
Le Petit Bain accueillait ce dimanche l’Artic Circle Alliance, histoire de faire patienter les impatients attendant l’hiver. Au programme trois groupes venus de Finlande et d’Islande, deux pays où porter des chaussettes chaudes est une question de vie ou de mort. The Unchained avait sorti sa meilleure paire pour l’occasion !
Stam1na est le premier groupe à passer. Les paroles sont intégralement en finnois : on a beau ne rien comprendre cette langue est particulièrement chantante et se marie extrêmement bien avec le flot rapide du chanteur.
La musique de Stam1na détonne : du punk par ci, du death par là. Le chanteur dispose d’un répertoire très large en passant sans difficulté d’un grawl death à du clean en passant par du scream carrément black metal. Ecouter Stam1na c’est un peu comme faire un gros cocktail de tous les groupes finlandais et le boire cul sec. Le groupe est à l’image de la diversité musicale de leur pays : tous les genres y sont, y compris le metal symphonique !
Le dernier morceau (au nom imprononçable) est une chanson presque lyrique tant le chant et la mélodie tranche avec les précédents morceaux. Si on ajoute à ça l’énergie, l’humour et un vocabulaire français supérieur à la moyenne des groupes étrangers… Autant dire que la folie s’est vite emparée de la fosse ! La soirée commençait sur les chapeaux de roue.
Les suivants venaient également de Finlande ! Omnium Gatherum est un digne représentant du melodic death metal finlandais, né dans la lignée du death suédois des 90s.
On regrettera le début un peu mou du set lié à un souci de son sur le micro du chanteur. Le set du groupe fait la part belle aux albums les plus récents, Grey Heavens (2016) et Beyond (2013) mais on aura le plaisir d’écouter “Blade Reflections”, le dernier morceau en date.
La recette du groupe est simple : un grawl profond et grave et en contrepoids, des ponts planants soutenus par le tapping très clean des guitares et les mélodies du synthé. Ainsi s’enchaînent des morceaux comme “Nightwalkers”, “Frontiers”, “The Sonic Sign”. “Storm Front” vient conclure le passage du groupe.
Niveau musique tout est dit : ça prend à chaque fois ! Saluons tout de même les performances des deux lead guitaristes, Joonas Koto et Markus Vanhala (également guitariste d’Insomnium), tout simplement hallucinantes ! Le chanteur, Jukka Pelkonen, est à fond et joue avec son public en transe.
Le dernier groupe à passer, attendu par la majorité du public si on se fie à la proportion de tshirts, n’est autre que , figure de proue du folk metal islandais ! Le quatrième et dernier album en date du groupe, Vögguvisur Yggdrasils, est sorti l’année dernière.
Après “Muspel”, vient “Narfi” et le solo époustouflant de Thrainn Arni Baldvinsson. Il faut dire qu’on a perdu l’habitude d’entendre des Fender sur la scène metal !
Le dernier morceau (sorti depuis deux semaines sur le youtube de Napalm Records) “Höndin sem veggina klorar” magnifie la voix du claviériste aux élans si évocateurs : on s’attendrait à voir la neige tomber directement dans la salle. Suivent “Utgadur” et “Med drekum” avant que “Daudi”, issu de leur premier album, ne mette fin au set et à la soirée.
Aucun doute là dessus, la musique de Skàlmöld est puissante. Encore faut-il se laisser emporter…
Le chant très monotone de Björgvin Sigurdsson peut déplaire à la première écoute mais l’appréhension passée, les riffs folk et les choeurs masculins des refrains prennent le pas et nous plongent dans une musique aussi riche qu’authentique…
L’islandais est une langue ancienne, très peu distincte du norrois, la langue des anciens Scandinaves. Les paroles suivent scrupuleusement (d’après le groupe) les règles de la poésie scaldique médiévale (et Odin sait quelles sont complexes !). Comme le dirait Skalmöld : qui de mieux placer pour raconter des histoires de Vikings sinon, les Vikings eux-même ?
Je ressors du Petit Bain en espérant voir les fumées de mon village au fond du fjord mais ce sont les tours de la Bibliothèque Nationale qui m’attendent… Heureusement qu’il nous reste les rêves… et la musique.
Texte : Emiel-Regis
Photo : Aurélia
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