
Vous avez déjà rêvé de tout balancer pour recommencer ailleurs. Christien Paul a fait plus que le rêver, il l’a fait. Laisse-toi emporter dans l’univers de ce jeune artiste.
Bonjour Christien, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions ce soir. Pour commencer et pour ceux qui ne te connaissent pas encore, présente toi ! Dis-nous qui tu es et d’où tu viens !
Je suis Christien « le canadien » Paul, je viens de Toronto dans la province l’Ontario et donc je ne suis pas Québécois ! La famille du côté de mon père vient de Normandie, mon grand-père étant le premier soldat Canadien à avoir épousé une française : je suis la deuxième génération. Je fais de la musique depuis que je suis tout petit mais je crois que j’ai réellement commencé les concerts adolescent, avec des groupes punk / rock. C’est seulement quand j’ai eu la vingtaine que j’ai commencé à faire de la musique Folk et c’est à ce moment-là que j’ai fait ma première tournée en France sous le nom d’After Runnymede. Ça ne fait qu’un ou deux ans que j’utilise mon vrai nom : Christien Paul.
Du coup, quels sont les artistes qui t’ont donné envie de jouer ? Et qui t’inspirent peut-être encore aujourd’hui ?
Ben Harper. C’est un grand. David Gray, un anglais. Et Damien Rice, il vient d’Irlande. Ce sont tous des auteurs/compositeurs. Et ça fait 5 ans au moins que j’essaie de faire comme eux. En 2009, quand je jouais sous le nom d’After Runnymede, j’avais des amples pour tout ; j’étais seul sur scène, mais c’était comme un groupe : piano, batterie, violon … Maintenant, j’ai tout simplifié pour que ça ne soit plus que moi, ma guitare ou mon ukulélé.
D’accord, tu composes tout seul, toi, ta guitare et ukulélé. Mais quel a été l’élément déclencheur ? Pourquoi un jour tu as décidé de tout plaquer pour te donner corps et âme à la musique ?
Bon, je dirais que l’histoire a commencé il y a une année : j’ai fait un stage de méditation de dix jours nommé Vipassana et j’ai été enfermé dans un placard totalement noir. C’est aussi comme ça que j’ai commencé mon vlog. J’ai pris ce stage parce que j’étais malheureux et que je ne savais pas pourquoi. Je me disais que le problème venait de ma carrière. A l’époque, je créais des programmes informatiques pour des clients, j’avais une très bonne vie, un bon appart’, une piscine… mais je pensais que quelque chose manquait dans ma vie, je pensais que j’étais la musique. Du coup, j’ai pris ce cours et j’ai appris que si j’étais si malheureux c’était parce que je n’avais pas une très bonne relation avec mon père : il ne validait pas mon choix pour la musique. Et c’est ce qui a fait que je n’ai pas persévéré dans cette voie. Et quand je suis rentrée de ce stage, je suis allé le voir et je lui ai dit « tu étais fan de moi quand je faisais du sport mais tu ne l’étais plus quand j’ai fait de la musique. Et pourtant, c’est ce qui me tenait le plus à cœur ». On a parlé, on a pleuré et finalement, c’est devenu un de mes fans. Après ça, j’ai pris la décision de retourner en France et de recommencer la musique, avec mon nom. J’ai commencé avec les jams, les open mics… Si j’ai pu le faire, c’est aussi grâce à une fille, Minou, que j’avais rencontré à Valence en 2009. Je lui ai même consacré ma première chanson au Ukulele d’ailleurs. C’est elle qui m’a emmené à mon premier jam et c’est grâce à elle que j’ai pu me faire des contacts. Et petit à petit j’ai eu des invitations pour faire des concerts et c’est comme ça que tout a commencé. J’avais vendu tous mes biens, sauf ce que je pouvais garder dans ma voiture comme mes instruments … j’ai pris un billet pour la France et tout à rouler. Aujourd’hui, pour ma deuxième tournée avec des dates déjà de prévues !
Du coup, si tu reviens en France, c’est que ça s’est bien passé et que tu as envie de continuer ?
Ben oui, sans doute! Je commence à recevoir des lettres de fans d’Amsterdam et d’Allemagne, mais pourtant, je n’y suis jamais allé !
C’est ça internet, c’est magique !
Oui ! Ils m’ont trouvé sur YouTube, quand ils cherchaient des avis et commentaires pour le stage de méditation Vipassana! Ça commence à plutôt bien marcher en Europe. D’ailleurs, je crois que la prochaine fois que je reviens, probablement cet été ou en septembre, la tournée sera encore plus grande et ça ne sera pas juste la France.
Tu restes combien de temps en France ?
Je suis là jusqu’à Pâques, je rentre au Canada le 17 Avril parce que je me suis engagé sur le plus grand festival du Canada : cette année, ils ont décidé de faire un spotlight sur la France ! lls ont donc une trentaine de propriétaires français de maisons de disque, de stations de radio… qui vont venir à Toronto pour découvrir la musique Canadienne. En France, durant le dernier voyage j’ai écrit un nouveau single « Welcome to Lyon » avec l’aide de ma chère Minou… c’est ma première chanson en français et j’ai un ami qui va venir de Toronto au mois d’Avril pour tourner la vidéo officielle. Et du coup, quand je vais retourner au Canada et que je me présenterai aux gens venus de France, j’aurai un nouveau disque, une nouvelle vidéo, j’aurai déjà fait deux tournées et j’espère qu’ils pourront m’aider à passer sur les radios en France. Et la prochaine étape, ça sera les festivals.
Tu as déjà sorti une première vidéo pour « Welcome to Lyon » (ndlr, le 16 janvier). Quels ont été les premières réactions de ta fanbase ?
J’ai reçu pas mal de commentaires, en fait. Il y a une partie où je siffle comme un oiseau, c’est la première fois que je fais ça et les gens trouvent que c’est très très cool. Et je crois que je vais commencer à le faire plus souvent. J’ai l’habitude d’utiliser un harmonica mais c’est gênant : ça se déplace, ça me cache le visage … Alors que si je siffle, il n’y aura plus de problème ! Et en plus, c’est vraiment plus cool parce qu’il y a plein de gens qui peuvent jouer de l’harmonica, mais il y en a peu qui savent siffler comme un oiseau !
Parfait, maintenant que tu nous as donné envie de te voir, où est-ce qu’on peut te retrouver ?
Je joue à Lyon le 10 (ndlr, au G.Restaurant) et le 23 Février au Ninkasi. Après j’ai une date en Normandie (ndlr, Caen) ça sera le 10 Mars à la Bar Garsouille, et enfin à Bordeaux le 23 Mars (ndlr, au Connemara). Et c’est parce que j’ai programmé la date à Lyon que quelqu’un m’a demandé si j’avais envie de faire une date à Bordeaux. Comme ça je plante des graines à chaque coin du pays et ça devient très facile ! Enfin, je crois que je vais ajouter une date et finir ma tournée à Lyon, à la chocolaterie Weiss. La dernière fois, un mec m’a demandé de jouer à une soirée privée. Je lui ai dit « oui, pourquoi pas ! » et un de ses amis qui était là m’a proposé de jouer dans la chocolaterie pour Pâques.
Eh ben, c’est génial que ça marche comme ça pour toi ici ! C’est pas le cas pour tout le monde alors c’est que quelque part, tu n’es pas mauvais !
Ah mais tu sais, c’est beaucoup plus facile ici qu’au Canada ! Là-bas, je fais des petites tournées entre Toronto et Montréal et deux-trois villes entre les deux, mais les trajets sont vraiment très longs ! En plus, le Canada c’est un grand grand pays, mais qui est vraiment vide ! A Toronto, on est à peut-être 3 millions personnes et New York, c’est plus de 30 millions d’habitants. Le Canada, en tout, c’est à peine 30 millions dans tout le pays !
Du coup, tout est plus simple en France pour toi !
Oui ! Après, je ne sais pas si c’est parce que je suis Canadien et que je parle Français… C’est sûr que ça va m’aider, mais j’aimerai me dire que c’est ma musique qui est bonne et qui attire les gens. En France, il y a aussi une culture de l’art et de la musique alors qu’à Toronto, ce n’est pas vraiment encouragé. Sauf si tu es Justin Bieber … Les auteurs / chanteurs au Canada n’ont jamais vraiment de succès chez eux, ils ont marché aux Etats Unis ou en Europe. Mais aux Etats Unis, c’est compliqué : pour traverser la frontière, juste pour une soirée, avec ton matériel, tu as besoin d’un visa. Et c’est payant. Donc ça n’en vaut pas la peine, à moins que tu aies beaucoup de dates à faire. En revanche, en Europe, en tant que Canadien, j’ai le droit de venir pour trois mois, sans visa. En plus, au Canada, la capacité moyenne d’un bar est de 200-300 personnes. Alors qu’ici, tu trouves des salles d’une vingtaine de personnes. Et c’est plus facile à remplir. Au fur et à mesure, les chaises et les tables se remplissent, les gens se mettent contre le mur … Je pense que la prochaine fois, je pourrais chercher des bars plus importants.
C’est tout ce que je te souhaite ! Allez, on termine par une petite question bonus ! Si tu devais faire une scène avec un artiste, vivant ou mort, qui choisirais-tu ?
Hum, c’est une question difficile ! Je ne sais pas, je ne peux pas te donner une seule réponse ! Je vais t’en donner deux et je te laisse choisir. Pendant mon dernier voyage, j’ai découvert Serges Gainsbourg. Son histoire est très intéressante, sa musique est très éclectique mais parce qu’il est mort … ça peut pas se faire. Donc, si j’avais le choix maintenant, je choisirai Ben Harper. Parce que son plus grand public, il est en France et que plusieurs personnes ici en France ont fait la comparaison entre lui et moi. Et moi, je n’avais pas l’idée en tête parce que je n’avais jamais écouté. Et depuis, j’ai découvert, et j’ai fait « wow, Ben Harper… pas mal ». Du coup, voilà ! Si je pouvais le faire avant de mourir, je pourrai mourir avec un grand sourire !
Merci Christien pour le temps que tu nous as consacré. On te retrouve sur la route !
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Texte : Camille
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