Of Mice and Men @ Le petit bain (12/06/2017)

Lundi dernier, à peine remis du Download Festival de la veille, nous avions pris rendez-vous avec Of Mice and Men dans l’espoir qu’ils nous gardent sur notre petit nuage de métal encore un peu (et nous mettre en appétit pour le Hellfest, où ils seront également présents, ainsi que leurs deux premières parties de la soirée : Motionless in White et The Devil Wears Prada).

729Après une attente interminable sous le soleil, nous entrons finalement dans la salle en espérant y trouver une douche auditive.

Les premiers à ouvrir les valves sont les américains de THE DEVIL WEARS PRADA, avec leur titre “Daughter”.
Les garçons ont une énergie folle. Violente à souhaits, négative et démoniaque. En quelques secondes à peine, l’assemblée est conquise, et les garçons ont déjà gagné une nouvelle fois le pari de nous mettre une claque monumentale en live (et ce, même malgré un son qui n’était pas à leur avantage). La fosse est en ébullition (autant qu’il est possible de l’être malgré la chaleur étouffante de la salle).

Un pit se forme très vite, et les pogos ne cessent qu’à la fin du show tant l’énergie qu’ils communiquent est forte. Dans le fond, on est plus timide, mais les têtes se balancent, ce qui est plutôt bon signe. Techniquement, il n’y a rien à redire, l’execution de leurs chanson est impeccabe, et la setlist particulièrement efficace. La seule chose à redire sera peut-être le manque de communication, qui ne se fera que par quelques mots timides à la fin, ainsi que la taille de la scène/salle, bien trop petite par rapport à ce qu’ils méritent et pourraient donner sur une plus grande scène.

Avec une entrée en matière pareille, nous n’avions à ce moment là aucun doute sur la suite de la soirée.

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Pourtant, après 15 minutes de soundcheck, MOTIONLESS IN WHITE arrivent à leur tour, sans se douter du drame qui les attend.
En effet, la majeure partie de la salle étant présente ce soir presque exclusivement pour leur prestation, l’expectation est grande, et ils n’ont pas le droit à l’erreur. Premières notes, la fosse bondit, le sol tremble, les paroles sont reprises en chœur, jusqu’à ces dernières paroles :”if you mean it, do it”. Les garçons ne devinent alors pas que ce conseil lyrique ne sera pas si simple à appliquer. De fait, le morceau suivant amorce le désastre : les cordes quittent une à une la scène, jusqu’à ce que le chanteur se retourne, décontenancé, en déclarant qu’il aimerait bien continuer de jouer, mais que pour cela il va falloir des instruments.

Pendant que les musiciens tentent de résoudre leur soucis technique, la foule demande un solo de batterie (seul instrument encore sur pieds). Un malaise se fait ressentir, lorsque l’on constate la piètre qualité de celui-ci, bien que l’on puisse lui concéder qu’il n’y était pas préparé, et saluer l’effort d’avoir comblé tant bien que mal un vide encore plus gênant. “C’est quand même rock de faire un solo après seulement deux chansons” diront-ils. On l’acclame jusqu’à ce que ses camardes reviennent, sans pour autant avoir l’air très sûrs d’eux. Ils reprennent leur setlist, mais la suite sera du même acabit : une série de mimes entre la scène et les techniciens pour tenter de trouver une solution, ainsi que des séries de vas et viens entre la scène et les backstages. Avec humour, le frontman annonce leur prochain morceau : ce sera “Unstoppable”, aussi ironique cela puisse-t-il être. Leur set de termine dans la déception, qui se lit derrière le grimage blanchâtre des garçons, mais dans la bienveillance, puisque l’audience aura été compréhensive et encourageante, en chantant et sautant avec eux jusqu’à la dernière seconde, comme si de rien n’était. Mais cela n’aurait jamais été le cas si les garçons n’avaient pas su tourner cela à leur avantage par leur auto-dérision et leur professionnalisme. Les morceaux qu’ils ont joué ont été tous bien reçus, avec énergie, et nous ne doutons pas que leur performance aurait pu être excellente sans cela. Pour le coup, ils auront malheureusement fait honneur à leur nom (“Motionless”), mais il convient de les féliciter pour l’effort tout de même.

Of Mice and Men arrivent ensuite.
Après le départ d’Austin Carlile, ancien chanteur du groupe, à cause de soucis de santé, en pleine apogée du groupe alors plein de potentiel, les musiciens ont fait le choix de ne pas le remplacer, mais de garder Aaron Pauley (basse et chant clair) comme unique voix. Cette date est leur première en France depuis ce changement, et nous étions curieux de voir ce que cela donnerait.

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D’entrée de jeu, les garçons mettent le paquet : “Bones Exposed” est la première à faire exploser la salle, suivie par “Would You Still Be There” pour ceux qui sont encore présents. Mais la folie retombe très vite, lorsque le nouveau frontman se permet de demander “qu’il n’y ait plus de merdes comme ça” après qu’un slammeur soit arrivé sur scène. Of Mice and Men n’a pas perdu que sa voie, finalement.
Car côté voix, il est certain que quelque chose manque. Aaron fait correctement sa part de travail, mais le tout manque d’âme tout de même : les morceaux, bien que toujours efficaces, ont perdu de leur saveur, les screams manquent, et cela mène les américains à ressembler à n’importe quel autre groupe de metalcore, et nous donnent presque l’impression d’assister à un concert de reprises de Of Mice, avec des parties fausses, qui plus est. Même des pistes comme “Broken Generation”, “Pain”, ou “You Make Me Sick” n’ont plus la même puissance, elles ne semblent plus sortir des tripes. Ils se singent eux-mêmes, et c’est dommage.

En tous cas, le petit bain portait bien son nom pour deux raisons : la quantité de sueur dans laquelle nous baignions, et le flop de la soirée. Le tout pour la suite sera de savoir si la formation saura retrouver sa propre identité sans leur ancien chanteur, mais pour l’instant nous ne sommes pas convaincus.

Au final, ce concert aura été une grosse déception pour nous, à part pour The Devil Wears Prada qui ont assuré un show sans fausse note, mais il faut tout de même avouer que ce n’est pas seulement la faute des groupes, les conditions climatiques et techniques n’ayant pas aidé.

Texte : Aurélie
Photos : Erwan

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