
Ce samedi-là, j’ai un planning chargé. Outre le Rise Fest dont je dois vous parler plus bas, je dois assister en début d’après-midi à la visite guidée d’une loge maçonnique bien connue dans le 9ème arrondissement de Paris. Il s’agit bien entendu du Grand Orient de France, l’obédience la plus connue de la maçonnerie française. Etant féru d’ésotérisme, le sujet m’intéresse depuis longtemps. Je me suis donc documenté sur le sujet et pourtant, cela ne m’empêche pas de recueillir de nouvelles informations à l’occasion de cette visite. D’ailleurs, le sujet est si vaste qu’il est inutile d’essayer d’en faire le résumé ici. Revenons plutôt à nos moutons (métalliques), s’il vous plait !
Je suis donc invité à la deuxième journée du « Rise Fest », qui se déroule sur trois jours au Glazart, une salle notamment connue pour ses soirées stoner / doom. De quoi s’agit-il ? Le « Rise fest » est un festival organisé à l’occasion du premier anniversaire des soirées Rise. Ces dernières proposent généralement des concerts metal et ont lieu au Bus Palladium, un club mythique du 9ème. L’ouverture des portes étant prévue pour 18 heures, j’arrive sur place aux alentours de 18h20. Une fois sur place, j’apprends qu’un des groupes (Otargos) a été annulé et remplacé par un autre, Gohrgone. Il faut dire que l’organisation de concerts rock ou metal n’est pas de tout repos et que les changements de dernière minute sont choses courantes.
Le premier groupe programmé ce soir commence son show à 18h30. Si vous ne connaissez pas Orlag, vous feriez bien d’aller jeter un coup d’œil à son premier clip (“Sex, Drugs, Mafia”). Outre la qualité de la production, cela permet d’avoir un premier aperçu sur l’univers musical du groupe. D’ailleurs, sachez qu’un nouveau clip est en préparation. Après avoir flirté avec le black metal à ses débuts, ce groupe originaire de Picardie et qui a déjà pas mal d’années d’existence derrière lui semble avoir trouvé son style avec le temps. Désormais, Orlag évolue dans un mix de thrash et de death metal précis et énervé et a déjà deux albums à son actif, l’un sorti en 2011 (« Sex drugs mafia ») et l’autre en 2014 (« Holyshowbiz.com »). Dès les premières notes, on pressent qu’on va passer un bon moment tant le son est à la fois propre, brutal et puissant. Les titres du groupe annoncent la couleur : « Martyr », « This world’s a big shit », « Vlad » etc. Les musiciens d’Orlag sont vêtus de manière sobre voire élégante, notamment le chanteur Sigfrild qui porte même une chemise noire et même une cravate ! Ce qui, dans le milieu du thrash metal, est peu fréquent, avouons-le. Orlag est un groupe très prometteur autant en album qu’en live. D’ailleurs, le groupe a l’habitude de la scène si l’on en juge par l’intensité de leur show. J’ai rarement vu un groupe de thrash aussi énergique. Le chanteur-guitariste qui est par ailleurs grimé à la manière d’un mort-vivant s’agite frénétiquement, harangue le public et éructe par moments des slogans hostiles aux politiciens dans son micro. Au bout d’une demi-heure, les membres d’Orlag (au nombre de trois) ont transformé le Glazart en champ de bataille et fait la preuve d’un professionnalisme et d’une énergie exemplaires. On attend avec impatience d’écouter leur prochain album et de visionner leur nouveau clip !
En deuxième partie de soirée, place aux black metalleux de The Negation. Originaire de Paris, le groupe a seulement six ans d’existence mais semblent déjà aguerris à la scène. Il faut dire qu’ils ont tourné en compagnie de Marduk et de Belphegor suite à la sortie de leur premier album en 2013, ce qui n’est pas rien ! En 2015, The Negation a signé sur le label Kaotoxin Records et sorti dans la foulée un second opus, Memento Mori. Les parisiens de The Negation jouent un black metal qu’on pourrait qualifier de « Trve black metal » selon la formule consacrée, à savoir : Brutal, Noir et sans concessions. Les « warpaints » des membres rajoutent d’ailleurs une dimension guerrière à leur black metal barbare et infernal. Au final, leur musique reste classique, fidèle à la tradition, ce qui ne m’empêche pas d’avoir fait une très bonne découverte ! En effet, connaissant le groupe uniquement de nom, je n’avais pourtant jamais pris la peine de me pencher réellement sur la question. Ce fut chose faite ce soir-là avec un show digne des plus grands groupes de la scène « trve black metal » actuelle comme 1349, Endstille, Horna ou Behexen !
Tout de suite après, le temps était donc venu aux parisiens de Gohrgone. Déçu que les black metalleux d’Otargos aient dû annuler leur show, je devais donc me contenter d’un obscur groupe de death metal parisien dont j’ignorais jusqu’à présent le nom. Comme le laisse supposer leur nom, Gorghone joue un death metal old school assez brutal inspiré par la mythologie grecque et qui évoque des groupes comme Aborted ou Decapitated. Avec deux albums à son actif, le groupe est plutôt prometteur et a démontré ce soir-là qu’il était aussi un groupe de scène ! Un groupe à suivre, incontestablement !
En fin de soirée, place donc à Herrschaft d’investir la scène du Glazart ! Il s’agit incontestablement du groupe le plus ancien de la soirée puisqu’il a commencé ses activités en 2004, soit il y a 13 ans déjà ! On change d’ambiance tout de suite puisqu’à la différence des autres groupes, Herrschaft joue un mix de metal et d’électro-indus et se revendique comme une formation de « cybermetal ». On quitte donc la barbarie du metal extrême pour l’avant-garde sophistiquée du metal indus. Loin de plagier bêtement Rammstein ou Die Krupps, Herrschaft a su trouver son style avec le temps ! Il faut dire que le groupe a déjà un mini-CD et deux albums studio à son actif et que l’un des membres du groupe, Zoé Von Herrschaft, officie également dans un groupe qui a su s’imposer dans le milieu du métal français, CNK. Leur show est si décadent que les organisateurs ont préféré mentionné « Interdit aux moins de 18 ans » sur l’évènement facebook. Et pour cause, leur concert flirte avec l’univers du fétichisme et du SM : En effet, le chanteur BzD est vêtu d’une soutane.et, cerise sur le gâteau, on aperçoit un immense godemichet accroché à son pied de micro à hauteur de son entrejambe !
Moins décadents que leur cousin germain Rammstein, les parisiens ont su néanmoins capter l’attention du public, offrant une prestation de qualité pour le plus grand plaisir du public qui était, malheureusement, trop clairsemé ce soir-là. Faute sans doute aux ratés de l’organisation ? Va savoir ! En tout cas, le Rise Fest est néanmoins une réussite et on attend la prochaine édition avec impatience en espérant qu’elle aura bien lieu !
Texte: Mathieu
Laisser un commentaire