AVENGED SEVENFOLD – THE STAGE

Ce vendredi 28 Octobre, Avenged Sevenfold nous ont fait la surprise de sortir leur septième album, The Stage, l’annonçant à peine quelques heures avant lors de leur performance live sur les toits de la tour du Capitol Records, performance retransmise en direct sur internet. Considérant qu’il n’y a plus d’intérêt à sortir un opus après 4 ou 5 singles, ils ont choisi de le présenter comme ça, sans annonce préalable et sans véritable promo, et seulement après un titre dévoilé. Un coup de poker audacieux mais qui a tout de même le mérite de les avoir propulsés premier des ventes de la semaine. Voyons voir s’ils ont su se relever d’un Hail to the King qui avait reçu un avis plutôt … mitigé.

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The Stage se veut un album au thème sérieux et tous les textes tournent autour de l’intelligence artificielle, les technologies et l’impact de celles-ci sur nous et nos vies. Et je crois que la première écoute est aussi dure que le thème abordé. Il est plutôt compliqué de rentrer dans The Stage, aux sonorités pas toujours « grand public ». Et je comprendrai ceux qui me diront qu’ils se sont arrêtés là. Mais comme souvent, il faut réécouter, passer au-dessus de cette première impression déroutante, s’y remettre et écouter. Vraiment. Et d’un album à mettre au rebut sans sommation, on arrive à un album plutôt intéressant. Vous ne me croyez pas ? Attendez, je vous montre.

Premier morceau : « The Stage », seul et unique single de l’album. Il est, à mon sens, le seul choix logique pour un premier titre et une promotion de l’album. En effet, l’auditeur reste en terrain connu bien que la formation ait commencé à distiller un peu de nouveauté. Il ne sera pas déstabilisé par les riffs de guitare ultra heavy et laissera passer sans grande peine des sonorités un peu novatrices. Il n’en sera pas de même avec « Paradigm ». Le morceau permet de présenter Brooks Wackerman, notamment connu pour être l’ancien batteur de Bad Religion, et nouveau batteur de la formation avec une batterie oppressante dans une atmosphère qui l’est tout autant. On notera aussi un certain changement de tonalité et des variations nouvelles de la mélodie. Accroche-vous, cela ne fait que commencer.

Les premières notes de « Sunny Disposition » sonnent plus classiques et le titre permet une fois encore à M.Shadow de montrer toute l’étendue de sa voix, notamment qu’il est capable de suivre à la perfection les changements de tempo imposés par les riffs de Synyster Gates et Zacky Vengeance, tous deux à la guitare. On notera aussi l’apparition des cuivres qui donnent une nouvelle couleur à la musique. The Stage est l’album des expérimentations. Ici, tout est permis. A condition que ce soit bien fait et pertinent. Les cuivres se font rattraper vers le milieu du morceau par la guitare de Synyster et le tempo s’accélère, donnant l’impression de tomber dans la douce folie. Puis la pression retombe sur la dernière phrase du morceau « It’s just an illusion », sobrement accompagnée d’une ligne de guitare acoustique. Petit retour en arrière dans la discographie de la formation avec un « God Damn » parfaitement dans la lignée de City of Evil. On n’oubliera pas non plus de noter les petites touches de guitare très folk en arrière-plan.

« Creating God » déroutera à la première écoute, surtout à cause de la tonalité utilisée et de la ligne de chant. Notre pauvre oreille n’a pas l’habitude de ça et a besoin d’un petit temps d’adaptation pour apprécier ce qui est différent. Ressort de ce titre une atmosphère assez sinistre, un refrain mélodique et différent de tout ce qu’on a pu entendre de la part d’Avenged Sevenfold jusque-là. Un essai plutôt réussi.

Petit coup de frein avec « Angels », presque power ballade, à la ligne de chant ultra mélodique qui met parfaitement en valeur la voix si particulière de M.Shadow mais qui laissera aussi toute la place à Mister Gates de s’exprimer convenablement. On ne remonte pas le tempo avec le début « Simulation ». Un début plutôt classique. Mais qui casse le genre dès le premier refrain. Je crois que c’est le seul morceau auquel je n’arrive pas à accrocher – même pas un peu – après trente-six écoutes. C’est un énorme chaos qui s’installe dans ma tête, renforcé par toutes les voix qui viennent se superposer et chacune raconter leur histoire. Je me console un peu avec solo de guitare qui ramène le morceau sur les sonorités qui l’ont débuté.

Petite entrée en matière au son de l’orgue pour « Higher », son qui nous pose une atmosphère très aérienne. L’impression ne varie pas avec l’entrée de la voix, soutenue par les chœurs. Cette impression de voler sera reprise une fois de plus par les riffs de guitare du refrain. Une nouvelle pause douceur avec « Roman Sky », toute en guitare acoustique, voix posée et violon. On notera la montée en puissance vers le milieu du morceau, juste avant que M.Shadow laisse la parole à la guitare de Synyster. Un dialogue par lequel on se laissera aisément bercer et qui atteindra son apogée lorsque les violons laisseront la place à la guitare électrique et au chœur.

On retourne dans le vif du sujet avec « Fermi Paradox » qui dès l’intro met les guitares en avant. On retrouve notre grain de folie, notre batterie qui s’affole, la voix qui nous berce et la guitare qui nous transporte, guitare qui est libre de s’exprimer librement dès la moitié du titre et qui ne s’en prive pas.

L’album se termine sur « Exist », morceau qui nous tient en haleine quinze minutes. On commence par une petite balade dans l’espace avec l’intro très aérienne, planante. La guitare arrive ensuite pour tenir le même thème. Epique, le morceau permet de fermer en beauté.

En conclusion, on ne dira pas que l’album est mauvais. Bien au contraire. On dira peut-être plutôt qu’il est moins accessible. On avait reproché aux Américains d’avoir joué dans la facilité et de s’être trop « inspiré » de morceaux déjà existants pour Hail to the King. C’est une erreur qu’on ne pourra pas leur reprocher ici. Avenged Sevenfold a fait des expérimentations avec The Stage. Pas toujours réussi ou au goût de tous, mais au moins, ils ont eu le mérite d’essayer et de ne pas se complaire dans ce qu’ils savent déjà très bien faire. The Stage  restera l’album du changement et marque un nouveau chapitre dans la vie de la formation. On garde le meilleur de tout ça et on continue à avancer. Prochaine étape : voir ce qu’un album pareil peut donner en live. Rendez-vous en Mars à Paris.

Avenged Sevenfold, The Stage, sortie le 28 Octobre 2016 chez

Texte : Camille

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