
Si le redoutable Gengis Khan était encore en vie aujourd’hui, sans doute serait-il tombé en admiration devant la musique de Tengger Cavalry ? Au delà de la boutade, le parallèle avec le fameux empereur mongol (qui a même inspiré une chanson à Iron Maiden sur son album « Killers ») est loin d’être innocent de ma part.
En effet, même si le groupe est basé à New York dans un milieu typiquement urbain, la musique de Tengger Cavalry évoquerait plutôt les steppes arides d’Asie Centrale que la ville. Ses membres ont en effet été les premiers à intégrer des instruments traditionnels de Mongolie (comme le « morin khuur », sorte de violon utilisé par les cavaliers mongols) et à revendiquer l’appellation « nomadic folk metal » pour définir leur musique. Le groupe a été fondé en 2010 par Nature Ganganbaigal, un étudiant chinois diplômé de l’Université de New York qui compose également des musiques de film. Originaire de Pékin, Nature G. a des ascendances du côté de la Mongolie, ce qui explique la direction musicale qu’a prise Tengger Cavalry depuis ses débuts. C’est peu de dire que ce dernier est un groupe particulièrement actif : En sept ans d’existence, Tengger Cavalry (dont le nom renvoie au dieu mongol Tengeri) a produit pas moins de sept albums studio ! Die on my ride est sa toute dernière offrande puisqu’il est sorti dans le courant de l’année.
Côté artwork, la pochette donne le ton de l’album puisqu’il s’agit d’une photo représentant le visage d’un cavalier mongol dont la moitié est masquée par une hache. Il y a en effet une dimension profondément épique, voire chamanique, dans le folk metal orientalisant de Tengger Cavalry. Il suffit de fermer les yeux en écoutant « Die on my ride » pour s’imaginer en train de galoper à dos de cheval dans les grandes étendues désertiques de Mongolie. Outre les influences folk dont on a déjà parlé, certaines rythmiques présentes sur l’album sont directement inspirées par le heavy metal des années 80 (comme sur la chanson « The Frontline ») quand elles n’empruntent pas leurs sonorités à un thrash-speed des plus virulents (comme c’est le cas sur des titres comme « Cursed », « Independance day » ou « Strike »).
La voix gutturale de Nature G. évoque parfois les incantations occultes d’un chamane en transe, comme dans la chanson éponyme de l’album « Die on my ride ». Fort heureusement, les compos de l’album sont très variées puisqu’on y trouve même une balade sirupeuse avec un chant trafiqué au vocoder façon rap US (« Ashley ») ainsi qu’une musique d’ambiance d’essence chamanique (« Prayer »). De même, un titre comme « To the sky » est relativement mid-tempo et tranche avec le reste de l’album. Enfin, un titre comme « Me against me » évoquerait presque le metal industriel de Rammstein s’il n’était pas teinté de musique folklorique. En bonus, l’album offre même un véritable hymne aux dimensions épiques, « We will survive ». Vous l’aurez compris : « Die on my ride » est un album très riche musicalement parlant, traversé par des influences diverses qui vont du heavy metal à la musique électronique en passant par la musique traditionnelle mongole bien entendu. Tengger Cavalry est décidément un groupe unique à découvrir absolument !
Tengger Cavalry, Die On My Ride, sortie 2017
Texte: Mathieu
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