
Oyé bonnes gens, c’est désormais officiel : Le hardcore old school est de retour dans nos contrées ! Si vous ignorez qui sont les Cro Mags, c’est sans doute que vous étiez trop jeunes dans les années 80/90. Dans ce cas, sachez qu’il s’agit d’un des groupes phares du NYHC (New York Hard Core) ! Officiellement, le groupe est mort et enterré. Cependant, ce soir-là, Harley Flanagan, bassiste-chanteur historique de Cro Mags, est en chair et en os sur la scène du Gibus pour faire revivre la légende du NYHC le temps d’une soirée. Le NYHC, c’est le son de la rue ! Cela va donc faire mal, très mal. Depuis quelques années, force est constater que les papys du NYHC que sont Agnostic Front, Sick of It all ou Madball sont toujours actifs et que le cadavre du hardcore old school bouge encore !
En première partie de soirée, il y a deux groupes français inconnus au bataillon : Lovve et Pessimists. Le premier est un groupe de fastcore avec une femme au chant, ce qui est peu courant dans le hardcore. Leur prestation est plutôt efficace : La chanteuse éructe des textes punchy dans le micro tandis que les musiciens bourrinent comme il se doit. Cependant, le tout souffre cruellement d’originalité et a finalement peu d’intérêt. De leur côté, les hardcoreux de Pessimists relèvent un peu le niveau mais à peine plus que leurs prédécesseurs. Le groupe se définit lui-même comme jouant du powerviolent hardcore. Tout un programme ! Au final, cela ressemble à du hardcore crossover assez classique et pas inoubliable.
Ensuite, il est enfin temps de passer aux choses sérieuses avec les bataves de Vitamin X. Ayant déjà eu l’opportunité de les voir sur scène deux fois, je savais donc à quoi m’en tenir ! Vitamin X est un groupe majeur de la scène hardcore / thrashcore hollandaise qui se revendique par ailleurs straight edge. Le groupe a été formé à Amsterdam en 1996. Cela fait donc vingt ans qu’ils évoluent dans ce milieu. Le groupe est très mobile sur scène, en particulier le chanteur qui s’agite dans tous les sens comme un damné. Dans la fosse du Gibus, le public est très réceptif à la musique et s’agite furieusement lui aussi en enchaînant les pogos et les stage-divings ! Il faut dire qu’un concert de Vitamin X est une expérience revigorante qui rappelle les prestations des groupes cultes de la scène punk hardcore des eighties comme Bad Brains, Poison Idea, DRI (Dirty Rotten Imbeciles) ou Minor Threat.
Vers 22 heures, Harley Flanagan monte enfin sur scène accompagné de ses musiciens dont certains sont issus de Cro Mags ou encore d’un de ses précédentes formations, Harley’s war. Si Harley a désormais passé la cinquantaine, il n’a pourtant pas perdu son allure juvénile ainsi que sa silhouette athlétique. Visiblement, il passe plus de temps en salle de musculation qu’au Burger King ! Même s’il vient de sortir un album solo sous le nom d’Harley Flanagan (intitulé simplement « Cro Mags »), la setlist de ce soir est composée essentiellement de titres des premiers albums de Cro Mags, notamment le cultissime « Age of quarrel » dont la pochette représente un champignon atomique et qui est sorti en septembre 1986 (soit il y a plus de 30 ans maintenant). Harley, c’est un vétéran du hardcore ! Un tatoué, un vrai dur qui s’est converti au hare krishna et est aussi devenu prof de ju jitsu, d’où son allure d’athlète.
Cela ne l’empêche pas d’avoir récemment publié l’an dernier un livre dans lequel il retrace son parcours, «Hard-Core : Life of my own » (Feral House). Il a d’ailleurs profité du concert pour en faire la promotion au passage ! Pour ceux qui ont connu le groupe il y a 20, 25 ans, 30 ans voire plus, il était vraiment jouissif de redécouvrir des titres aussi péchus, rapides et sans concessions que « Street Justice », « Show no mercy » « We gotta know », « Signs of the times », « Malfunction » ou encore « Hard Times ». Dans la salle, c’est le chaos ! Les fans du groupe s’agitent dans tous les sens et la fosse commence à ressembler à un champ de bataille. L’enfer sur terre ! Au final, le groupe ne jouera qu’un seul morceau de l’album solo d’Harley Flanagan (le titre « Betrayal), le reste étant composé essentiellement d’extraits de leurs deux premiers albums, en particulier « Age of Quarrel » (1986) et « Best wishes » (1989). Voilà un concert qui m’a donné envie de me replonger dans la discographie de Blag Flag, Suicidal Tendencies, MDC (Million of Dead Cops) ou Biohazard !
Texte: Mathieu
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