
Ce jeudi soir 02 Mars était attendu avec la plus grande impatience : Avenged Sevenfold est de retour à Paris. Mieux. Avenged Sevenfold est de retour avec Paris avec Disturbed en premier partie. Un show que je ne pouvais rater sous aucun prétexte. Alors direction l’AccorHotels Arena.
A peine le temps de s’installer confortablement sur dans les gradins que Chevelle monte sur scène. Je ne vous cacherais pas que je ne suis pas (du tout ?) calée sur la formation et que c’est quasi une découverte pour moi. La formation alterne entre force brute et morceaux plus posés. On se surprendra sur ces derniers à se perdre dans la contemplation des lights projetés sur la fosse qui n’est pas encore vraiment remplie. On regrettera que les gradins soient encore vides ou presque et la fosse pas encore réveillée pour saluer la prestation plus qu’honorable du groupe. Une entrée en matière plutôt en douceur, mais qui laisse présager beaucoup de bon pour la suite.
Le silence retombe sur la salle, il est l’heure du premier changement de plateau : le temps pour certains d’aller chercher une nouvelle bière ou alors d’évacuer les précédentes. Puis Disturbed monte sur scène. Et là, c’est vraiment autre chose. La fosse crie et lève frénétiquement les bras en l’air, quand résonnent les premières notes de la boite à musique de « The Eye of the Storm ». Puis la lumière se fait sur la guitare qui nous gratifie de son solo… et la température montre (littéralement) d’un cran encore avec « Immortalized », direct dans le vif, lance-flamme à l’appui. La soirée est bel et bien lancée, les choses sérieuses commencent.
Disturbed alterne entre vieux succès et nouveaux titres, sans jamais un temps mort et ça matche bien. Bien que je ne trouve pas spécialement le chanteur très charismatique sur scène, je me prends facilement au jeu : les musiciens font le show à sa place et c’est dantesque. Le public est ravi et s’époumone sur des titres aussi emblématiques que « The Game » ou « The Vengeful One ». Puis, pour la plus grande frustration de tous, les lumières s’éteignent au bout d’à peine 8 titres et une toute petite demi-heure. C’est déjà fini ? Comment ça ? Mais non. Il y a du mouvement sur scène, il se trame quelque chose. Les lumières se rallument, changement d’atmosphère : ce n’est plus les décors chauds, les lance-flammes et les torches. On retrouve une scène épurée, éclairée à la lumière blanche et surtout, surtout, un piano est posé au milieu. Disturbed a choisi de faire une pause avec « The Sound of Silence », sublime reprise du titre de Simon & Garfunkel. Comme on pouvait s’y attendre, se lève alors une nuée de briquets et (comble du kitch) de téléphones portables. Le public montre une fois de plus qu’il a bien fait ses devoirs et appris son texte en chantant à tue-tête.
La séance émotion se termine, nouvelle micro-pause dans la pénombre, le temps d’évacuer le piano de la scène et les revoilà avec « Inside the Fire ». A la fin du titre, David Draiman, le frontman en profite pour adresser les quelques mots qu’il connait en français à une fosse ravie. Puis se moque gentiment de notre anglais, qu’il pense certainement aussi « bullshit » que son français. Le public ne lui en tient pas rigueur et rit de bon cœur. Disturbed a une petite faveur à demander à l’Arena ce soir. Quand il entendra les mots « the light », le public devra lever bien haut la torche de son téléphone. Tout le monde comprend alors que le tire suivant sera la bien-nommée « The Light » et je crois que j’ai moi-même perdu un bon morceau de ma voix sur le titre (oui, j’ai 15ans dans ma tête, et alors ?). Mais au bout d’une heure, la fin est vraiment là pour Disturbed. 21h tapante, il faut quitter la scène sous les applaudissements enthousiastes du public.
Une petite voix nous annonce « 30 minutes d’entracte ». Avec un grognement (30 minutes, c’est long !) certains s’en retournent prendre une ultime bière et faire un dernier tour au merch avant la bagarre. 21h30. Toujours rien, le public s’impatiente et commence à scander « Sevenfold » aussi fort que possible. Leurs efforts sont récompensés, la musique d’ambiance se coupe, la salle est à nouveau plongée dans le noir, les écrans s’allument sur l’emblématique DeathBat, toute électrisée. On sent la tension montée dans la fosse qui est maintenant pleine à craquer, plus personne n’est assis dans les gradins.
Les membres d’Avenged Sevenfold montent un par un sur la scène puis « The Stage » ouvre le bal, mettant un coup de projecteur sur Synsyter Gates et son solo de guitare. Ici, plus d’effet pyrotechnique ; uniquement quelques écrans diffusant images du clip et aperçus du public (et au choix au fil des titres, des squelettes miniatures, des globes oculaires étranges …) et la boule de nerfs que sont nos cinq musiciens. M. Shadows s’approprie immédiatement la scène et ne laisse aucun répit à un public maintenant vraiment déchaîné. Un petit coup d’œil au pied de la scène me fait dire que j’ai vraiment passé l’âge de la fosse (certains diront que je ne l’ai jamais eu !) : les gens dansent, se bousculent, plus personne ne comate dans son coin. La formation enchaîne avec « Afterlife » sur laquelle le public chante en cœur le refrain, à la place du chanteur. Et c’est beau, une foule qui chante à l’unisson. C’est encore plus beau un public qui pousse le vice jusqu’à fredonner le solo de guitare de « Buried Alive ».
S’en suit « Hail to the King », titre tant controversé mais qui rend unanime une fois en live. La tension ne redescend pas d’un cran, Synyster Gates et Zacky Vengeance se faisant un malin plaisir de jouer, épaule contre épaule tandis que Johnny Christ saute partout avec sa basse. M.Shadows place nonchalamment que c’est le meilleur concert de la tournée (pas besoin de faire les ronds de jambe, le public est déjà conquis !) et se souvient de la dernière fois qu’ils ont joué à Bercy, en première partie de Guns N’ Roses : face à un public stoïque. Ah, qu’il aurait aimé qu’ils les voient ce soir ! Tout à coup, l’immense cube suspendu au-dessus de la batterie se met à bouger (« il va nous tomber sur la tête » dira M.Shadows dans un trait d’humour). Tout le monde lève la tête comme hypnotisé pour voir s’avancer l’énorme planète rouge projetée jusqu’au centre de la salle dans un vrombissement sourd. Puis explose « Angels », tiré du nouvel album avant l’arrivée en trombe de « Nightmare ». Si je ne suis pas forcément hyper convaincue par les nouveaux titres en live, celui-là, provenant de l’album du même nom, ne laisse aucun doute. On ne se privera pas non plus du long solo de batterie dont se fend Brooks Wackerman, dernier en poste derrière les futs.
Au bout d’une heure et demie, un astronaute géant est suspendu au-dessus de la scène et voici « Acid Rain », belle, magique, pendant laquelle Synyster Gates valsera avec sa guitare tout en jouant avec le public, mais qui ressemble bien trop à un “au revoir”. C’est d’ailleurs avec un « See you next time » que le groupe quitte la scène. Mais personne ne veut croire que c’est déjà fini : tout le monde tape du pied, s’égosille d’un « Sevenfold » et lève le flash de son téléphone. Après de trop longues minutes où certains se mettent même à douter, la voix de M.Shadows nous répond d’un « Vous en voulez encore ? ». Bien évidemment qu’on en veut encore ! Ils reviennent alors pour trois ultimes titres. Ultimes dans tous les sens du terme puisqu’il s’agit de « Bat Country », « A Little Piece of Heaven », magnifiquement chanté par la foule et « Unholy Confessions ». Puis il est temps de se quitter. Plus aucun doute possible, les lumières se rallument et Avenged Sevenfold distribue à qui peut les atteindre baguettes de batterie, médiators et photos. Le temps reprend son droit, il est 23h30, il faut quitter la salle et s’engouffrer dans le métro, mais toujours le sourire aux lèvres.
Ça faisait longtemps que j’attendais cette date (d’autant plus que j’avais raté le dernier passage d’A7X à Paris). Et je ne regrette pas une seule seconde d’avoir fait le déplacement. C’était beau, c’était spectaculaire, il a fait chaud et tout le monde est reparti avec des étoiles plein les yeux.
Merci à GDP et Capitol pour nous avoir permis d’assister à ce show.
Texte : Camille
Photos : Mario / Mario Ivanovic Photography
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