Littérature – saga Bourbon Kid

Qu’elle est cette histoire d’anonyme qui écrit plusieurs romans au style très visuel façon Rodriguez/Tarantino ? Depuis 2007, paraissent régulièrement des romans avec pour héros, le Bourbon Kid. Le mystère de l’anonymat de l’auteur ? Finalement, on s’en fout. Nous, on veut du gras qui tâche, des blagues potaches, du western avec des zombies et Elvis. Qu’importe qui écrit, l’important, c’est ce qui est écrit. Et là, ça envoie carrément du lourd de chez lourd. De fortes doses d’humour dans un esprit complètement B-Movie ! Hellyeah !


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« Après la journée plus que bizarre qu’il avait passé, Devon n’était pas réellement surpris de voir un sosie d’Elvis Presley au volant d’une Cadillac violette débarquer dans une salle de réception pleine de serveurs armés jusqu’aux dents et d’un Frankenstein résistant aux balles. » *

Complètement barrés, ces romans sont un pur délice pour ceux adorant l’univers de « Planet Terror », « Machete » et autres films grindhouse-like. Le héros, Bourbon Kid, est un tueur en série au long manteau de cuir usé, à la voix rocailleuse et qui part complètement en vrille dès qu’on lui sert un whisky.

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Solitaire, il est quand même entouré de personnages récurrents.

Dans le 1er tome de la saga, « Le livre sans nom », tout le monde est à la recherche d’une pierre mystérieuse qui bloquerait la Lune lors de son éclipse à Santa Mondega, ville américaine proche de la frontière mexicaine. Sorte d’enquête policière à plusieurs embranchements : on se demande bien à qui profiterait ce crime spatial, hein ?

Dans « L’œil de la lune », on découvre les origines du Bourbon Kid. C’est brutal et ultra gore.

Dans « Le cimetière du diable », nos anti-héros (Bourbon, Sanchez, Rodeo Rex,…) se retrouvent dans un grand hôtel au milieu du désert où se déroule un concert de sosies. Forcément comme nous sommes à la sauce grindhouse série B, il y a du zombie, du rock, des gorgées de pisse et des nichons qui sortent des t-shirts par inadvertance.

« Le livre de la mort » est, quant à lui, la suite directe de « L’œil de la lune ». Le Bourbon a perdu sa gniak et de sa superbe, alors que des vampires via Ramsès Gaïus veulent dominer le monde.

Dans « Psycho Killer », nous suivons un psychopathe masqué à crête rouge qui terrorise la ville. Cette fois-ci, pas de Bourbon Kid, mais l’ambiance, la poussière, la sueur, la bière et le too much demeurent.

Dans « Le pape, le kid et l’iroquois », c’est la boucherie ! On retrouve tous les persos précédents y compris le psychopathe à crête. Pitch : la brumalyte est une matière qui guérit le cancer et surprise, elle transforme aussi les gens en machine de guerre. Le Bien et le Mal se disputent donc le précieux élixir.

Je vous passe les détails, car il y en a trop et c’est un bonheur de les découvrir à la lecture. Les romans sont bourrés de références au cinéma et aux clichés en tout genre. On pourrait même entendre Bruce Campbell (Evil dead, Man with the screaming brain, My name is Bruce, Bubba Ho-Tep) conter certains passages. Les bons mots et la répartie sont de mise. Les imbriquements improbables et les situations jouent au chat en retombant sur leurs pattes, c’est bluffant et hilarant (si je vous parlais du coup de poing foireux…). Mais, avouons qu’objectivement le concept commence à s’essouffler. Quand on croise zombies, loups-garous, vampires à chaque tome, on est forcément moins surpris au suivant.

 

« Général, vous tirez des conclusions hâtives. Contrairement aux apparences, deux et deux ne font pas vingt-deux. »

 

Il existe des livres où on s’ennuie à la lecture, des livres couleur fade, des livres pompeux ou quelconques, des livres beaucoup trop sérieux. Il arrive, parfois, qu’en soirée cocooning à la maison, on hésite entre un bon livre et un bon film. Choix cornélien. *début de musique jingle* Avec la série des Bourbon Kid, on combine les deux et c’est un excellent choix pour tous les amateurs du genre ! *gros clin d’œil appuyé*

 
Saga Bourbon Kid, disponible aux éditions Sonatine et Le Livre de Poche, 2010-2016
 
Texte : Anna Void
 

* l’auteur sait que Frankenstein n’est pas la créature mais le créateur. N’ayez pas les yeux qui piquent inutilement.

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