
Pour les personnes qui ne seraient pas familières avec Opeth et leur évolution musicale de ces deux dernières décennies, c’est un groupe qui a commencé dans le death metal et qui a, petit à petit, intégré des éléments plus progressifs. Pendant les 10 dernières années, ils ont développé une esthétique unique de death metal progressif caractérisée par des riffs brutaux et dissonants. Un growl puissant contrasté par des passages d’influence folk scandinave doux voir mélancolique. Une combinaison qui fonctionne plus que bien si on considère le don d’Åkerfeldt pour son chant clair. Leur album de 2003, Damnation, a reçu de très bonnes critiques en ce qui concerne ce côté entièrement dédié à la mélancolie typiquement Opeth. Cependant les fans furent ravis de voir le groupe revenir aux recettes traditionnelles avec Ghost Reveries en 2005 et Watershed en 2008.
Lorsqu’ils ont annoncé qu’ils préparaient un nouvel album dans la veine rock progressif en 2011, je pense que beaucoup d’entre nous attendions, à tort, un autre Damnation. Cependant, Heritage, fut très controversé et a séparé les fans en deux groupes. C’était dans un certain sens un point de départ dans un style sûrement ancré en Årkefeldt qui cherche toujours à faire ressortir de plus en plus son potentiel en chant clair. Un style qui est également enraciné dans ses influences sombres : le folk et le rock progressif. Pale Communion bien que plus accessible était plus ou moins dans la continuité de cet esprit.
The Sorceress s’inscrit dans cette pérennité. L’album est constitué de morceaux plus courts que d’habitude mais avec des structures plus concises et un ensemble de meilleure qualité.Si on ne peut le considérer comme un album concept, il n’en reste pas moins une ligne lyrique qui persiste, basée sur les expériences négatives en amour de Åkerfeldt . Celles-ci sont cependant subtilement véhiculées à travers les thèmes mythologiques.
Le ton est donné dès le premier titre, “Persephone”, très classique alors que le second “Sorceress” surprend par ses sonorités plus ou moins stoner. Des morceaux qui peuvent, d’un premier abord sembler presque misogynes lorsque l’on écoute les paroles et la description des personnages féminins. Cependant après avoir écouté l’album dans son intégralité on finit par comprendre qu’ils font partie d’un tout et s’imbriquent bien dans l’ensemble. Le court titre “Sorceress 2” est diamétralement opposé à son prédécesseur, au niveau des paroles, il dépeint la nostalgie d’un amour perdu, et musicalement c’est plutôt mélancolique, une magnifique ballade jouée en acoustique.
Cet album possède plusieurs facettes, et “The Seventh Sojourn” est une surprise stylistique d’inspiration folk, et complètement instrumental. “Will of the Wisp” en est une autre, prétendument inspiré de Jethro Tull, ce titre est assez pop et une plus grande réussite dans le style que “Elysian Woes” dans Pale Communions.
Musicalement on peut dire qu’une plus grande place a été laissée pour la virtuosité. Åkesson, nous délivre des solos metal-esques de très bon goût, avec du tapping et ce vibrato très caractéristique de Göteborg. Mon moment préféré de l’album reste cependant “Chrysalis”. Un morceau de 7 minutes, plein de virtuosité avec ses solos de claviers et de guitares. “Strange Brew” est, quant à lui, très intense également, très progressif et assez intriguant sur la structure. Si le début ressemble à un “Hours of Wealth”, le morceau prend une tournure metal pour aller vers du rock classique des années 70 et pour finir sur une puissante mélodie Heavy.
Pour ceux qui auront la chance d’avoir l’édition spéciale de The Sorceress, vous pourrez également savourer le disque bonus avec ses 3 titres live et deux autres qui n’ont pas été gardés pour l’album. “Spring MCMLXXIV” est surprenant, un très bon titre de rock classique à la Pink Floyd.
Texte : Ray
Traduction : Cindy
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