CLUTCH + GUESTS @ LE TRIANON, PARIS, FR – 13/12/2016

En ce mardi 13 décembre, Live Nation oriente nos pas vers le boulevard Rochechouart et la mythique salle du Trianon pour une soirée qui promet d’être bien électrique. Ils ont fait venir les stars du stoner Clutch, avec pour supports Valient Thorr et Lionize. Ça sent le houblon a des kilomètres !

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Suite à un défaut d’affichage sur les réseaux sociaux, nous pénétrons à 20h dans l’enceinte du Trianon, persuadés d’être juste à l’heure pour Lionize. Cependant, en tendant l’oreille, nous sommes surpris d’entendre Valient Thorr. Ni une, ni deux, nous gravissons les marches de l’escalier en marbre et nous rendons directement dans la salle. Pas le temps pour le vestiaire, pas le temps pour le merch, encore moins le temps pour le bar, le groupe originaire de Caroline du Nord a déjà bien entamé son show ! Valient Himself, au chant, est torse-nu et se déchaîne dans ses baskets montantes rouge pendant que les guitaristes font crisser leurs cordes.

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Après une tournée des festivals cet été, ils profitent de ce tour européen pour continuer de défendre Old Salt, sorti le 29 juillet chez Napalm Records. Voilà déjà dix minutes que le set a commencé, et la salle semble pourtant le public n’a pas l’air d’avoir très envie de réellement entrer dans la danse. Pourtant, le son est correct et les musiciens assurent le spectacle. Mais la présence tous les 5cm d’affiche rappelant que le crowdsurfing est interdit et que tout slam entraînera une exclusion immédiate et définitive semble refroidir l’ambiance. Heureusement, à la fin de chaque morceau, ils reçoivent tout de même de sacrés applaudissements. 20h12, c’est manifestement l’heure des pompes pour le chanteur ! Au moins ça aura le mérite d’en faire rigoler plus d’un. Sur “No Count Blues”, les ponts légèrement polyrythmiques et très funky semblent tout de même en séduire plus d’un ! Après avoir dédié la suite du set aux légendes disparues récemment comme Lemmy et David Bowie, Valient semble avoir perdu de sa justesse. Depuis le deuxième rang, la température semble avoir bien monté dans la salle, surtout avec nos manteaux toujours sur le dos. Après un petit problème technique qui a coupé le son du guitariste lead Eidan Thorr quelques secondes (ça a beau être bref, ça se remarque incroyablement), ils repartent de plus belle sur « Looking Glass », extrait de leur dernier opus. Pour la dernière, ils lâchent prise et semblent enfin prendre un vrai plaisir à jouer. Le chanteur rejoint les barrières et des fesses commencent à vraiment bouger. Le set de finit à 20h30 sous les applaudissements du public.

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21h, le volume du fond sonore augmente et un petit funk nous relance comme il se doit. Deux minutes après, les Américains de Clutch s’emparent de la scène sous les applaudissements du public. Roulement de cymbales, crissements de guitares, et les voilà lancés pour « Burning Beard ». Neil Fallon s’impose dès les premières lignes de chant avec ce morceau extrait de leur album Robot Hive/Exodus, sorti en 2005. La salle est pleine et le public acclame le groupe à la moindre pause.

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Le plancher se met à trembler dès les premières notes de « Cyborg Bette », plus récente et présente sur le Earth Rocker de 2013. Dès que « Firebirds » débute, toute la salle se met à danser. Ce dernier album, Psychic Warfare, a décidément fait l’unanimité ! Tout le monde reprend le refrain en chœur. “Lets do an other song about fast cars !”, ainsi est annoncée l’excellente « Crucial Velocity ». Neil ne cesse d’haranguer les spectateurs, donnant une dimension toute particulière à chaque mot. Il a ce chic de nous intégrer aux shows par de simples regards, de simples pointages de doigt. Il attrape alors sa guitare et entonne les premières notes de « Quick Death In Texas » qui recueille, comme vous le devinez, un accueil plus que chaleureux. Malgré les messages préventifs, les slams commencent et le personnel de la sécu s’agite, bondissant tels des surricates. Le groove de « Your Love Is Incarceration » fait bouger les fesses des quelques-uns qui n’étaient pas encore montés à bord de leur muscle car. Dan Maines, à la basse, et Tim Sult, à la guitare, ne quittent pas leurs instruments des yeux et font vrombir la planante « The Regulator », que l’on peut retrouver sur l’album Blast Tyrant sorti en 2004. Les spectateurs applaudissent en rythme, histoire de réhausser chaque note. « X-Ray Vision » réveille toute l’audience et on finit par se demander si le plancher flottant va résister à leur passage.

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Malheureusement, des brèves coupures du son de la guitare de Tim gâche la fête (encore !!), mais le pont fait entrer tout de suite tout le monde dans la danse à nouveau. L’enchaînement est immédiat avec « Pure Rock Fury », de l’album éponyme de 2001, et les premiers vrais pogos apparaissent. Après de brefs réglages, Jean-Paul Gaster, à la batterie, donne le signal pour une nouvelle dose bien funky avec « Texan Book Of The Dead », apparaissant sur leur opus Clutch de 1995. Tout le monde saute sur les refrains, et plus la soirée avance, plus il devient compliqué de prendre des notes sur mon téléphone sans envisager un repli vers le fond de la salle. On continue dans le “remue ton popotin” avec « Struck Down » de Strange Cousins From The West (2009). À cet instant, on commence vraiment, vraiment, à regretter de ne pas être passés aux vestiaires. Pendant la chanson, beaucoup s’éloignent et nous nous rapprochons peu à peu des crash barriers. Il est pourtant difficile de ne pas être happé par l’interprétation de Neil, même en étant moins fan de cette facette des garçons. De plus, on reste dans cette ambiance avec « 10001110101 ». Ce set fait clairement moins la part belle à Psychic Warfare que lors de leur précédent passage à Paris, et la déception semble presque se lire sur le visage de certains. Tel un prêcheur, Neil nous ordonne de nous échapper de nos zones de confort, à grand renfort d’un génial accompagnement au clavier réglé en orgue par Chris Brooks. On revient sur une ambiance électrique avec « The Mob Goes Wild », acclamée dès les premières notes. On enchaine avec une des premières chansons qu’ils ont écrites ensemble, « Passive Restraints », sortie en 1992 sur l’EP du même nom.

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Petite pause, et la demande de rappel fait trembler le plancher du Trianon à plusieurs reprises. Le temps que leur drumtech effectue quelques réglages et replace des bouteilles d’eau sur scène, et les revoilà, prêts à nous extirper la force qu’il nous reste. Pour l’occasion, Neil sort son harmonica et le quintet nous interprète « DC Sound Attack » qui fleure bon les Poo’Boys. L’outro est étendue, et on enchaîne illico presto avec « Electric Worry », qu’on désespérait de voir en live à Paris ces dernières années. Inutile de vous préciser que la fosse devient alors complètement folle, se transformant en tourbillon électrique clamant sans cesse “bang bang bang bang vamenos vamenos!” !!. On n’aurait pas espéré mieux pour conclure en beauté !

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Les lumières se rallument définitivement à 22h23, mais les ingés du Trianon font la grosse erreur de mettre en fond sonore « Ace of Spades » de Motörhead, et un immense pogo se lance dans la fosse, compliquant la tâche à ceux qui essaient d’atteindre le fond de la salle pour rentrer chez eux. En somme, le quartet originaire du Maryland a souhaité s’extirper de la promo de Psychic Warfare, pour offrir cette fois-ci un voyage à travers l’histoire du groupe, le tout au volant de leur bolide infernal. Merci à Live Nation pour cette excellente soirée qui a su défoncer nos petits pieds parisiens comme il se doit.

 
Texte : Charlotte Sert
Photos : Cherry Lesly/Cherry Pixs

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