
DDENT, derrière ce nom énigmatique se cache un projet instrumental né de l’imagination du guitariste Louis Lambert et fondé avec le batteur Marc Le Saux. Le premier EP “Chien Noir” sort en 2014, autour duquel se regroupe une première formation live et une première découverte de notre côté lors d’une affiche concoctée par les Stoned Gatherings. Intrigant et et saisissant, c’est ainsi que le son Ddent transparaissait la première fois. : un post-rock sombre qui ne demandais qu’a muer. 2016 signe le réveil du projet, de retour à la scène avec une prestation aux Doomed Gatherings sous une nouvelle formation, Ddent avance et continue de délivrer ses plages musicales sombres et poétiques . C’est début 2017 qu’arrive donc ce premier album.
“آكتئاب” (ektiheb) qui signifie la mélancolie, la bile noire comme on le croyait dans le passé. Et pour magnifier la beauté sombre tel que Dürer l’a fait auparavant, le groupe décide de s’entourer d’une atmosphère propice et l’enregistrera intégralement au Skyhammer Studio avec Chris Fielding (Conan, Electric Wizard, Napalm Death) à Liverpool. C’est comme un parfum d’Orient dans ces brumes anglaises opaques et mélancoliques. Blanche et dorée, la pochette de آكتئاب s’inspire des pierres tombales de certains pays arabes, et est ornée d’une calligraphie unique réalisée par les soins de Mohammed Yacoub. Elle nous présente la face lumineuse de Ddent, la pureté dégagée de toutes ombres, avant de tomber dans cet univers sombre et poétique à travers l’expérience sensorielle qui s’écoule à travers ces 8 titres. Ces titres se rejoignent par un fil conducteur guidé par des mots, ces mots au sommet de chaque morceaux, et symbolisant ces émotions dans lesquelles l’auditeur se trouve.
“Habouz” introduit comme une invitation à la contemplation dans un paysage sonore lunaire; Faire le vide autour de soi et se laisser guider pour plonger au plus profond de l’âme. Ainsi s’ouvre cet album avant de laisser la place à “Arzel”, douce poésie musicale et massive qui nous balade dans un paysage qui peut être froid et sauvage tout en dévoilant une lumière, celle de la beauté cachée.”Gahzel” ou bien “Koho”, Houri”… Chacun de ses mots issu de psaumes arabes illustre la mélancolie, la dépression mais aussi la beauté et la lumière derrière la noirceur qu’exprime la musique.
“Gahzel” se verra pleinement lumineux dans un post-metal qui renierait pas Cult Of Luna, la beauté et l’espoir sont là et éphémères quand “Kohol” avec ses effluves doom brisera toute lumière sur son chemin. Mais la mélancolie n’est que la part d’ombre de l’âme et les titers peuvent se révéler autant sombre que lumineux. Les compositions alternent les plages avec finesse dans des crescendo d’émotions qui peuvent être autant sombres que lumineuses. آكتئاب c’est plus qu’un simple album, c’est un voyage.
Le tourbillon émotionnel qu’est “Houri” est comme une remontée des abysses, le feu interne ne peut s’éteindre et l’accepter nous rendrait encore plus vivant comme l’exprimerais “Almée”avant que le massif et oriental “Azahar” nous achève dans cette poésie doom et indus qui finira ce voyage de l’âme dans la plus belle des lumières.
Ddent offre un post metal naviguant sur un océan musical qui se laisse difficilement dompter entre ses vagues doomesque et la tempête indus qui ne laissent très peu de répit. Chaque titre apporte sa beauté à l’oeuvre pour au final délivrer un chef d’oeuvre émotionnel qui s’écoute dans sa globalité, les yeux fermés. L’oeuvre est belle et ne peut vous laisser de marbre. Dans la beauté de la mélancolie on explore les brisures de l’âme, cette fragilité qu’on doit accepter. Celle qui nous rend humain et vivant, l’émotion.
Ddent, آكتئاب, sortie le 13 février 2017
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