DEGAS, DANSE , DESSIN Edgar Degas raconté par Paul Valéry

Le musée d’Orsay propose jusqu’au 25 février, un hommage à Edgar Degas à travers les textes de son ami l’écrivain, poète et penseur Paul Valéry.

Aux côté de Pierre Louÿs, André Gide ou encore Stéphane Mallarmé, Paul Valéry (1871-1945) comptait parmi ses amis proches Edgar Degas (1834-1917). Peintre, sculpteur, et graveur avant-garde du XIXe siècle, Degas fut l’un des artistes fondateurs du mouvement impressionniste.En 2017, nous célébrions le centenaire de cet artiste. C’est à cette occasion que cette exposition débutée en novembre dernier, célèbre le peintre grâce à un parallèle entre son œuvre et l’ouvrage de Paul Valéry : Degas, danse, dessin, publié en 1937 aux éditions Vollard, un livre aujourd’hui peu connu qui pourtant est considéré comme un ouvrage de référence en Histoire de l’art, et est qualifié de « médiation de création ». Il permet en effet de comprendre le parcours de l’artiste, son œuvre, sa personnalité, mais aussi son mode de fonctionnement dans la création, sa méthode en quelque sorte. C’est sur ce livre intime, résultat de 20 ans d’amitié entre son auteur et Degas, qu’est basé le parcours de l’exposition. En résulte une disposition claire, thématique et ainsi didactique des œuvres, qui permet de découvrir l’homme, son art, mais également tout le contexte dans lequel il a évolué, son cercle social et ses références.

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Cet ouvrage est à consulter à tout moment dans les salles de l’exposition, et des extraits en sont tirés pour composer les textes explicatifs, comme si Valéry était notre guide d’un jour, un guide lui-même artiste. On y trouve d’ailleurs bien plus que les chefs d’œuvre de Degas : les carnets de Valéry y sont également exposés avec ses brouillons, ses croquis, ses réflexions. De façon générale, l’œuvre d’Edgar Degas est sans cesse contextualisée. Ses dessins préparatoires (tellement nombreux qu’ils permettent parfois de reconstituer un tableau dans son entièreté) sont par exemple confrontés à ceux des grands maîtres de la peinture classique ou de ses contemporains.

L’autre point fort de cette exposition est sans doute la variété des supports proposés : peinture, dessin, sculpture bien sûr, mais également cahiers, carnets, contrats, manuscrits, de nombreuses photographies et archives vidéo… On y découvre, ému, des images de Loïe Fuller tournoyant dans ses voiles blancs sous les faisceaux colorés des projecteurs, celles d’une danseuse romantique enchaînant petits sauts, petits pas et déboulés, ou encore d’autres de Degas lui-même.

Le spectateur balance entre les textes et les œuvres à travers les thèmes de prédilection d’Edgard Degas, et ceux qui définissent son art : Degas dessinateur, le ballet, l’équitation ; en soit, la capture du mouvement par le trait. La ligne nette lui permet paradoxalement, non pas de capturer une attitude, mais de rendre le mouvement tel qu’il est au moment où il est représenté tout en annonçant ce qu’il sera .

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Cette exposition permet un retour au XIXe siècle, au sein d’un groupe d’artistes de génie, une bande d’amis qui se nourrissent mutuellement de leur art. Au final, le visiteur a l’agréable impression d’avoir passé quelques heures d’entretien avec un poète racontant son ami, l’un des plus grands peintres du XIXe siècle, décrivant son œuvre, son art, son âme.

Exposition temporaire Degas, Danse, Dessin au Musée d’Orsay à Paris, du 28 novembre au 25 février 2018.

Par Sophie

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