
Le Forum de Vauréal est un lieu en région parisienne qui propose une programmation fort sympathique, bien qu’il s’agisse d’un véritable périple pour y parvenir depuis la capitale. Ne reculons devant rien, ce soir, Inglorious vaut le détour.
Les (presque tous) anglais méritent amplement la petite foule qui s’amasse déjà bien avant l’ouverture des portes devant la salle. Impressionnant, pour un dimanche ! Pour rappel, Inglorious, mené au chant par Nathan James (notamment rendu célèbre grâce à sa participation à diverses émissions télé britanniques), met aussi en scène une équipe de musiciens solides : Andreas Eriksson (qui nous vient de Suède) en guitariste lead, Drew Lowe chargé de la rythmique, Colin Parkinson à la basse et Phil Beaver derrière la batterie. Leur deuxième album, sobrement baptisé Inglorious II, est sorti en mai 2017, et on avait déjà pu bénéficier d’un échantillon de leurs performances pendant le Hellfest de la même année. D’ailleurs, en discutant dehors avec les fans, on se rend compte que certains d’entre eux viennent de là.
Avant d’entendre Inglorious, la scène est laissée libre à Drenalize, qui a fait le déplacement pour ouvrir ce soir. Ce groupe, originaire du nord est de la France, avait par ailleurs beaucoup relayé sur leurs réseaux sociaux la nouvelle de leur venue. D’ailleurs, on trouve même quelques lorrains dans la salle qui ont suivi le mouvement. Bien joué, les garçons ! Il faut dire que l’énergie que déploie cette jeune formation aux relents hard FM suscite la curiosité des spectateurs. Ça bouge, ça cogne, ça joue avec le public. L’un des guitaristes, Max Waynn, s’essaie même à l’exercice du solo seul sur scène. La foule met un temps à réagir comme il faut, mais l’efficacité du groupe finit par conquérir le plus grand nombre et les tient jusqu’à la fin d’un set finement exécuté. Voilà un groupe émergeant à suivre ; si le cœur vous en dit, leur page Facebook regorge de trucs à écouter en plus de leur actualité.
Place à Inglorious. La formation est plutôt récente, du moins en ce qui concerne le line-up actuel, et la qualité des deux albums déjà sortis laisse imaginer que la setlist sera explosive. Bam, dans le mille : le concert commence par Read All About It, issu de l’opus II : le riff agressif mais groovy se propage comme une onde gravitationnelle dans la salle. Immédiatement, le public danse, lève les bras. En voilà, une entrée en matière ! Nathan James se saisit des spectateurs ; non seulement, sa voix puissante semble aller chercher les notes sans la moindre difficulté, mais son charisme séduit aussi (et ce phénomène n’est qu’amplifié par la veste à brillants qui représentent des plumes de paon que le chanteur porte).
On note aussi qu’aucun membre du groupe n’est moins en avant. Qu’il est agréable d’aussi bien entendre une basse en live ! D’ailleurs, on profitera de la complémentarité entre Colin et Phil lors d’un duo rythmique fort applaudi. Le concert s’articule autour de titres qui détonnent, mais la palette du groupe renferme aussi un potentiel plus calme sans être moins intense. Making Me Pay renvoie à une atmosphère presque jazzy, tandis que Black Magic ornée d’une intro tout aussi mystique que le suggère son titre cogne avec plus de vigueur.
Il convient de mentionner que des morceaux tirés du précédent album du groupe promènent également l’audience d’un univers à l’autre. Par exemple, Unaware sonne un peu plus hard, de même que High Flying Gypsy, que le public a l’air de bien connaître (on entend même quelques personnes chanter la mélodie de la guitare solo, amusant !). Bref, pas le temps de se reposer, l’attention de l’assemblée ne diminue pas, on croit même oublier de temps à autre que l’on se trouve pourtant dans une salle d’une capacité relativement faible. C’est vrai, si Inglorious n’a pas encore l’habitude de rencontrer le public français, la fréquentation de leurs concerts à travers l’Europe semble plutôt prouver un intérêt exponentiel à leur égard. En comparaison de leurs antécédents au statut de première partie, notamment aux côté de Steel Panther à la Cigale en 2016, on comprend que le groupe est définitivement en train de se forger doucement une belle clique de fans dédiée en France.
Moment phare du concert, lorsque Nathan évoque la disparition d’un grand nombre d’artistes du milieu musical cette année. C’est un hommage grandement approuvé et rejoint par les spectateurs, lorsqu’une version acoustique jouée par Drew de Numb de Linkin Park, suivie d’un extrait de Black Hole Sun de Soundgarden sont entonnées par le chanteur, accompagné par toute la salle. On est heureux de remarquer que peu de smartphones filment, privilégiant une vraie émotion lors de cet interlude.
Le concert se termine après Until I Die, précédée d’une vingtaine de minutes encore plus énergiques, soutenue par les trois ou quatre meilleurs morceaux du groupe en live, si l’expression de notre avis est permise. La réactivité du public donne le sourire aux cinq musiciens ; on leur dit au revoir et à bientôt, puisque le repos ne sera que de courte durée pour Inglorious, qui met un terme ce soir à sa tournée headline en Europe, constituée d’une dizaine de dates. En effet, ils reprendront la route avec Steel Panther en janvier (on ne change pas une équipe qui gagne !), et sont déjà annoncés à l’affiche du Norway Rock Festival. Et nous ?! Patience, vu le franc succès de cette date, on ose espérer vite accueillir Inglorious à nouveau.
texte et photos: Anne-Sophie Schlosser
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