
Il y a des groupes pour lesquels on ne se pose pas la question d’aller les voir ou non, parce que c’est des monuments et qu’on pourra dire : « J’les ai vus… ». Trust en fait partie. On peut assez aisément les targuer d’être le plus grand groupe de hard rock français. Il ont aussi eu pas mal d’influence outre atlantique, avec Anthrax qui reprenait “Antisocial”. C’est aussi le seul groupe français à être paru sur la bande son du film Métal Hurlant de 81. Mais qu’en est il aujourd’hui ? Sont ils plutôt marche ou crève ? Je me suis rendu au Trianon pour tenter de répondre à cette question…
A peine arrivé sur place que David Sparte et son groupe montent sur scène. J’ai souvent dit que faire la première partie était très compliqué pour un artiste, principalement parce que le public n’en a rien à foutre de sa gueule : il est là pour la tête d’affiche et basta. Encore plus ce soir-là parce que lorsqu’on écoute David Sparte on ne comprend pas ce qu’il vient faire en première partie de Trust tellement les 2 univers musicaux n’ont rien à voir.
Bon, la vérité est que David Sparte est le fils de Norbert « nono » Krief, guitariste de Trust. Mais Sparte et sa bande ne se sont pas démonté pour autant, au contraire ils sont montés sur scène avec un objectif précis : Faire ce qu’ils font et le faire du mieux qu’ils peuvent…
Ils ont envoyé pas mal de titres de son premier EP Out of the box et quelques titres qui sont encore à paraître. Au niveau style, c’est un patchwork assez intéressant de soul, de funk, de rock et même de hip hop par endroits, qui est très bien exécuté par ses musiciens qui étaient tous de bonne facture (mention spécial au bassiste qui avait un talk-box, parce que ça, c’est la classe!!). Après c’est peut être justement le fait que ce soit un patchwork qui pose problème. Il y a quelque chose, c’est certain, mais on sent qu’ils avancent encore à taton pour trouver leur identité propre. Parfois ça tend plus vers du Ben Harper, d’autres fois vers du Craig David et ou bien encore vers du Lenny Kravitz.. Malgré cela, bon set de David Sparte qui terminera par un morceau qui devrait figurer sur son prochain album, album qui requiert un financement participatif sur Kickstarter. Affaire à suivre…
Puis vint le sacro-saint changement de plateau, qui pour le coup me paru aussi long que l’ancien testament. Pendant cette attente, on fume des clopes, boit des coups et surtout on tend l’oreille pour se faire une idée du public de Trust…
Déjà première chose positive, même si c’était à des années lumières de leur groupe préféré, le public a plutôt bien apprécié la prestation de David Sparte…
La deuxième chose l’est beaucoup moins. J’avais souvent entendu dire que le public de Trust était, comment dire, un bœuf, perdu dans son cliché du biker macho des années 80. Eh bah ils n’avaient pas tort !! Dans l’espace fumeur, je suis tombé sur une bande de potes (d’un certain ?) et dont le « mâle alpha » se ventait qu’un soir alors que sa copine lui « cassait les couilles parce qu’il jouait de la guitare » il lui avait mis 4 baffes pour la calmer et lui “montrer c’est qui le chef”. Et son auditoire qui se met à glousser comme des pucelles en chaleur, vénérant cet « acte héroïque » de « vrai mec ». A un autre moment, dans la fosse, un grand dadet un peu beaucoup éméché était en train de faire chier une nana, lui expliquant dans un langage fleuri que, de toute façon, à la fin c’était lui qui décidait s’ils rentraient ensemble ou pas. Là c’en était trop et yours truly s’est approché du « monsieur » pour lui expliquer calmement « On laisse la dame tranquille ou on perd ses genoux ». Bizarrement la perceptive de perdre la face devant ses potes l’a calmé de suite, et il est même redevenu très poli, s’excusant auprès de la nana avant de s’éclipser sans demander son reste…
Mais bon, assez parlé des points négatifs, revenons à la musique…
Trust arrive finalement sur scène et lance la sulfateuse direct. Ils enchaînent nouveaux et anciens titres avec une précision impeccable. J’avais entendu que Trust sur scène, « Ce n’était plus ça » que les mecs n’en avaient plus rien à foutre. Eh bah ils avaient tort. Le groupe est dans une super forme. Bernie qui n’est pas réputé pour être un grand chanteur, avoine avec puissance et justesse, Nono fidèle à lui même, est une machine de guerre et la section rythmique martèle avec une précision métronomique. Très vite ils sont rejoints sur scène par trois choristes dont les looks n’avaient d’égal que leur voix, le tout donnant des airs de soirées au Titty Twister Et surtout, quel kiff d’entendre en live ces titres !! Les animosités que j’ai pu voir en amont ont toutes disparu, laissant place à un public ne faisant qu’un avec le groupe pour kiffer ensemble…
Donc soirée un peu bizarre, on a eu l’impression d’être en festoche et que d’une scène à l’autre c’était « 2 salles, 2 ambiances » mais au final bon kiff dans les deux cas…
Retrouvez ici le liens vers le kickstarter pour l’album de David Sparte :
Un grand merci à Myriam Astruc & Audrey Vandenhende
Texte: Ru5ty
Photos: Marion Frégeac (mamzellebullephoto.com)
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