JOHN GARCIA + BONGZILLA+ ECSTATIC VISION @ GLAZART – 3/05/17

Nous sommes le 3 mai, de retour sur Paris quelques jours après un week end de gras et de fuzz au sein du tumulte londonien un certain manque se fait ressentir  après 3 jours de meeting de fans de Stoner et autres musiques amplifiées du même genre. Du coup les Stoned Gatherings ont pensés à ses habitués du gras qui frisent la detox hard en organisant une date de patrons.  C’est avec un plaisir non coupable qu’on retrouvait cette belle affiche rassemblant les prophètes de la weed Bongzilla et le patron du Stoner John Garcia himself . Passé de L’Electric Ballroom et Roundhouse au Glazart ça nous change un peu de décor mais quoi qu’il en soit, l’ambiance reste la même et c’est clair qu’on est bien. On ne les présente plus, la voix du désert et les doomeux brumeux sont attendus et même les Desertfesteurs et Roadburnsites seront de la partie ce soir.

C’est Ecstatic Vision qui ouvre et comme à son habitude, l’organisation des Stoned Gatherings nous sort encore un groupe de derrière les fagots. Avec un son donné comme troglodyte rock par le groupe lui-même mais qui balance surtout un rock bien heavy à fort renforts de  pycheldelisme hautement dosé avec flute ou saxophone pour une ambiance bien groovy tout droit sortie des années 70, tout comme le look du groupe. Une bonne richesse musicale, un son frais tout en restant dans la lignée de ce qui se fait de bien avec cette touche un peu farfelue.

C’est du bien cool avant les prêtres de la Sainte Weed qui balanceront un taux de THC en net hausse dès les premières volutes sonores. Première vraie tournée française indoor pour Bongzilla, du coup le public est présent pour accueillir la bande de Mike Makela. Avec des lights  efficaces, verts, pénombre comme voulu par le groupe, ils ont raison , on se fait pas chier. Du coup, c’est parti pour un set qui ne va pas aidé ton cholestérol. Un sludge bien gras, lourd et poisseux avec un groove malsain qui rappelle direct ce week end. Une set-list encore plus lourde que le dimanche londonien et le son Glazartien en rajoute dans le côté crade du groupe. Des parpaings comme “Greenthumb”, “Trinity” ou bien “Bongsession”, il y a de quoi te mettre KO comme un pet’ bien chargé. La basse est monstrueusement lourde et les headbang du public qui accompagnent le groupe c’est soit la musique ou bien la weed ou surement les deux. Un Makela tranquille qui kiffe sa soirée et en profite pour la faire partager, c’est cette proximité qu’on retrouve quotidiennement avec les groupes de la scène, sans prises de tête, viens partager un joint !

L’expression classe incarnée à trouvé son symbole dans une musique qui joue plutôt sur d’autres codes, je parle bien du sieur John Garcia. Inutile de vous présenter le background du monsieur et tout ce qui représente pour la scène stoner  avec son groupe d’origine Kyuss mais pas que…  Bref. Après un album solo (enfin) en 2014 et un acoustique début 2017 suite à sa tournée. John Garcia revenait avec son groupe après une prestation tout en finesse et classe au  Desertfest de Londres. Le voir ce soir sur la scène du Glazart après un Electric Ballroom rempli le week end d’avant c’est dire l’humilité de la voix du stoner.  C’est avec ces fidèles qu’il retrouve les planches du Glazart après décembre 2014. Un trio de musiciens talentueux dont son fidèle ami Ehren Groban l’accompagnant à la guitare.

La présence et le charisme, mais surtout une voix, celle de titres et de groupes qui  font partie de l’histoire surtout. Un set un peu gêné avec les demandes répétées d’un John soucieux auprès de l’ingé son Jonathan et son petit souci d’oreillette mais après une laborieuse amélioration et un son stabilisé, on sentira le patron plus en dedans.

On prend clairement son pied avec naturellement ces classiques de Kyuss que la majorité du public est venu écouté à en croire le déchainement sur chaque titre dont le tourbillon “El Rodeo”, une flopée de classiques que le Glazart reprendra en choeur à chaque introduction en passant par “Green Machine”, “Thumb”, “Gardenia” et ‘autres (pas de “Space Cadet”, ça change) et bien sur  “Tangi Zizzle” pour ouvrir le set mais  son groupe Hermano aura droit aussi à quelques titres.  N’oubliant pas ses productions personnelles qui s’en tirent aussi avec le très bon “5000 Miles” écrit par l’ami Danko Jones, “My Mind” et le plus smooth “The Blvd” sans oublier un petit inédit du prochain album qu’il nous fera l’honneur de jouer

Le temps d’un rappel qui s fait désirer et c’est l’instrumental “Molten Universe” de 1992 au sein de Blood For The Red Sun pour conclure  avec la version électrique de “Kylie” de song dernier album acoustique, c’est tout aussi électrique qu’en acoustique avec la même force dans la voix.

Capable de passer d’une salle de plus de 1500 personnes à quelques 300 aficionados mais on sent tout de même un distance ou comme une certaine fatigue après une longue tournée, qui sait…  C’est avec une certaine classe quoi qu’il arrive qu’il livre une prestation certes plus adaptée aux salles de plus grande envergure mais au moins il est là ce soir quand d’autres boudent l’hexagone. Quand à nous on ne boudera pas notre plaisir et il sera autant présent qu’il y a quelques jours à Londres. La voix de John Garcia percute toujours autant en électrique même au delà des soucis sonores.

Des groupes qui nous font le plaisir de s’arrêter par chez nous et nous nettoyer les oreilles comme il se doit. Surtout quand on a  un public fraichement rentrée du Desertfest et du Roadburn (en partie) qui répondra présent. Une soirée qu’on aimerait voir assez souvent, le stoner mérite sa place en France, il ne reste plusqu’au public de suivre  après l’avoir vu 4 jours avant…

Merci aux Stoned Gatherings

Texte: Anthony

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