PROPHETS OF RAGE @ ZENITH DE PARIS – 10/11/17

Après une actualité brulante et deux prestations particulièrement remarquées l’été dernier avec le Download Festival et le Hellfest, dire que les Prophets Of Rage sont attendus serait un euphémisme. Entre les fans des groupes respectifs et les nouveaux venus, le line up impose et après la sortie de son premier album en septembre, il continue sa route pour montrer qu’ils ne sont pas qu’un simple groupe de luxe.


 

Et c’est tout d’abord Nova Twins qui assure la lourde tache de chauffer le Zenith de Paris et c’est clairement pas facile quand on connait le difficile et frustré public local. Le duo londonien composé d’ Amy Love à la guitare et Georgia South à la basse, et accompagnés  sur scène d’un batteur, va offrir au Zenith de Paris une prestation furieusement électrique. Des titres comme “Bassline Bitch” ou bien “Twitch”. Un condensé « improbable » entre rock et Hip hop et qui fonctionne complètement, porté par la voix et le flow d’Amy Love et le groove le punch de Georgia South. Un phrasé typiquement londonien qui donne ce rythme appuyé par la musique entre beats hip hop à la batterie et riffs et groove enervé. Le duo offre un son « frais » et ça ne m’étonne pas qu’ils ouvrent ce soir pour Prophets Of Rage. La découverte de la soirée et on peut dire clairement qu’on risque de continuer à entendre parler d’elles !

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Après une bonne demi heure d’attente et une foule impatiente de revivre ses jeunes années, c’est DJ Lorde qui prend les manettes et offre au public une démonstration de scratch, de mix spécialement préparé pour faire monter la température entre titres Metal, Rock et Hip Hop, que des gros classiques. La foule est bouillante et prête, le groupe aussi. C’est avec le poing tendu et l’appel des sirènes en code rouge que Prophets Of Rage investit ce Zenith de Paris avec le titre éponyme de Public Enemy. Et c’est tout simplement le vent de la révolte qui souffle sur Paris, le coeur de la fosse est en ébullition entre trentenaires et quarantenaires électrisés par ce son et jeunes nouveaux venus dans la RAGE. Une ouverture en best of avec 3 titres de Rage against The Machine qui galvanisent cette foule qui répond à l’énergie du groupe. Entre un Morello « on fire » pour le plaisir des photographes et un duo au chant qui enchaine et se répond avec efficacité, Prophets Of Rage est l’amplificateur de la révolte.

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Avec les carrières de ses membres, le groupe pourrait dérouler en sobriété sans en faire plus mais nous sommes pas dans un super band de luxe. Juste le rassemblement des groupes le plus engagés des années 90…. Et c’est toujours le cas avec les titres actuels du groupe qui seront aussi joués ce soir. Même si l’envie de faire plaisir aux fans est là en rejouant un max de classiques, le groupe proposera 4 titres de son album Proprets Of Rage. Et avec des titres comme « Living On The 110 » ou bien « Hail to The Chief » qui bousculent un peu le net.

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Proprets Of Rage est un groupe à part entière et ses membres rallument cette flamme engagée qu’on croyait éteinte au sein des groupes de Metal. Entre les prises de parole ( dont la moitié du public n’en aura que faire, comme d’habitude…) et les bombes sonores de Rage Against et Public Enemy, le propos est clair: Take The Power Back ! Un set qui retrouve sa même structure que sur les festivals de cet été pour le plaisir du public car alors que nos deux frontmans se remémorent leurs premiers concerts au sein de la salle de la porte de Pantin c’est le moment de retrouver le medley des classiques du grand Hip Hop des années 90 lancé par Dj Lorde derrière les platines. Et c’est un Zenith en rythme avec B-Real et Chuck D qui jump, ondule et se laisse bercer dans ce moment galvanisant de nostalgie. C’est tout le set qui ne lâche pas la salle, parfaitement dosé pour ne pas perdre une once d’énergie, à bloc. Même les gradins se retrouvent debout pendant une heure et demie.

L’hommage à Chris Cornell à travers « Like A Stone » d’Audioslave, autre formation de musiciens des RATM, est toujours présent et vibrant quand le public reprend les paroles. Après ce moment d’émotion, s’ensuit un retour dans la discographie enflammée de Rage Against The Machine. Et oui, si on peut déplore une chose (infime soit elle) c’est que le groupe n’ait pas plus privilégié les titres de son album. Nous aurons quand même droit à un « Legalize Me » qui est la moins accrocheuse en ce qui me concerne, mais surtout « Unfuck The World » qui remet les pendules à l’heure en plaçant Prophets Of Rage comme un groupe à l’identité propre. Un savant mélange des caractères de chacun pour un max de good vibes, le nouveau son de la révolte.

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Au bout d’une heure et demi de set rondement mené, c’est par le titre le plus dangereux du monde dixit B-Real que les Prophètes tireront leurs révérences.  “Killing In The Name” finira d’achever une fosse qui n’aura pas cesser de faire honneur au groupe. Par ce titre emblématique qui conclura ce set sans fausses notes tout le long, Prophets Of Rage confirme qu’ils sont bien là pour faire bouger les lignes du front à leur façon. Le message est bien enregistré !

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Texte: Anthony
Photos: Mario Ivanovic
 
 

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