UFOMMAMUT + USNEA @ LA BOULE NOIRE – 30/09/17

Les transalpins ont aussi un bagage conséquent quand cela concerne le gros son lourd et pachydermique, le savoir faire italien ne s’arrête pas à la bouffe et à la peinture et Ufomammut en est la preuve. Avec un tout frais nouvel album, 8, les transalpins arrivaient à la Boule Noire en ce samedi soir avec des nouvelles munitions qui risquaient fort d’écraser le public parisien.


 

Et c’est vers 19H30 que Usnea débarquera sur la scène d’un Boule Noire encore clairsemée. Les américains accompagnent les transalpins tout au long de la tournée et c’est un mélange de Sludge Doom aux intonations de voix assez black que la formation de Portland propose. Les titres sont assez disparates mais malgré cela le set est assez compact et quelque chose accroche. Entre les ambiances lourdes et sombre et celle plus chaotiques on navigue entre les genres et du coup on évite l’ennui total assez inhérent si on rentre pas dès le début. Une formation qui propose un contenu et qui promet avec quelques idées qui méritent d’être développées.

usnea 1
usnea 2 - Copie

Après un bon set de 40 minutes, il ne restait plus qu’aux transalpins de s’installer, un plateau simple et rapide en changement qui permet de se focaliser et profiter au maximum des deux formations. Un matos imposant et aux couleurs du groupe et des plans installés au sol pour la guitare et la basse qui se voient équipés d’une planche d’un autre genre en plus de l’habituelle armada de pédales. Une planche du future aux boutons qui libèrent des phazers et autres sons intergalactiques. Ufomammut c’est plus que du simple sludge, c’est un son lourd et intergalactique, et le nouvel album confirme la donne. C’est sur “Babel” qu’Urlo lance le voyage intersidéral. Une armée de sonorités sortis tout droit d’un film de SF sous acides par Roger Corman dont la BO est une encyclopédie du fuzz. Les italiens savent imposer une ambiance lourde et légere à la fois. Les riffs sont imposants, la voix d’Urlo résonne dans notre tête comme un jour entre gueule de bois et encore sous effets, est ce fort, hurlé, loin, près.. Qui sait ? Poia à la gratte est concentré entre ses multiples effets et Vita assène l’assistance de sa rythmique lancinante. La mammouth prend place et La Boule Noire fléchie sous son poids. Les titres rythment le set par mouvements entre sombre dépression dans les tourments cauchemardesques aux effluves ou plages intergalactiques dans un relent atmosphérique mais sans perdre ce son saturé et ces riffs lourds. La grosse patte Ufomammut on se la prend sur la tête comme une chape de plomb.
“Warsheep” nous rend fou avec ses accélérations et “Zodiac” prend le relais, formant un tout sans réelle distinction et nous plongeant aux limites des portes de la psychatrie. Une voix résonne dans ma tête ? Normal…

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Le set est lourd, efficace et rondement bien mené. Ce nouvel album sorti chez Neurot Records confirme la richesse de cette scène. Le groupe nous joue l’oeuvre dans son entier et c’est rare qu’il faut le souligner. Là pour défendre son dernier, ils ne font pas les choses à moitié. Avec une projection de scène entre psychédélisme fun et cauchemars sous acides, Ufomammut développe son univers et son public est déjà sous contrôle.

« Prismaze » ne calme pas d’un minimum le palpitant, la lourdeur intergalactique emplit la salle, comme çi dans un mauvais trip on marchait au ralenti…. Le titre augmente sa cadence progressivement et s’éclaircit avant de ralentir avec un gros son de plus en plus saturé et appuyé par les riffs de Poia et la voix d’Urlo à la reverbation d’outre tombe. L’album est juste parfait et le live lui rend honneur. Les drogues ne servent plus à rien pour pouvoir triper ou bad triper, la musique d’Ufomammut fait le reste… Ce mammouth non identifié réussit à délivrer un set varié tout en gardant cette base aux riffs lourds et le son grave alors que l’oscillateur ne cesse de danser dans les variables. « Core » se fait trou noir dans un tourbillon de fuzz saturé et voix dans l’hyperespace., ça headbangue en cadence et on a juste affaire à une messe du rifl lord de l’espace. « Wombdemonium » ne lache pas l’affaire, la cérémonie n’est pas finie le sludge se fait plus gras et « Psyrcle » nous emportera vraiment ailleurs dans un espace si lointain emmené par ces sons “ovniesques”.

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Joué presque d’une traite, l’album a eu tout les honneurs ce soir et c’est sur un rappel dantesque avec l’excellent « God » que les italiens finiront cette cérémonie du grand saint riff. En apothéose. Des poignées de mains sincères, des sourires non factuels et un partage intégral. L’impression de s’être fait happé dans un univers parrallele est la sensation qui ressort de cette soirée.

Les italiens sont humbles et les remerciement sincères, cette scène lourde transalpine mérite plus de lumière car elle a elle a énormément de talent à revendre.

Un grand merci à Garmonbozia
 
Texte: Anthony
Photos: Aurélia / La Petite Photographe
 
 
 

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