
En ce jour du 21 décembre (soir du solstice d’hiver) de l’an de grâce 2017, c’est à une soirée 100% « southern rock » que je me prépare. C’est au Trabendo à quelques encâblures du Zénith de Paris que ça se passe. Arrivé sur les lieux assez tôt, je constate que la salle n’est pas encore très remplie. En fait, le Trabendo se remplira progressivement au fur et à mesure de l’avancée de la soirée. En effet, Molly Hatchet n’est-il pas un groupe culte qui porte ses 47 ans d’histoire comme d’autres arborent fièrement le blason de leur club de moto ?
Les hostilités commencent sur les chapeaux de roues avec les teutons de Dezperadoz. Originaires de la ville de Heidelberg en Allemagne, ils jouent néanmoins un rock sudiste qui ferait pâlir n’importe quel redneck du Texas ! A la base, il s’agit du projet parallèle d’Alex Kraft, le guitariste de Tom Angelripper (le fondateur de Sodom). Ce dernier a même fait partie du groupe par le passé mais tout cela est de l’histoire ancienne. Par conséquent, leur « southern rock » est teinté de métal lourd et donc susceptible de séduire les métalleux. Sur scène, les allemands sont lookés comme s’ils venaient de Floride ou de Louisiane. On notera notamment une guitare aux couleurs du drapeau confédéré ! Malgré un son qui laissait malheureusement à désirer, ils ont néanmoins assuré, donnant le meilleur d’eux même. Comme quoi il ne suffit pas d’avoir un passeport américain pour savoir ce que veut dire l’expression « rock sudiste » et rendre honneur à cette musique typiquement yankee ! Certains déploreront le côté un peu caricatural de Dezperadoz mais que serait le rock sudiste sans les poncifs liés au western et aux États du sud ?
Dans la foulée, on enchaîne sur le groupe culte de la soirée : Molly Hatchet. Même si le line-up ne représente aucunement ce qu’il était aux débuts du groupe, le groupe a néanmoins 47 ans d’existence derrière lui. Excusez du peu ! En effet, il ne reste aucun membre de la formation d’origine mais peu importe. Le côté culte de cette formation est indéniable ! Qui n’a jamais tripé sur leurs épiques pochettes signées du célèbre dessinateur de fantasy Frank Frazetta (décédé en 2010) et dignes de l’univers de Conan le barbare ? Originaires de Jacksonville en Floride, le groupe a su créer une musique riche et dense comportant parfois deux voire trois guitares. Le guitariste Dave Hlubek (seul survivant parmi les fondateurs du groupe) est mort en septembre dernier. Néanmoins, le Molly Hatchet d’aujourd’hui n’est pas qu’un simple tribute band, même si le chanteur Phil McCormack (qui a rejoint le groupe en 1996) ne semblait pas au meilleur de sa forme.
Sur scène, pas de drapeau sudiste pour rappeler d’où ils viennent et de quelle tradition ils se revendiquent. Il est vrai que depuis l’accession de Trump au pouvoir et le développement de “l’Alt right” (nouvelle droite américaine), jouer avec ce genre de symboles est délicat ! La setlist du concert est basé essentiellement sur l’album « Flirtin’ with disaster » (1979) ainsi que sur leur premier album, « Molly Hatchet » (1978). Pas mal de classiques en perspective donc, notamment des titres comme « Whiskey man », « Bounty hunter », « Gator country » et « Fall of the peacemakers » mais aussi des titres plus récents comme « Son of the south ». Malheureusement, le fait qu’il ne reste qu’un seul guitariste dans le groupe est un peu dommageable, la musique perdant un peu de sa profondeur.
Par ailleurs, le batteur Shawn Beamer (arrivé dans le groupe en 2013) a joué tout le concert avec un ventilateur coincé entre les grosses caisses, ce qui fait qu’il avait constamment la chevelure au vent. Cela peut paraître très cliché voire ridicule mais c’est pourtant comme ça que cela s’est déroulé ! D’autre part, pendant toute la durée du concert, le chanteur Phil McCormack ne ratait pas une occasion de prononcer son expression favorite : « Hell Yeah !!! » au point que ça en devenait presque lassant à force ! Au final, les sudistes nous ont offert une prestation un peu décevante pour une formation aussi légendaire. Néanmoins, c’est toujours un plaisir infini de voir ce genre de groupe culte en live pour la première fois.
Merci à Garmonbozia pour l’accréditation !
Texte : Mathieu
Photos : Aurélia
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