheia qui sera mis à l’honneur. Caro met plus son chant clair au devant et abandonnant de plus en plus ses cris stridents qui ont fait le succès des débuts du groupe. Mais les lives et la prestation de Caro gardent toujours ce parfum sombre et étrange.  C’est “10:56” et surtout un puissant “Second Son Of R” qui mettra la frontwoman et le public accro  au sol, finissant tel des gisants.

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Un Oathbreaker intense et  qui prend son chemin, se démarquant de ses grands frères et qui nous reviendra toujours aussi inspiré après cette pause méritée.
Un grand merci au Petit Bain et Kongfuzi Booking.
Photos: Mario Ivanovic

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