RENCONTRE AVEC PAS DE VEINE

 Défouloir pour sentiments.

C’est du côté de Lyon que nous sommes parti cette fois ci à la rencontre d’Audrey aka Pas de Veine, qui officie dans le salon Viva Dolor aux côtés de Jean Luc Navette.
 

 

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©Thibaut Bétemps

 
Salut Audrey, peux tu nous dire qui est Pas de Veine ?
Alors Pas de Veine est donc une tatoueuse de 31 ans, spécialisée en tatouage traditionnel noir. J’ai l’impression d’être Alain Delon en parlant de moi à la 3eme personne…
 
Pourquoi avoir choisi ce nom ?
C’est une référence directe au tatouage de bagnard, qui a beaucoup influencé mon style…
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Raconte-nous un peu ton parcours artistique jusqu’à devenir tatoueuse ?
Alors je suis autodidacte, j’ai toujours dessiné, mais je n’ai pas fait d’études d’art, à part quelques cours du soir…
 
Et qu’est ce qui t’as donné envie de faire parti de ce milieu ?
Je rêvais de participer à des téléréalités, de prendre de la coke avec des stars…(Rires) non en vrai, j’ai toujours été passionnée de tatouage, j’ai été tatouée pour la 1ere fois à 16 ans, et le dessin était ce que je préférais faire, donc c’était assez évident…
 
Comment es tu arrivé chez Viva Dolor, aux côté du grand Navette ?
Promotion canapé ! Ah ben faut ce qu’il faut pour réussir, nous avons été 10 ans ensembles et mariés !
 
Donc pas d’apprentissage ?
Ah bien sûr que si, apprentissage dans les règles de l’art.
 
Viva Dolor a été le premier et unique shop où tu as été résidente ?
Tout à fait
 
Comment s’est passé la transition du dessin à la peau pour toi ?
J’étais très stressée, je me sentais gauche j’avais peur de faire mal…et puis petit à petit ça s’atténue…

Le dessin a toujours fait partie de ta vie ?
Eh oui j’ai toujours dessiné
Tu as un style très tradi-dark, tu as toujours dessiné ainsi ou c’est de travailler aux côtés de Navette qui t’as inspiré ce côté sombre et mélancolique ?
Ah oui je pense que travailler aux cotés de Jean-Luc a largement influencé le choix du noir, après en ce qui concerne les thèmes j’ai toujours été du côté sombre de la force : adolescente gothique, ça laisse des séquelles !
 

D’ailleurs les aplats de noir et ce côté très dark sont un peu ta marque de fabrique, pourquoi avoir choisit le noir comme ultime couleur ? Question surement débile puisque cela va avec le style, mais il y aurait pu avoir du rouge aussi… (Rires)
Oui c’est vrai, quand j’ai commencé à tatouer j’ai fait de la couleur, mais ça m’a vite gonflé, je trouvais les images bien plus efficaces, bien plus « traditionnelles » sans couleur.
Quand on regarde tes planches de flash on s’aperçoit que les hommes sont rares, tu dessines que des femmes et souvent des chats ou des corbeaux. Tu peux nous dire pourquoi ? Est-ce un moyen d’extérioriser ?

Oui très peu de dessins d’homme c’est vrai, mais de manière générale dans les planches de tattoos trad les représentations d’homme sont plus rares. Des animaux oui il y en a plus, parce que j’aime ça ! Pas que je n’aime pas les hommes bien au contraire, mais j’aime moins les dessiner en tout cas.

Après pour moi les personnages féminins que je dessine ne sont pas des autoportraits, enfin pas en tant que tel, mais par contre je pense que dans chaque dessin il y a un peu de son auteur, que je dessine un papillon ou un couteau, au moment où je l’ai fait il a cristallisé un sentiment, une idée, émotion qui m’étais propre à l’instant T…

 


Les gens te sollicitent pour tes flashs du coup ou tu as souvent des demandes de projet perso ?
Et bien j’ai les deux, c’est très partagé.
As-tu une anecdote sur un tatouage ou une séance qui t’as marqué ?
Tatouer des membres de sa famille c’est atroce ou tatouer un artiste qu’on admire aussi… Dans un autre registre, le tattoo offre une proximité, une sorte d’intimité au-delà des mots, et parfois les gens s’autorisent à déposer là un bagage…Je pense souvent à une toute jeune fille, tellement fragile et si abimée par la vie, elle s’était fait tatouer un motif qui ne laissait rien transparaitre et pourtant si lourd de sens pour elle, et je savais que dans sa démarche elle espérait que sa peine serait moins lourde en repartant, j’espère que ça a été le cas…
 Sinon quelles sont tes inspirations ?
C’est cliché, et je réponds toujours la même chose à cette question : Tout ! Un film, une photo, un livre, une anecdote, musique…
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Ya t’il des artistes auprès de qui tu t’inspire aussi ?
Il y a plein d’artistes fabuleux, et j’admire le travail de beaucoup de tatoueurs. Et d’être au quotidien confronté au talent des autres sur les réseaux sociaux ça motive évidement. Maintenant s’en inspirer directement genre « oh tiens c’est sympa ça, je veux faire un truc qui ressemble » ce n’est pas mon état d’esprit.
 
Quels sont tes projets pour la suite ? Guest, convention…
Pour 2017 un guest à Strasbourg chez Morgane Mangetesmorstky fin septembre, et la convention de St-Etienne, à voir pour la suite peut-être plus de guest sur les routes de France et de Navarre ? Appel d’offre !
 
Merci Beaucoup Audrey pour cette interview et nous te souhaitons une bonne continuation !
 
Texte : Lëaa
Photos : Pas de Veine

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