
Comme à l’accoutumée, la soirée se déroule au Glazart, devenu désormais le temple parisien du doom / stoner, à la Villette. Prévu initialement pour 18h, le début des concerts a été reporté à 19h30, ce qui a chamboulé considérablement le « running order » initial de la soirée. Raison annoncée de ce changement : Une panne de van pour les américains de Satan’s Satyr. Au final, ces derniers joueront quand même, leur set étant reporté plus tard dans la soirée, aux alentours de 21h45. Arrivé sur les lieux aux alentours de 19h, je constate que la salle est déjà pleine à craquer. Au fur et à mesure de l’avancée de la soirée, le Glazart ne désemplira pas ! Sans doute est-ce le signe que doom, sludge et stoner sont dans l’air du temps ?
La soirée débute dans la finesse avec les anglais de Conan. Ayant déjà vu ce groupe à de multiples reprises, je ne m’attends à aucun surprise de taille. Et c’est d’ailleurs ce qu’il est advenu. Leur set ultra-heavy et primitif est conforme à ce que j’en attendais. Si le line-up du groupe semble changer à chaque fois, leur musique, elle, semble immuable, comme figée dans le temps. Certes, le son de Conan n’est pas dénué d’intérêt, le côté primitif ayant un côté fascinant par moments. Mais au bout de dix minutes, on est submergé par une vague de lassitude et on a plus qu’une seule idée en tête : Prendre l’air pour boire une bière au bar et papoter ou aller faire un tour au stand merchandising ! Bref, je doute que j’irais revoir ce groupe de mon plein gré, à moins qu’il soit en première partie du groupe de mes rêves.
Dans la foulée, on passe tout de suite aux choses sérieuses avec les suédois de Monolord. A la différence des autres groupes à l’affiche, c’est le seul dont je n’ai pas souvenir de les avoir déjà vu sur scène. Il ne faudra pas plus de cinq minutes à ces bûcherons du Nord pour me convaincre et mettre tout le monde d’accord par la même occasion. Leur son transgénique tranche dans le vif, leur musique ressemblant à du Black Sabbath passé à la moulinette du death metal scandinave. D’ailleurs, à ce propos, le logo du groupe qui apparaît sur l’affiche fait directement référence à celui d’Entombed époque années 90 et ce n’est pas un hasard ! La voix d’outre tombe du vocaliste Thomas Jäger a ce petit quelque chose qui donne à leur musique une dimension hypnotique. Si le groupe, qui vient de sortir un nouvel album du nom de « Rust », est classé dans la catégorie stoner, leur musique n’en flirte pas moins avec le doom, le sludge ainsi que le death. Mon seul regret fut que leur set n’a pas duré assez longtemps à mon goût. La faute sans doute à la modification de dernière minute du « running order ».
Au bout d’une heure, le groupe laisse place aux ricains de Satan’s Satyr qui jouent un mélange de heavy et de doom teinté de glam et de punk. Leur jeu de scène a un côté profondément cliché, le chanteur flirtant avec les poncifs du glam rock les plus agaçants jusque dans son look. Dans l’ensemble, on a l’impression d’assister au concert d’un groupe de hard rock parodique, à la façon du fameux Spinal Tap qui a fait rire tant de spectateurs dans le film qui porte son nom. Au bout de quelques minutes, on se demande ce que le groupe vient faire dans cette galère tant il aurait plus sa place dans un festival de heavy metal ou de glam. A la différence de leurs prédécesseurs, je ne peux m’empêcher de penser que Satan’s Satyr a joué un peu trop de temps à mon goût et je ressens un certain soulagement à la fin de leur set.
Quelques minutes plus tard, autour de 22h30, place aux américains de Windhand. Si leur démarche reste assez traditionnelle, la principale originalité de ce groupe est leur chanteuse Dorthia Cottrell. Il est effet peu courant d’entendre de voix féminine dans ce style de métal. Moins monolithique que celui de leurs collègues Monolord, leur son n’en demeure pas moins incisif et sans concession. La dimension hypnotique est elle aussi bien présente. En effet, Windhand joue du doom sous acides avec des riffs de bûcherons et une bonne dose de psychédélisme à la manière d’un autre groupe phare du genre : Electric Wizard. Avec une discographie déjà bien fournie pour un groupe formé il y a sept ans, Windhand a fait la preuve ce soir là qu’il est dores et déjà entré dans la cour des grands et on est pressé d »couter sa prochaine galette ! Aux alentours de 23h30, le groupe tire sa révérence, m’invitant par conséquent à rejoindre mes quartiers !
Merci à Stoned Gatherings pour cette magnifique soirée !
Texte : Mathieu
Photos : Aurélia
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