
Parmi les groupes reconnaissables en quelques notes figure Rise Against. Groupe emblématique de la scène rock engagée politiquement et icône de la défense des animaux, les américains ont déjà leur place bien assise et n’ont plus grand chose à prouver, du haut de ses 18 années de carrière et sept disques studio qui composent leur discographie déjà connue et très identifiable. Mais justement, est-il encore possible de faire quelque chose de nouveau sur un huitième, lorsque l’on est dans une telle lancée? Pas si sûr.
Trois années après “The Black Market”, la formation proposait en juin dernier son nouvel opus intitulé WOLVES, premier sous Virgin Records, produit par Nick Raskulinecz (Deftones, Korn, …).
L’écoute du premier morceau, également chanson titre nous livre d’entrée de jeu tous les secrets de ce nouvel effort : il sera du même acabit que tout le reste. Chansons radiophoniques, entraînantes, énergiques, efficaces, aux rythmes convenus, aux mélodies punk rock comme ils savent si bien les faire, à l’aide d’une batterie percutante, de la voix écorchée habituelle de Tim, soutenue par des cœurs « oooooh »-esques. Le cocktail fonctionne aussi bien depuis des années, mais les morceaux n’ont finalement rien de vraiment interpellant. C’est un peu comme si l’on mangeait son plat préféré tous les jours : c’est sympa, mais à un moment, il perd un peu de sa saveur et du plaisir qu’il nous apporte à cause du manque de diversité. Pourtant la recette ne change pas, et nous l’aimons toujours, mais la façon de l’apprécier est altérée. C’est exactement pareil.
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir eu une petite lueur d’espoir avec l’opus précédent contenant quelques sursauts hardcore, plus osés. Ici, nous continuons sur cette ambiance punk efficace, mais un peu lisse. Ils ne sont pas très contents, et le disent, mais sans le crier trop fort non plus. Si parfois l’instrumental nous donne des espoirs, que l’on s’attend à ce que ça détonne, la voix ne suit plus, et c’est vraiment dommage. Les morceaux sont quand même plus doux, moins excités qu’un bon refrain de « Prayer of the Refugee » ou « Behind Closed Doors », par exemple. De toutes façons, il est certain qu’égaler la splendeur de l’explosif The Sufferer & the Witness est assez difficile.
Malgré tout, la chanson titre, ainsi que “House On Fire”, et “Politics Of Love” sortent du lot, sans pour autant rester particulièrement en tête. Au mieux, ils resteront quelques minutes après la fin du disque peut-être, mais pas bien plus, et vous vous demanderez sans doute comment elle s’appelait, avant de l’oublier sur l’écoute d’autres chansons.
Au final, l’album est loin d’être mauvais, mais il y a clairement un quelque chose qui manque, que ce soit dans le peps, dans le punch perdu de leurs anciens morceaux, ou dans le manque de renouvellement. A une époque où l’on reproche souvent aux groupes de prendre des tournants qui ne leur ressemblent pas, il serait hypocrite de dire que les voir s’en tenir à leur convictions musicales ne fait pas du bien, d’autant plus qu’au fond, c’est ce qu’attendent leurs fans, et qu’ils le font admirablement bien. Pour autant, leurs productions sont tout de même de moins en moins incisives, et restent de moins en moins en tête, ce qui est un peu dommage.
Texte : Aurélie
Laisser un commentaire