Alea Jacta Est, Rise 15, Bus Palladium

Jeudi dernier avait lieu la rentrée des soirées Rise au Bus Palladium, en compagnie de Alea Jacta Est, Inner Reflection, 91 all stars, et Ianwill qui, à la veille de l’automne, avaient organisé une soirée HxC/Metalcore à l’ambiance short de bain pour oublier la disparition du beau temps.

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Il est 19h30 lorsque les portes s’ouvrent, et laissent entrer un public bien plus fourni que celui que l’on a pu y rencontrer lors des dernières soirées du genre. Cela est bon signe, et l’on peut déjà y deviner l’ambiance bon enfant qui y régnera. D’ailleurs, on le sait, lorsque l’on va au Bus Palladium, c’est pour y retrouver ce côté maison-copains.

20h sonne, et Ianwill entrent sur la petite scène. Si le pit est vide, nous y retrouvons l’habituel bon pote présent à tous les petits concerts, qui hurle au premier rang, mosh seul, et retire le T-shirt au bout de deux chansons. Autant dire que la salle est très vite chauffée. Le groupe quant à lui assure une performance propre, malgré un son qui aurait pu être plus à leur avantage. Les morceaux s’enchaînent, et le public avance petit à petit, balance de plus en plus la tête, jusqu’à peu à peu donner lieu à des pogos. La formation est entraînante, et la frontgirl Audrey à la voix bluffante ne cesse d’interpeller le public afin qu’il participe davantage et fasse la fête avec eux. Mais faute de début de soirée, de son, ou d’enchaînement des morceaux (qui parfois donnaient à la setlist un côté monotone, malgré quelques très bonnes pistes qui sortaient du lot), la sauce ne prend qu’à moitié, et nous n’en sortons pas aussi épuisés que ce que l’on espérait…

Place à 91 All Stars. A peine les lumières s’éteignent que les garçons, déjà chauds, mettent le feu sur les planches. Le groupe est gratifié d’un son bien plus net, mais propose aussi des morceaux plus incisifs, plus agressifs. Le public se mobilise davantage, pour ne pas dire qu’il devient difficile de traverser paisiblement la fosse. D’ailleurs, le groupe obtiendra un très surprenant wall of death comme cadeau de retour dans notre capitale. La formation est dynamique, et l’ambiance très appréciable, répondant des deux côtés. Le frontman Julien laissera d’ailleurs un fan chanter le refrain d’une chanson qu’il connaissait par coeur. Un bon moment de partage, et de chaleur.

La salle déjà bien en forme n’est pas prête de prendre du repos. En effet, Inner Reflections débarquent pour les asséner d’un grand coup de violence. Les garçons ne sont plus à présenter pour beaucoup. Et de fait, les garçons ont leur public ce soir : de nombreux T-shirts s’affichent aux quatre coins de la salle. Les garçons en profitent pour nous partager leur EP “Reversal” sur scène, dont ils ont dévoilé le clip “Until we are done” très récemment. Ce soir, tout semble être à leur avantage, en plus d’être bien entourés, les garçons nous offrent un show carré, révélant un groupe toujours plus pro à chaque passage. Et cela fait d’autant plus plaisir à voir que la formation a le mérite de nous en foutre plein la figure aussi bien par leur énergie, que par les remises en questions qu’ils nous conduisent à faire à travers des textes toujours plus engagés pour la protection de la planète, contre la consommation à outrance, ou encore contre les comportements humains abusifs et emprunts d’ubris, en général, d’où une grande quantité largement justifiée de T-shirts Sea Shepherds ce soir dans la salle. Ce genre de groupes ne peut pas laisser indifférent, d’autant plus lorsqu’ils mettent tant de cœur à l’ouvrage, tant dans leur musique que pour porter leurs valeurs. Le public lui, en tous cas, a été réceptif au vu de la bagarre qui a eu lieu au sein de la salle lors de leur set énervé, et semble malgré tout avoir réussi à garder la tête assez froide dans toute cette chaleur, pour recevoir le message.

C’est enfin au tour des tant attendus Alea Jacta Est. Cela faisait longtemps que nous ne les avions pas vus, et le public le leur rend bien. La blague est facile, mais le fait est là : c’est bel et bien avec eux que les jeux se font pour de bon. A peine ont ils commencé que les dés sont jetés : la salle explose, un énorme pit s’ouvre dès le premier morceau, et ce dernier ne cessera qu’aux notes finales de la soirée. Les garçons n’en sont plus à leur coup d’essai dans le milieu, et l’on sait d’ores et déjà en nous présentant à leur show, que celui-ci sera rôdé et que l’on s’y amusera (pour ne pas dire que ce sera la guerre). De fait, avec eux, et cela aura été confirmé une nouvelle fois ce soir, leurs shows sont forcément associés au terme “bagarre”, une véritable perfusion de hardcore. En une dizaine de morceaux, la formation retourne le Bus, de façon remarquable. Les fans semblent possédés tant ils sont enivrés. C’est une lutte acharnée pour rester stable, les fans donnent tout ce qu’ils ont, et hurlent les paroles dans le micro de Simon, le chanteur. Il en va de même pour le groupe qui semble vivre leur musique et la transpirer par chaque pore de leur peau. Le public est enflammé, et la soirée passera en un éclair tant l’ambiance est chaude, et que les garçons maîtrisent leur set.

Au final, les soirées Rise mettent toujours un bon coup de baume au cœur grâce à une ambiance chaleureuse, bon enfant, qui sent bon la bagarre, et surtout, dans une atmosphère familiale, qui nous rappelle à quel point la scène française peut être solidaire, mais surtout à quel point elle est riche, et pleine de talents.

Texte : Aurélie

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