
Au programme de la soirée organisée par Garmobonzia ce mercredi, il y a exclusivement du sludge et du stoner. Autrement dit du lourd voire de l’extra-lourd ! C’est à la Boule Noire, juste à côté de la Cigale, dans le quartier de Pigalle que cela se passe.
A 19 heures, c’est au tour des allemands de High Fighter d’ouvrir le bal avec leur doom/stoner assez classique mais efficace. Formé en 2014, ce combo a à son actif un EP (Goat Ritual) et un album sorti en 2016 (Scars and crosses ). Une de leurs particularités est d’avoir une femme au chant, ce qui rajoute une petite touche d’originalité et de glamour. Leur musique fait notamment penser au stoner teinté de heavy metal des suédois de Grand Magus.
A 19h50, c’est au tour des gallois de Hark d’enflammer la scène de la Boule Noire. Formé en 2010, ce groupe qui mixe habilement sludge et stoner a déjà sorti deux LP et un EP et est signé sur le label français Season of mist. Le tout sonne plus speed et rock’n’roll que le groupe précédent. Leur prestation est incroyablement efficace, faisant monter d’un cran l’intensité de la soirée. Pour moi, ce sera les deux découvertes de la soirée, sachant que j’ai déjà eu l’opportunité de voir Downfall of Gaia et Conan à plusieurs reprises.
A 20h45, c’est donc aux teutons de Downfall of Gaia de prendre la relève. Formé en 2008, ce groupe joue un mix de sludge et de post-black metal, à mi-chemin entre Wolves in the throne room et Neurosis. Ils ont déjà plusieurs albums et quelques EP et split albums à leur actif. Leur dernier LP, « Atrophy », est sorti en 2016 sur le label Metal Blade records. On change totalement d’ambiance par rapport aux deux combos précédents. On quitte en effet l’univers psychédélique du stoner/doom pour celui, plus froid et sombre, du sludge/black metal. Leur musique peut paraître aride voire mélancolique à certains mais cependant les fans de groupes comme Regarde les hommes tomber ou Amenra apprécieront leur son à sa juste valeur. La voix rauque du chanteur rajoute une authentique touche black metal. De même, les passages atmosphériques qui agrémentent leurs titres donnent plus de profondeur à leur musique. J’avais eu l’occasion de les voir une première fois au Roadburn en 2015 et je dois avouer que le groupe n’a pas perdu en intensité sur scène.
A 21h50, c’est enfin au tour des anglais de Conan (groupe originaire de Liverpool) d’en mettre plein les yeux au public parisien. Vu leur nom qui évoque l’univers impitoyable de l’héroïc fantasy, on se doute que leur show ne va pas être pacifique ! A vrai dire, je les ai déjà vu un certain nombre de fois, que ce soit en festival ou en salle (notamment au Glazart) et je sais donc parfaitement à quoi m’attendre. Avec leurs capuches, les musiciens de Conan ont des allures de banlieusards d’outre-manche. Leur musique pachydermique, sorte de sludge/doom ultra-heavy, n’est pas dénuée d’un certain groove. Le groupe a déjà trois LP à son actif ainsi que des albums live, des EP et des split albums. Force est de constater qu’il y a une dimension quasiment primitive dans leur doom/sludge évoquant le monde barbare de Robert E. Howard (l’auteur du roman « Conan le barbare » qui a donné naissance au célèbre film avec Arnold Schwarzenegger). C’est sans doute pour cela qu’ils se définissent comme une formation de « Caveman Battle Doom », en référence aux hommes des cavernes de la préhistoire ! Leurs détracteurs rétorqueront sans doute que la majorité de leurs titres (voire tous ?) se ressemblent et pourtant, c’est la loi du genre, n’est-ce pas ? Le côté répétitif de leur musique lui donne une dimension hypnotique, comme un bon vieux hip hop ou de la techno hardcore. Peu avant 23 heures, après avoir martelé son doom/sludge pendant plus d’une heure au grand plaisir du public de la Boule Noire, les britanniques se replient, mettant un terme à cette soirée mémorable placée sous le signe de la lourdeur (au bon sens du terme) !
Texte : Mathieu Bollon
Laisser un commentaire