
Attachez vos tuques ! On vous emmène à Montréal cette fois-ci, à la rencontre de Pascal Malorni Reniere, tatoueur et peintre.
Salut Pascal, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Salut, je suis de Montréal au Québec, mère Italienne, père Québécois. Je tatoue depuis environ quatre ans maintenant. J’arrive d’un background de graff, grosses murales et custom airbrush. Les tortellinis au fromage c’est très bon.
Raconte-nous un peu, ton parcours dans le milieu du tattoo ? A partir du moment où tu l’as découvert jusqu’à aujourd’hui ?
Mon épiphanie s’est produite quand j’avais environ 9 ans. Mon oncle Mike, frère de ma mère, après avoir vu les crânes et les serpents que mon cousin et moi s’étaient beurré plein les bras, a rassemblé les enfants autour de lui et nous a averti que le premier qui arrivait avec un tatouage à la maison il le shooterait avec son 12. Ma sœur, la rebelle, quelques années plus tard, a été la première à tenter la mort en allant se faire tatouer un Daffy Duck sur la hanche. Jusqu’à aujourd’hui elle respire encore.
Tu as un style plutôt réaliste, comment décrirais-tu ta technique ?
Je vois la matrice
Pour toi, comment s’est passé la transition du dessin à la peau ?
Après avoir saigné quelques-uns de mes chum [Potes en québécois, ndlr] avec des tatouages de crew de graffeurs, de pochette d’album de Delinquent Habits et de lézards louches, la plupart du temps réalisés dans des fêtes de retardés, donc par soucis très altruiste de ne pas aller brûler en enfer, j’ai déposé la machine à tattoo et j’ai poursuivie une carrière dans la peinture custom sur des chopper et lowrider. Je suis finalement revenu au tatouage quand j’ai senti que tout s’enchainait dans ma vie pour m’y retrouver, plus allumé et plus sérieux.
Dans tes créations, qu’est ce qui va t’influencer le plus ?
L’architecture, les femmes, les crânes, la relation de l’homme avec le soleil et la terre, le cash, l’or, le pouvoir, la dualité, le 4 .. le 7 .. le 9 .. le 10 .. le 27 … Je gagne quoi ?
(Rires) Tu devais être l’élément perturbateur à l’école, non ? Tu gagnes ma sympathie éternelle.
(Rires) .. j’en ai fait suer plusieurs. Que les étoiles vous bénissent, ma très chère.
Les gens te sollicitent souvent pour tes flashs ou ça va être des commandes perso ?
On me demande souvent de tatouer mes dessins, mais ce ne sont pas des flash, ce sont plutôt des sketchs que j’ai fait sans penser à les tatouer. Je devrais m’y mettre par contre, ça tombe dans mes sujets de conversations de plus en plus ces temps-ci, donc 2017…
J’ai cru voir que tu n’utilisais aucune couleur, pourquoi ?
C’est une question de goût, le noir et gris ça m’allume. J’ai toujours été plus porté à dessiner au graphite ou au stylo bille qu’en couleur, sinon j’ai tendance à m’en tenir à une palette vraiment restreinte de tons terreux. J’aime la grisaille, le pourquoi du comment pourra peut-être vous être expliqué par mon psychiatre.
Si on te demande un projet avec de la couleur, l’accepterais tu ?
La porte n’est pas totalement fermée, mais pour le moment je préfère laisser ça aux artistes que ça inspire et qui le rendent bien.
Y a-t-il d’autre forme d’art qui t’attire ?
J’ai découvert l’huile, il y a un moment, et j’adore ça. Je fais ça comme passe temps, pour moi, dans ma bulle, beat relax, le temps figé à 4:20, décompresser ou bien j’écoute des podcasts d’humour et j’rie tout seul …
Il y a la sculpture du bois et du marbre, comme l’architecture d’ailleurs, le travail, la patience, et la capacité de donner une âme à une nature morte. Ça donne faim tout ça.

As-tu des influences au niveau des tatoueurs ?
C’est dur à dire, c’est plein, pour différentes raisons, autant des chum que des tatoueurs que je voyais dans les magazines, en papier, avec des pages, que je piquaient au dépanneur d’une station de métro dans lequel je travaillais, (rires) donc oui : Éric De l’Étoile a été le premier tatoueur que j’ai rencontré en vrai et qui a fait mûrir l’idée de tatouer, Bob Tyrrel que j’avais justement découvert dans des magazines que Éric m’avais donné et que j’ai eu la chance de rencontrer quelques fois dans les dernières années. Victor Portugal, dont j’ai vu le travail dans des mags, ça remonte au temps du dépanneur (rires), ensuite une fois que l’internet s’est bien installé et que la planète était complètement connectée sont arrivés pour moi les Carlos Torres, Tommy Lee Wendtner, Josh Duffy et à ce jour ça n’arrête plus de tuer, partout sur la planète il y a des artistes qui vous font tomber la mâchoire, la liste ne finit plus .. Et les chum : Piew Choquette, Jay Marceau, Paul Tougas, Marco Slo, Alex Dupuis, Karine Tremblay et le père à Max Bonneau (rires).
Comment se passe une séance chez toi ?
Je ne prends pas plus d’un rendez-vous par jour peut importe la grosseur, donc la journée est consacrée au client, pas de pression d’temps, ça n’entre pas dans mon état d’esprit de travailler à la course ou à la chaîne. Étant donné qu’on est dans un studio privé, les rencontres sont calmes et donc bien focus. Le client s’occupe comme il veut, dans la mesure où il faut qu’on soit les deux bien installés … Des fois on se fait livrer des sushis ..
Quelle est la relation tatoueur/tatoué idéal pour toi ?
Un tatoueur libre et un tatoué en confiance.
En ce qui concerne ton actu, as-tu des guest de prévu ?
Je suis en processus de repos intense en ce moment pour ce qui est des voyages, mais les projets mijotent, donc sans avoir de dates fixes je sais que je retourne bientôt à Canmore dans les Rocheuses, faire un guest chez Electric Grizzly, et pour ce qui est de la France je prévois passer par chez vous quelques fois en 2017 pour des conventions autant que des guest. Je publie les dates et les endroits sur Instagram lorsque tout se confirme. Je vais manger ..
(Rires) Un grand merci Pascal pour ce petit temps que tu m’as accordé et bon appétit ! Et si vous souhaitez le rencontrer, restez connectés sur les réseaux !
Merci à toi pour l’invitation Lëaa, ce fût un plaisir et bonne continuité à votre équipe.
Interview réalisée par Lëaa
Photos : ©Pascal Malorni Reniere
Plus d’infos:
Facebook: Pascal Malorni Reniere https://www.facebook.com/JuiceBlood?fref=ts
Instagram: @Needle_Juice
Shop: Studio privé dans les Fattal, Montréal
Laisser un commentaire