Kadavar + guests @ Trabendo – 18/10/2017

Si vous vous attendez à ce que je vous parle aujourd’hui d’un obscur combo de death metal biélorusse qui tâche, détrompez-vous tout de suite car vous n’y êtes pas du tout ! Malgré ce que son nom pourrait laisser présager, Kadavar est en réalité une formation allemande originaire de Berlin à mi-chemin entre stoner et rock psychédélique. Ce soir, ils jouent au Trabendo, une salle parisienne à proximité du Zénith de Paris et la soirée s’annonce seventies à souhait, ce qui n’est sûrement pas pour me déplaire. La salle est plutôt bien remplie, signe que les adeptes de ce groupe sont légion.


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En première partie, on trouve deux groupes qui n’ont rien en commun. En début de soirée, ce sont les bataves de Death Alley qui ouvrent. Formé en 2013 par l’ancien guitariste de The Devil’s Blood, le groupe a sorti un album sur Tee Pee Records en 2015, « Black Magick Boogieland ». Leur heavy rock teinté de psychédélisme s’inscrit dans la lignée de MC5 ou des premiers albums de Motörhead. Même si je suis plutôt séduit par ce type de groupe en général, leur prestation ne m‘émeut pas outre mesure et l’ennui commence à me gagner au bout d’un ou deux titres. En effet, l’originalité n’est pas au rendez-vous de leur concert et je ne trouve rien qui me tienne en haleine dans leur proto-punk vintage.

Dans la foulée, les hollandais quittent la scène pour laisser place au deuxième groupe teuton de la soirée : Mantar. A la différence des autres groupes à l’affiche ce soir-là, ils ne jouent pas de stoner  mais une forme de sludge bien radical et rentre-dedans. Formé en 2012 et signé récemment sur le label Nuclear Blast, le groupe originaire de Brême a la particularité de ne posséder que deux musiciens en son sein : Hanno Klärhadt et Erinç Sakarya. Fort d’une discographie de deux albums studio, les membres de Mantar mettent rapidement le feu à la scène du Trabendo. Le guitariste-chanteur Hanno éructe ses textes sans concession d’une voix rauque dans un style presque death metal tandis que le batteur Erinc bat la mesure avec violence et technicité. Placés face à face pendant toute la durée du concert, les deux hommes semblent s’affronter dans un duel sonore sans merci.

Après la prestation endiablée de Mantar, place aux vedettes de la soirée : Les allemands de Kadavar. A la seule vue des musiciens du groupe, on a l’impression de faire un bond en arrière dans le temps de 40 ans. En effet, leur look suranné à base de tuniques indiennes et de gilets en soie évoque immanquablement l’époque hippie et la pilosité des membres du groupe est typique des années 60-70 ! Formé en 2010, le groupe a une discographie avec quatre albums en sept ans d’existence. Placé très en avant sur la scène, le batteur Christoph « Tiger » Bartelt fait preuve d’une dextérité exemplaire et par conséquent, vole presque la vedette au chanteur-guitariste Christoph « Lupus » Lindemann. Leur setlist fait la part belle aux morceaux du nouvel album « Rough Times » qui vient de sortir sur le label Nuclear Blast, ce qui n’empêche pas Kadavar de puiser de façon équilibrée dans les morceaux de ses albums précédents comme « Berlin » (2015), « Abra Kadavar » (2013) ou « Kadavar » (2012).  A quelques minutes de la fin de leur concert et juste après les rappels, les teutons entonnent une reprise d’un titre devenue désormais culte dans la mythologie du punk : « New Rose » des Damned. Celle-ci est une des plus réussies que j’ai eu le loisir d’entendre, bien au-dessus de celle jouée récemment par les Guns’N’Roses lors de leur concert parisien de cette année. Incontestablement, les allemands ont fait ce soir-là la démonstration qu’ils représentaient ce qui se fait de mieux actuellement en matière de stoner. A croire que le « Summer of Love » n’est pas mort et continue de vivre dans nos cœurs de rockers presque 50 ans après !

Merci à l’équipe du Trabendo et 3C

 
SETLIST Kadavar :

  • Rough Times
  • Skeleton Blues
  • Doomsday Machine
  • Living in your head
  • Black Sun
  • Into the wormhole
  • Broken Wings
  • The old man
  • Die baby die
  • Forgotten past
  • All our thoughts
  • Into the night
  • Tribulation nation
  • Purple sage
  • New Rose (Damned cover)
  • Come back life

Texte : Mathieu
 
 
 
 

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