
Ça fait un petit moment que nous n’avons pas parlé expositions, vous ne trouvez pas ? Début 2017, il est temps de prendre nos bonnes résolutions, et la première sera de placer cette nouvelle année sous le signe de la culture, en vous concoctant une sélection de nos expositions favorites.
A l’aube de la sortie de notre second magazine, il convient de débuter par une piqûre de rappel : l’Oeil de Baudelaire, ça vous dit quelque chose ?
Exposition incontournable selon nous, les plus curieux n’auront pas tardé à s’aventurer dans le jardin du musée de la vie romantique, afin de découvrir, non pas seulement la main et la plume qui ont donné vie aux pensées du poète, mais surtout l’œil qui a vu, accueilli, filtré le travail d’artistes, pour donner vie à la sensibilité de ce dernier. Au détour des petites pièces, dans lesquelles les œuvres sont habilement disposées, afin de découvrir et comprendre au mieux comment Charles est devenu Baudelaire, nous rencontrons un homme en quête de reconnaissance, en quête de quelque chose de plus grand que lui-même, admiratif d’un Delacroix qui le rejette et stimule sa recherche de lui-même à travers l’art. Derrière ses critiques d’art, il semble se tramer ce que met Yves Bonnefoy en paroles lorsqu’il dit de l’œuvre poétique qu’elle n’existe que par son aptitude à susciter des lecteurs, à les appeler à soi, à les retenir d’une façon qui fera apparaître en elle des aspects encore inédits de sa vérité, tout comme la critique aide les auteurs à se découvrir et en fait le lieu de la poésie. Et de fait, son intérêt et son attention nous disent quelque chose du poète que l’on connaît. Ce qu’en retire Baudelaire, c’est la lumière, les couleurs et contrastes avant tout, et cela vaut jusque dans l’amour, dans le Spleen ou dans l’Idéal. pris dans ce chemin à la fois temporel et thématique, nous naviguons entre les différentes époques et styles artistiques, ceux qui ont accompagnés le jeune esthète tout au long de sa vie, avec le romantisme qu’il ne souhaite pas voir partir, en même temps que le Paris qui se modernise, qui perd de sa naïveté, de sa beauté, qui s’embourgeoise et semble perdre de sa sincérité, alors même que l’écrivain recherche de l’authenticité, et de l’intimité.
Finalement, peut-être que Delacroix reflète l’idéal de Baudelaire, son aspiration, ce qu’il voudrait, la spiritualité et la pureté après laquelle il court, celle d’un dieu qu’il ne nommera pas. Et sans doute que s’il n’a jamais vraiment trouvé son homologue en peinture, c’est parce qu’il ne voulait pas admettre la proximité qu’il avait avec le travail d’Édouard Manet.
Mais cette exposition nous met aussi face à une réalité : cette du temps qui passe et que nous ne pouvons contrôler, de la modernité qui arrive inévitablement, fatalement. Le tout, est d’arriver à rester vrai, entier, et de ne jamais renoncer à cela même si le monde semble s’ébranler.

Ce que nous raconte l’exposition sur Wilde n’est pas très loin de celle de Baudelaire.
En effet, en traversant les différentes salles dédiées aux périodes de la vie du dandy, à commencer par la naissance de son inspiration avec ses différentes muses, et son enfance, pour terminer sur la salle de son procès, en passant par son voyage en Amérique, et bien entendu la sulfureuse “Salomé“, parmi d’autres. Outre la richesse de cette exposition permise notamment par l’aide de son petit fils qui s’est démené pour y intégrer de l’inédit (dont le journal intime de l’écrivain, dévoilé au public pour la première fois, appartenant à un particulier), l’expo est un trésor en elle-même, en tant qu’elle nous permet de nous immerger au cœur même de Wilde, du plus intime de sa personne. Et les citations qui recouvrent les murs nous donnent presque l’impression d’être enfermés à l’intérieur de sa tête, et de l’entendre penser, de l’entendre se retracer sa vie, alors qu’il est en prison après son procès (salle qui nous ramène à la réalité froide – la lumière de l’extérieur nous confrontant d’autant plus au réel). De fait, ce n’est qu’arrivés à la dernière salle que l’on peut réellement se retourner et comprendre mieux ce personnage par rapport à sa vie, et faire le bilan de ce que l’on a vu jusqu’alors. Ainsi, nous pouvons saisir toute la complexité de sa vie, de l’amour qu’il portait en lui et toute sa sincérité, tant pour sa femme que pour ses enfants, ou pour son amant, mais également dans son travail de penseur, d’auteur, qui souhaitait dépeindre une réalité que le monde ne voulait pas accepter – celle de ses vanités, mais aussi de la modernité à laquelle il allait alors être confronté.
Un peu plus loin, se trouvait l’exposition de Magritte au centre George Pompidou. Est-ce que les images sont vraiment pareilles à la réalité ? Doit on faire triompher notre réalité intérieure ? Quelles sont les questions à nous poser tellement ? En parcourant cette exposition, nous découvrons des collections privées plus intrigante et fascinantes les unes que les autres, qui nous permettent de connaître cet artiste incontournable sous un nouvel angle, inédit.

Et si votre réalité intérieure est faite de rêves, votre âme d’enfant vous conduira sûrement au musée des arts ludiques pour l’exposition Disney. Vous parcourrez ce rêve bleu en admirant les plus beaux dessins de votre enfance. Et si la question se pose toujours à la fin de votre chemin, nous pouvons reprendre les mots de Walt Disney en 1935 lorsqu’il écrit : « Je sens que nous ne pouvons assurément pas faire de choses merveilleuses, basées sur le réel, à moins de connaître d’abord le réel ». Car la réalité n’est jamais aussi belle que lorsque l’on a des rêves et des idéaux. C’est ce que nous démontre cette exposition, ainsi que les trois autres.
Dépêchez vous avant de rater ces expositions sur la fin ! Le moment est venu pour vous de prendre vos bonnes résolutions maintenant, et d’aller faire un tour dans ces musées afin de découvrir ces expositions qui sauront vous émerveiller par leur richesse, et ne cesseront de vous fasciner. Ces expositions, soigneusement sélectionnées par l’équipe vont, nous l’espérons, vous aider à envisager votre réalité sous un nouvel angle : décalé, mais jamais loin des rêves et de l’idéal après lequel vous courrez.
Texte : Aurélie
–L’Oeil de Baudelaire – Musée de la Vie Romantique – 16 Rue Chaptal, 75009 Paris (Du 20 septembre 2016 au 29 janvier 2017)
–Wilde, L’impertinent Absolu – Le Petit Palais – Avenue Winston Churchill 75008 Paris (Du 28 septembre 2016 au 15 janvier 2017)
–Magritte, La Trahison des Images – Centre George Pompidou – Place Georges-Pompidou, 75004 Paris ( Du 21 Septembre au 23 Janvier)
– L’Art des Studios d’Animation Walt Disney, Le Mouvement par nature – Musée des Arts Ludiques – 34 Quai d’Austerlitz, 75013 Paris (Du 14 octobre 2016 au 5 mars 2017)
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