Flotsam and Jetsam @Le Petit Bain – 27 mars 2017

 

Ce soir-là, le modeste reporter que je suis a une mission à remplir dans le 13ème, sur la péniche appelée « Petit Bain ». Ma mission ressemble un petit peu à celle de Marty Mc Fly dans « Retour vers le futur ». En effet, même si le groupe a une dizaine d’albums à son actif (dont le dernier datant de 2016), le nom de Flotsam and Jetsam évoque inévitablement une époque révolue (les eighties) et un nom, relié lui aussi au passé : celui de Jason Newsted, ex-bassiste de Metallica. De toute évidence, cela n’est dû qu’à sa notoriété dans le milieu du thrash car, en réalité, l’intéressé n’a fait qu’un passage éclair au sein de Flotsam and Jetsam puisqu’il n’a joué que sur le premier album, Doomsday for the deceiver (1986), suite à quoi il a quitté le groupe pour rejoindre Metallica.

A 19h30, c’est donc aux bataves d’Izegrim d’ouvrir le bal (sanglant) devant un public clairsemé. Idem pour eux : Le style du groupe évoque fortement les années 80, leur logo ressemblant étrangement à celui de Pentagram, les papes du doom metal traditionnel. Signés sur le label français Listenable Records, les thrashers hollandais ont sorti cinq albums studio, dont le dernier The ferryman‘s end en 2016. Leur prestation est rapide, efficace et précise et leurs influences apparaissent clairement à l’auditeur averti : En effet, leur musique sonne comme du vieux thrash allemand dans la lignée de Kreator teinté de death old school à la Bolt Thrower. Chose peu courante dans ce milieu, le chant est assuré par une femme. Blonde et mesurant au moins 1 mètre 85, la walkyrie éructe tout en jouant de la basse et sa voix n’a rien à envier à celle de ses homologues masculins. Au final, c’est une bonne découverte, même si cela ne révolutionne évidemment pas le genre.

A 20h30, c’est au tour des teutons de Dew Scented de prendre la relève. Leur nom ne vous dit peut être rien. Pourtant, le groupe évolue dans milieu du métal extrême depuis leur formation en 1992 et a déjà plus d’une dizaine d’albums studio en stock. Comparés à Slayer, les Dew Scented jouent un thrash death percutant et incisif qui se démarque plus par son efficacité que par son originalité toute relative. Ils sont signés sur le célèbre label Nuclear Blast qui produit des locomotives du genre comme Therion, Hypocrisy ou Dimmu Borgir. Peu connus en France, on souhaite aux allemands de s’y implanter durablement même s’il est vrai que le public français est peu attentif à ce type de formations. Au final, leur prestation démontre un certain professionnalisme de bon aloi. Normal pour une formation qui a 25 ans d’histoire !

A 21h40, le temps est enfin venu de passer aux choses sérieuses. C’est en effet au tour des thrashers de Flotsam and Jetsam d’investir la scène du Petit Bain. Bien qu’ils soient originaires d’Arizona, leur style est néanmoins typique du thrash de la bay area, dénomination qui regroupe toute une flopée de groupes (parmi lesquels Testament et Exodus) dont le point commun majeur est qu’ils viennent tous de la région de la baie de San Francisco. J’ignore s’ils ont déjà eu l’occasion de jouer sur Paris mais je crois bien ne les voir jamais vu. Eh bien, je ne serai pas déçu par leur prestation qui va se révéler à la hauteur de mes espérances.

Fidèle à ses origines, le groupe accordera une place prépondérante aux morceaux des années 80. En effet, ce soir-là, force est de constater que leur « track list » fait la part belle aux morceaux des deux premiers albums, à savoir Doomsday for the deceiver (1986) et No place for the disgrace (1988). Leur set durera une bonne heure et 20 minutes environ sans aucun temps mort ni baisse de régime. Peu avant les rappels, le groupe entonnera une reprise plutôt réussie du titre éponyme d’Iron Maiden qui figure sur le premier album (lui aussi éponyme), sorti en 1980 et sur lequel officiait le chanteur Paul Di Anno. Précision, efficacité et professionnalisme furent les maîtres mots de ce concert marqué du sceau du metal des années 80 !

P1320627 - Copie.JPG

A 23 heures, le temps était venu pour moi de regagner mes pénates, le cœur empli de joie d’avoir enfin vu sur scène cette légende du thrash qu’est Flotsam and Jetsam ! Seul point noir de la soirée : Un public très réduit d’une centaine de personnes grand maximum. Mais c’est malheureusement chose courante sur Paris !

 Texte : Mathieu

Photo : Aurélia / La Petite Photographe

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire