Rencontre avec Dime Reck

C’est sur Paris que nous sommes allés rencontrer Dime, tatoueur dans le shop privé Street Tattoo, à Franconville. Comme beaucoup, il a commencé par faire du street, tatouer les motifs « lambda », à la mode, jusqu’au jour où il s’est imposé avec son propre style, facilement reconnaissable par ses couleurs rouge-orangé, ses morceaux de graphisme, réalisme et géométrique.


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Salut dime, comment tu vas ?

Hello ça va très bien merci !

Peux-tu commencer par nous parler un peu de toi, qui est Dime Reck ?

La question ! Eh bien c’est toujours assez compliqué d’avoir à se présenter. Je suis né et ai vécu mes 29 ans en région parisienne. Mes parents m’ont transmis leur amour pour les voyages, j’essaie de partir aussi souvent que possible, même pour un weekend. Je suis un grand passionné de musique, je ne peux pas passer une journée sans. J’ai joué pas mal d’instruments (guitare, basse, piano et batterie). J’ai toujours aimé dessiner, je me souviens que j’allais souvent chez ma grand-mère et que je passais des heures à la regarder faire ses toiles à l’aquarelle. Je suis le genre de mec très zen mais pourtant tellement anxieux.

Quel est ton parcours jusqu’à devenir tatoueur ?

J’ai eu un parcours assez chaotique durant mes études, je n’aimais pas vraiment l’école à vrai dire, je passais la plupart de mes cours à dessiner et à rêvasser. Je me suis lancé dans les études commerciales (certainement dans le but de suivre les traces de mon père) mais étant, de nature, plutôt réservé et timide, j’ai vite compris que ce n’était pas fait pour moi. Je suis donc parti sur des études en infographie, qui m’ont vraiment emballé. Puis un weekend, on m’a proposé d’aller à une convention,  le «tattoo art fest » anciennement le Mondial du Tatouage, si je ne dis pas de bêtises et c’est de là, qu’une vraie passion est née. J’ai eu un réel coup de foudre pour le tatouage, comme tu pourrais l’avoir pour une fille.

Donc comment tu t’es lancé après ce coup de foudre ? Es tu passé par la case apprenti ?

J’ai cherché un salon près de chez moi et coup de bol ils m’ont pris directement. Par contre je suis loin d’avoir reçu un apprentissage. La personne chargée de m’apprendre (la seule tatoueuse du shop) est partie quelques semaines après mon arrivée. Je me suis retrouvé avec tout le poids du shop sur les épaules et je pense que c’est ça qui m’a forcé à bosser comme un fou et à très vite évoluer.

Comment définirais-tu ton style ? Car on y voit pas mal du collage, graphisme et réalisme entre autre…

Je ne sais pas si je peux vraiment définir mon style de tatouage, je n’ai jamais essayé de me renfermer dans quelque chose de précis. Je suis assez éclectique dans mes goûts et je pense que se cantonner à une chose, cela bloque ton esprit et ça rend ton boulot assez machinal et moins passionné. C’est pour cela que je mélange pas mal de styles et clins d’oeil dans mon boulot. En tout cas j’aime tout ce qui est abstrait et non qualifiable.

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As-tu un thème de prédilection ?

Je suis un très grand fan de portraits féminins, qui sont pour moi tellement doux et renvoient vraiment les émotions que tu veux transmettre. J’aime beaucoup les crânes aussi, pour le travail en détail et les jeux de lumières.

Comment va se passer la création d’un projet ?

Pour la créa de projets, je fais très rarement le dessin en avance, j’ai appris à travailler directement sur la peau de mon client, pour adapter directement son projet, la taille et la disposition. J’ai beaucoup de mal maintenant, à imaginer et dessiner sur papier un futur tattoo, j’ai besoin d’avoir cette vision 3D. Généralement le client me donne juste le thème et des éléments qu’il voudrait voir sur son projet et avec tout cela je crée ma compo.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Je suis très curieux et attentif à tout ce qui m’entoure et dans l’envie de toujours m’améliorer et d’aller plus loin. Je regarde beaucoup d’illustrations, je fouille sur le net, observe les grands tatoueurs pour qui je reste admiratif comme Timur lysenko, Jay Freestyle, Dave Paulo, Tin Machad, etc… Il m’arrive aussi de peindre pour rechercher de nouvelles combinaisons ou techniques à appliquer en tattoo.

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Tu t’es imposé dès le début avec ce style là ou tu es passé par le côté street (signe infini, tribal, etc…) ?

Et bien je pense que comme la plupart des artistes, je suis passé par le street shop, où, effectivement j’ai fait beaucoup de petits tatouages assez répétitifs. Je ne crache pas dessus aujourd’hui, je pense que ce genre de petits tattoos t’aide quelque part à peaufiner et à travailler tes tracés et ton piqué. Aujourd’hui encore, je trouve qu’il est « plus difficile » de réaliser un petit tattoo ou un beau lettrage (ou tu as moins le droit à l’erreur) plutôt qu’un gros tattoo où il est plus facile de revenir sur certains détails.

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Du coup, actuellement, tu bosses en shop privé ?

Aujourd’hui je boss avec Klaim chez Street tattoo, c’est un shop privé effectivement, on reçoit que sur RDV. Pour la petite anecdote Klaim est un tatoueur qui m’a beaucoup inspiré à mes débuts et qui m’inspire encore, c’était l’une de mes idoles quand j’ai commencé le tatouage et aujourd’hui je bosse à ses cotés.

Alors comment t’es tu retrouvé à bosser avec ton idole ?

J’ai vu sur la page de son shop que sa tatoueuse partait, du coup j’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai envoyé un mail. J’ai attendu un mois en me disant que du coup c’était mort et un jour j’ai eu un mail de Klaim me disant qu’il venait juste de voir mon message qui s’était mis dans les indésirables et qu’il avait beaucoup aimé mon boulot. On s’est rencontrés une semaine après et ça a super bien collé, aujourd’hui je me ressens apprenti en lui demandant plein de conseils et en le regardant bosser.

Quand on regarde ton travail, on s’aperçoit que tu bosses surtout en noir et avec des couleurs chaudes (rouge/orangé) pourquoi ?

Oui c’est vrai, d’ailleurs on me dit souvent que je fais du trash polka, FAUX. A la base oui j’ai beaucoup aimé ce style, mais je le trouvais du coup beaucoup trop « trash » pour moi. J’aime l’entente du rouge et du noir, le contraste et les nuances qui te permettent de faire ressortir telle zone ou mettre des points de lumière sur mes compos. J’essaie maintenant de me diversifier et m’amuser, évoluer avec d’autres nuances, d’autres couleurs.

Y a-t-il un projet qui t’a marqué ? Une anecdote ?

Oui à mes débuts, j’ai un client qui m’a demandé, accroche-toi, un Tigrou avec le maillot du PSG et un fumigène dans la main. Tout ça sur le mollet et en couleur. Rien de bien folichon dans ma carrière de tatoueur, mais celui-ci m’a bien fait rire.

 

Et y aurait-il un projet que tu aimerais vraiment tatouer ?

J’ai pas mal de potes tatoueurs dont j’adore le boulot et j’aimerais dans l’avenir bosser sur de nombreuses collaborations tatouage, réaliser de grosses pièces avec plusieurs artistes, de styles différents mais en même temps complémentaires. Au-delà du tatouage d’ailleurs, j’aimerais bien passer plus de temps à peindre : Alors il ne faut pas hésiter à me contacter pour tout projet de collab’ artistique.

Espérons que le message soit passé ! Tu parlais musique tout à l’heure, tu n’as jamais eu envie de te lancer dedans ?

Pas vraiment, j’en fait vraiment par passion, pour planer et me relaxer. Même si je n’ai plus énormément de temps à consacrer à la musique, je gratte de temps en temps ma guitare quand je passe devant.

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Et puis on va finir cette petite interview par THE playlist que t’écoutes en ce moment …

Une playlist très variée pour ma part :

Sevdaliza

Rammstein, Attila, Gojira
SCH, Booba, Orelsan
Gesaffelstein 
Yelawolf, eminem, MGK
 
Un grand Merci Dime pour ce petit moment que tu m’as accordé ! Ce fut un plaisir d’échanger avec toi !
 
Texte : Lëaa
Photos : Dime Reck
 
Plus d’infos :
Facebook : https://www.facebook.com/dimereck/
Instagram : dime_reck
Shop : Street Tattoo, 92250 Franconville (Paris)

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