
Il ne faut jamais partir en vacances l’été, il faut rester à Paris maintenant. Pourquoi ? Et bien vous ratez le meilleurs concerts car certains ont compris que Paris dans la chaleur estivale, cette sueur, cette moiteur et ces odeurs sont parfaits pour faire les meilleurs concerts de Doom et autres lourdes sonorités. Les Stoned Gatherings sont toujours les premiers à nous offrir la meilleure cargaison de bois avec tronc inclus. Cette fin de juillet chaude et intense c’est tout simplement sable fin, plage, 6 groupes, double défloration de tympan et ceci pour même pas 20 euros avec Acid King en final. T’as pas ça au bord de ta plage ?? Chaleur, sueur et promiscuité des corps au programme. Et surtout ces douceurs sonores.
Il est à peut près 16h30 quand le 1er groupe de cette soirée commence et c’est les américains de King Buffalo d’entrer sur la scène. Pas grand monde encore mais ça ne serait tardé. Les morceaux s’enchaînent installant un côté planant s’accélérant progressivement dans les riffs. Un bon gros rock psyché rythmé par un très bon batteur s’éclatant au niveau des changements rythmiques. En tout cas le groupe n’ apporte rien de nouveau dans le genre mais il le joue très bien et c’est l’essentiel. Cette après midi m’a l’air bien parti et c’est après 20 minutes de changement que la salle plus bondée accueille le deuxième groupe.
Child vient d’Australie et ils nous ont livré un concert dans un mélange entre du stoner des touches de doom et du rock psychédélique. La découverte de la soirée dans ce mix tout en fuzz. le chanteur a un côté Jimi Hendrix dans le chant et le jeu de guitare, sans lui faire honte, loin de là. Un set un poil trop court, mais quand on aime c’est toujours pareil.
La suite arrivait à point, la chaleur commençant à s faire sentir, l’ambiance est moite et la sueur perle sur le front, on arrive dans l’ambiance bayou comme il faut et progressivement. Du coup retrouver ce bon vieux Joe Buck Yourself c’est juste ce qu’on attendait. Du blues bayou version Délivrance avec son étui à guitare en guise de grosse caisse. Seul sur scène, c’est un showman à sa façon. Une voix travaillé au whisky et autres, ressemblant à un vieux punk sudiste il transporte direct sous le soleil des régions marécageuses. Sa country blues punk rock déglinguée est simple, efficace mais le public est clairement à fond sur chaque titre. Nous aussi au passage… Roots, authentique, on se croirait au fin fond d’un bar paumé des régions arides et poisseuses des Etats Unis. Ce mélange des genres nous a encore donné l’un des concerts le plus fun de la soirée. Il est toujours aussi cool ce bon vieux Joe.
Après la pause bière et le petit tour sur la plage sans coquillages ni crustacés, c’est la séquence convoi exceptionnel de parpaings qui arrive et ce fut un immeuble entier qu’on s’est pris sur la gueule. Tower Lowe, si vous vous souvenez des hollandais avec leurs 3 set doomesque l’année dernière aux Doomed Gatherings, et bien là c’est pareil, du coup le poutrage en version presque infrabasse était plus qu’ intensif. Du béton armé ça fait très mal… Et c’est une salle presque pleine qui assiste à cette démonstration sonore et visuelle bien lourde. Cette fois-ci, c’est une set-list qui réunie les 3 albums pour un gros KO technique. Même si le son était un gros poil trop fort, rendant le set inaudible par moments c’est du carrément du mach 4 qu’on se prend dans la gueule. Mais c’est Toner Lowe, du coup sans cela ce ne sera plus Low du tout.
Un set lourd et sans répits.
Il nous faut bien quelques minutes pour reperdre nos esprits et récupérer le peu d’ouïe qui nous reste en magasin. On passe à du moins lourd au niveau sonore mais plus psychédélique et animé avec les cool Elder. Les américains qui ont sortis leur dernier album, «Reflections of a Floating World», il y a quelques semaines, attaquent directement sur « Sanctuary » de ce dit album.
Avec de projections en fond de scène comme avec Toner Lowe mais moins “weedesque” et plus acides, on rentre dans un esprit plus psychédélique, les couleurs projetées sur le fond ondulent en rythme avec les vagues de riffs et on se laisse planer au son de ce guitares et cette voix. Malgré un son qui ne rendra pas honneur à la musique du groupe, le set d’Elder devient vite prenant et les changements de rythmes et ses riffs en looping font hedbanguer le glazart alcoolisé et bien à fond. Le rock psyché d’ Elder remporte tout les suffrages du public qui a l’air de s’être déplacé spécialement pour eux étant donné l’affluence pour les américains, ces derniers seront aussi à fond que le reste de la salle.
Après 5 groupes et autant de claques bien lourdes prises dans la gueule c’est à bout d force qu’on arrive au moment q’uno attendait tous (ou presque). Les légendes d’ Acid King qui clôturent cette affiche exceptionnelle offriront la quintessence de ces riffs shamaniques, écrasant sans appel ce Glazart qui vibre au son de la voix de Lori S. Avec un line up remanié et sans albums à défendre depuis “Middle Of Nohwere, Center of Everywhere” en 2015 c’est un set qui va offrir une flopée de titres piochés dans différents albums de ces pionniers et remontant même jusqu’a 1999.
Un son beaucoup plus carré que pour Elder et bien massif comme il faut avec cette basse qui nous caresse les tympans de son bourdonnement. Les visuels en fond complètent cet impression de flottement dont les mélodies donnent le impulsions à notre balancé de nuque. Lori a ce magnétisme qui nous transporte au fil du set et on se laisse happer par cette puissance musicale qui n’a rien à voir par rapport à leur dernier passage parisien. Coming Down From Outer Space annonce presque la fin dans sa longue et lente descente. Mais étant donné la chaleur de la soirée et sa température qui ne cesse de monter, c’est un dernier titre supplémentaire que le groupe nous offrira en clôture de cette prestation mémorable.
Au final, comme je te le disais en préambule, quelle idée de partir en vacances loin de Paris pendant l’été ? Tes meilleurs et plus gras moments tu les vivras au Glazart, je te l’assures. Plage, bières, gros son et relax, que demander de plus ?
Texte: Anthony
Photos: Aurélia / La Petite Photographe.
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