
Comity c’est un nom familier pour les amoureux de la scène parisienne extrême et chaotique. Les parisiens ne sont plus des jeunots et avec 20 d’existence ( pas de tout repos ) et plusieurs albums au compteur pour le groupe, et bien ils font figure aujourd’hui de patrons pour les fans du genre et les habitués des salles parisiennes. C’est avec 4 eme effort qu’ils reviennent aujourd’hui et est ce qu’ils ont encore ce qu’il faut pour nouer les viscères ? Car avec The Journey Is Over, il y a 6 ans déjà, c’était du travail d’orfèvre du chaos, aujourd’hui on en attend pas moins de A Long, Eternal Fall.
Dans une pièce en 8 actes c’est une oeuvre dans la lignée de la noirceur de ses prédécesseurs qui s’ouvre sur une première scène de déluge infernal, on encaisse frontalement en prenant les coups sans broncher et nous sommes qu’au préambule. Le riff est clair, nerveux, sans fioritures, la suite risque
Passion, douleur, violence, brutalité et deconstruction de rythmes, une cadence frénétique de riffs superposés et distendus, enchainés en boite automatique, sans embrayage avec un auditeur sans cesse sur la défense. C’est la vraie passion qui s’exprime, celle qui existe sans demi mesure et qui vient de l’intérieur, il y a de la haine mais aussi de l’amour derrière tout ça. La douleur est là pour relier les deux pour ainsi s’y exprimer avec justesse
L’oreille avertie sait à quoi s’attendre, et encore, les parisiens ne cessent de nous tourmenter et livrer un nouveau panel d’intenses émotions, et l’insouciant novice quand à lui, le bapteme sera violent. On est balancé de droite à gauche, sans répits, sans repères. Le groupe exprime en musique ce que certains n’arrivent même pas à verbaliser, et ceci pour nous dévoiler la beauté qui se cache derrière la douleur. C’est une longue chute en 8 actes tourbillonnants dans les méandres de cet album, nous sommes torturé par les cris et ces ramifications de riffs qui, derrière ce maelström sonore et musical, nous sortent d’un coup une mélodie à la lumière apaisante et intense mais quoi qu’il en soit, éphémère. Le repos n’existe pas chez Comity et la douleur est omniprésente quoi qu’il arrive. Ce repos est fugace et encore plus beau au grès des titres comme dans dans l’écorché vif convergien qu’est le magnifique IVeme acte de cette pièce avec justesse car on continue de surprendre, trouver un semblant de mélodie, une mélancolie qui génère cette tristesse ambiante et cette douleur continue, ce ton gris qui ne les quitte plus.
ls ne cessent de nous balader et nous dévoiler les visages le plus sombres de notre esprit dans les méandres de ce noise aux personnalités multiples et nous refont le coup de l’acoustique pour nous bercer, nous rendre vulnérable et relancer le cauchemar. On attend juste une chose, que la chute cesse. Et pauvre fous que nous sommes nous y replongeons ensuite.
La patte du groupe est là mais Comity ne cesse de proposer encore une fois, toujours dans cette remise en question en continuant de livrer des oeuvres de cette fureur. A chaque fois ils marquent leur passage et déstabilise plus d’un. Comme d’habitude, l’oeuvre est si proche et à la fois si différent de ses prédécesseurs.
La richesse dévoilée dans cet album ne demande pas de vulgaire analyse qui ne serait pas à la hauteur de l’oeuvre. Pour suivre la chute, il est juste conseillé de s’y mettre, fermer les yeux, prendre une bouffée d’air et de basculer, et si tu y es dès la premier écoute c’est que le contact est là, pour les autres plus la peine d’essayer.
Messieurs, merci.
COMITY, A Long, Eternal Fall, Throatruiner records sortie 3 mai 2017
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