
La mode des tournées spéciale anniversaire commence à devenir une habitude pour de nombreux groupes, avec juste histoire de se donner une raison pour l’un ou pour l’autre. Mais quand tu te rend compte que certains groupes que tu croyaient encore jeunes ont déjà des albums avec 10 ans au compteur alors qu’ils reflètent une période encore pas si lointaine et bien c’est assez marrant et bluffant (le temps passe vite). Surtout quand c’est celle de la naissance d’un genre qu’on (certains) croyait éphémère et qui aujourd’hui est aussi saturé que le périphérique parisien le vendredi soir. Le Metalcore qui, il y a déjà 10 ans, nous donnait soit une claque ou une bonne rigolade mais surtout voyait les premiers pas de groupes devenus clairement des patrons du genre aujourd’hui. Du coup quand August Burns Red fête la vieillesse de Messengers avec une tournée spéciale et bien ça te fout un bon gros coup de vieux bien dégeu, déjà 10 ans. Merde.
Le temps d’arriver sur les quais de Seine, à la bourre, Ocean Ate Alaska monte déjà sur scène et c’est un Petit Bain déjà salle comble qui les accueille. On parlait du genre aujourd’hui saturé, et bien Ocean Ate Alaska en est un exemple. Pas si jeune mais pas si vieux non plus, les anglais ont commencés à connaitre une petite reconnaissance en 2014 sur une scène qui comptait déjà de nombreux groupes et reviennent avec un nouvel album aujourd’hui et les groupes se sont encore plus clonés. Car le souci est là: pas mauvais mais pas exceptionnels non plus. On répète une recette qui est peu être arrivée à ses limites et c’est pour cela qu’on , comme tout le monde, donne dans un style encore plus lourd avec des breaks deathcore de plus en plus récurrents sans vraiment réel apport. Malgré cela, ils connaissent le boulot. Un mélange scream, chant clair qui plait au jeune public mais qui devient vite redondant quand on apporte rien de plus que les autres. En ce qui concerne les musiciens, ils balancent la technique ni plus ni moins. Au moins les public commence à se bouger et ça permet de mettre en partie l’ambiance, l’essentiel est là.
Petit Bain bien rempli, il n’attendait plus qu’a se replonger 10 ans en arrière avec l’arrivée de Messengers, ce deuxième album d’August Burns Red sur les ondes et les internet, tout simplement une claque d’efficacité et de technique qui mettra rapidement les gens d’accord. Ces gars sont très bons et aujourd’hui, ils sont toujours là et limite une référence pour tout les novices qui arrivent chaque jour. La bande arrive et c’est un Petit Bain qui va vite se faire retourner car August Burns Red est aujourd’hui taille patron et ce n’est pas rien si la salle est complète depuis déjà plusieurs jours. De retour 10 ans en arrière, 2006 -2007, on a très peu de groupes déjà actifs et avec Parkway Drive et Architects, ces futurs patrons balançaient déjà des gros scuds et on retrouve les mêmes ce soir. Pas une ride. La grosse intro sur « The Truth of a Liar » atomise d’entrée de jeu, des riffs, de la mélodie et du gros rouleau compresseur en rythmique.
On va passer presque 1h30 ainsi, une atomisation totale. Retrouver cet album fait plaisir aux fans de la première heure et aussi aux nouveaux. Pas de surprises, juste un enchainement hit combo de break-down et de tempos affolants. Jake Luhrs plus baraqué qu’a l’époque est clairement en voix et sa scène est gérée avec facilité, le public il le retourne en lui demandant d’enchainer les exercices de pit. Le show est monstrueux mais clairement calculé et millimétré. Mais cela n’empêche pas la proximité avec l’assistance et le groupe n’est pas du genre distant et puis la petite étincelle viendra mettre un peu d’inattendu. Une coupure de courant permettra au public de reprendre son souffle et boire un peu vu la chaleur étouffante. C’est après une bonne heure que la set list consacrée à l’album touche à sa fin avec “Redemption” qui prend place sur un final tout en mélodie avec un public rincé. Mais le concert ne s’arrête pas là et après une courte pause August finira le job pour un solo de batterie avant de rebondir avec les dernières pépites dont le violent « Invisible Ennemy » du très attendu Phantom Anthem ( sortie 6 octobre)
August Burns Red a cette créativité et cette puissance de feu qui leur permet d’être encore plus monstrueux aujourd’hui. Messengers a 10 piges mais n’a clairement pas pris de rides vu la prestation de ce soir. Des titres toujours d’actualité car ça claque toujours autant. Certains ont encore du chemin à faire. En plus de cela, ils continuent de se renouveler et proposer.
Texte: Anthony
Photos: Mario Ivanovic
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