
Ce n’est pas peu dire que le Glazart est devenu en quelques années le temple du doom / stoner et on sait tous que l’association de livraison de bûches Stoned Gatherings n’y est pas pour rien ! C’est d’ailleurs dans cette salle désormais incontournable du 19ème arrondissement de Paris que ça se passe ce soir-là ! C’est à une soirée 100% stoner que je suis donc convié.
La petite sauterie rock’n’roll commence sur les chapeaux de roues avec le set de XII Boar, une formation qui officie depuis 2010. Les anglais jouent un stoner rapide et joyeux à souhait avec un esprit rock’n’roll comme il se doit. Le chant est rauque dans la plus pure tradition stoner. Les guitares sonnent heavy metal à la manière de pointures du genre comme Orange Goblin, High on Fire ou Grand Magus.
On enchaîne alors sur une petite bombe qui nous vient tout droit de Dallas au Texas, Mothership. Le look du chanteur, un chevelu au torse entièrement tatoué et à la dégaine de hell’s angel, donne le ton de la soirée. En effet, ce dernier a des faux airs de Wayne Kramer (guitariste des MC5, le groupe culte de proto-punk de Detroit) avec sa tignasse et ses favoris. Tout aussi heavy et sale que celui de XII Boar, le son des texans de Mothership est bien gras dans l’esprit du heavy rock sudiste. A l’écoute de leurs compositions, on ne peut s’empêcher de penser à un mélange jouissif entre Pentagram, Black Sabbath et Thin Lizzy.
Aux alentours de 20h30, place aux américains du groupe Egypt. Ironie du sort, le groupe est originaire de la ville de Fargo dans le Dakota du Nord, un nom qui est familier aux fans de cinéma américain puisqu’il renvoie à un célèbre film des frères Cohen ! Effectivement, les musiciens d’Egypt ne font pas dans la dentelle, même s’il sonne plus psychédélique et « desert rock » que les deux précédents groupes à l’affiche. L’originalité de leur musique réside dans sa faculté à alterner des passages planants avec des parties rythmiques beaucoup plus rentre-dedans.
En fin de soirée, on passe enfin à la tête d’affiche de la soirée, à savoir le trio instrumental de Virginie du Sud Karma to Burn. Pionniers du genre, ils sont apparus au milieu des années 90 et ont disparu en 2001 avant de revenir d’entre les morts en 2009. Evidemment, la particularité de ce groupe est de proposer des titres exclusivement instrumentaux, ce qui peut surprendre le néophyte au premier abord. Cependant, l’absence de chant passe plutôt bien et permet à l’auditeur de se concentrer entièrement sur la musique elle-même.
Au bout de quelques minutes, les vieux routards du stoner métal réussissent à mettre le feu à la scène du Glazart avec leur son puissant et endiablé qui ne nous laisse aucun répit. Dans le circle pit, les slams s’enchaînent à un rythme de croisière. Preuve que la musique des brûleurs de karma ne laisse personne indifférent ! Long d’environ 1h10/1h15, le set de Karma to Burn met tout le monde d’accord et bien en sueur. A la fin du concert, le public en redemande et les américains ne nous offrent pas moins de deux titres en rappel. Karma To Burn est la preuve vivante est que le stoner est une musique qui prend toute sa dimension sur scène !
Merci à Stoned Gatherings pour cette soirée mémorable !
Texte: Mathieu
Photos: crédits Brian Ravaux / ImmortalizR ( Facebook, Instagram)
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