
Ce soir, le pop-up du label accueillait Moose Blood pour une date sold out, en compagnie des groupes Atlas for Home et Luca Brasi.
C’est sur un air de The 1975 que se fait l’attente ce soir, et il faut dire que l’atmosphère est assez similaire à l’un de leurs concerts : public jeune, surtout féminin, parfum pop, acidulé… un peu espiègle, fausse-rebelle, mais surtout parisien et romantique. Un côté presque lolita, finalement.
C’est le groupe Atlas For Home qui fait en premier face à cette petite salle étroite et intimiste. “Bonsoir Paris ! Oh la la !” s’exclame Valentin, le chanteur, en faisant un tour d’horizon du public. Car oui, c’est une date sold out qu’ils ont la tâche d’ouvrir. Et il faut dire que le choix de ce quatuor Parisien était habile : bien que quelques fragilités résident encore dans leur musique, leur côté très pop, et surtout la pêche des musiciens alliés à l’humour du frontman qui en fera des tonnes, sera la recette parfaite pour briser la glace. Entre le “Notre CD est à 5€, c’est le prix d’un kebab”, les fausses notes d’une guitare mal accordée rattrapés par “C’est un pur échec !” mêlés aux rires du vocaliste, et le “Je veux vous entendre, c’est facile, c’est comme lorsque l’on commande une bière ! Et je veux vous voir danser ! Mais moi je danse très mal”, la bonne humeur est définitivement installée. Et même quand le groupe interprètera “Gunshot“, chanson sur le 13 novembre, l’ambiance ne retombera pas, bien au contraire. Au final, nous leur pardonnerons de ne pas être toujours carrés, car ils ont réussi le pari d’instaurer un climat de joie, et une ambiance chaleureuse. Et puis, tout va bien “because [we’re] feeling alive”.
Luca Brasi prennent la relève, et c’est une salle déjà chaude qu’ils trouvent face à eux. C’est d’ailleurs la première réflexion qu’ils feront. Mais l’énergie du public est d’autant plus logique que les australiens ont leur propre public présent ce soir. Dans la fosse, les corps se bousculent pour être au plus près des rockeurs, pour hurler les paroles au plus près d’eux. Les moustachus savent comment maintenir l’ambiance à coup de morceaux énergiques, bourrés de bonne humeur, qui donnent envie de danser, de se balancer dans tous les sens. Des titres qui sentent bon le soleil, la chaleur encore estivale alors que les températures chutent. Un concentré de joie en un petit set, que l’on savoure, mais qui sont malheureusement lésés par leur place de second, qui laisse encore le public dans une réserve par rapport à ce qu’ils sont capables de donner.
Moose Blood font enfin leur entrée, avec “Pastel” extrait de leur dernier album “Blush”, suivi par la très énergique “Honey”. L’ambiance ne se fait pas attendre, dès les premières notes, tout se monde se met à danser et chanter, se bousculent dans une salle qui, de par sa taille couplée au fait que la date soit solde out, ne laisse que très peu de marche de manœuvre pour bouger. Si bien que les premiers rangs basculent sur la scène et font tomber le micro du guitariste à plusieurs reprise, et obligeront le tour manager à passer le concert assis sur le retour, pied du micro entre les mains. C’est la folie, et cela amuse fortement les musiciens, le guitariste notamment, qui passe son temps à se retourner vers ses camarades en rigolant. Tout le monde est entrainé. On tente de pogoter sur “Bukowski”, et même de slamer malgré la hauteur basse du plafond. D’ailleurs, certains ont souhaité prendre de la hauteur en se hissant sur des banquettes afin de mieux voir… En haut, en bas, ou sur scène, les conditions ne sont pas des plus confortables donc, mais cela rajoute au côté un peu punk des garçons, en contrebalançant l’étiquette un peu “pop-punk à minettes” que l’on a tendance à leur attribuer. Parce que oui, il faut dire que leurs morceaux emprunts de délicatesse des musiciens ne sont pas ce que l’on peut trouver de plus cru, ou de plus bousculant. Au contraire, ils sont une ode à la tendresse, à la chaleur, et sur des morceaux tels que “Cherry” par exemple, nous comprenons la largeur de public qu’ils touchent, et qu’ils font même pleurer d’ailleurs. Pour autant, certains incapables de se taire se verront remettre à leur place par un “fermez vos gueules !” éclatant sur la ballade “Shimmer”.
Au final, c’est un peu la tragédie de la soirée : le groupe, discret et timide, se livre à demi mots à travers des morceaux dont la force réside dans leur délicatesse, dans leur énergie calme, et cette ambivalence est mal comprise, et leur manque de communication donnerait presque l’impression de se trouver face à un disque, sans le confort de la maison… En résulte un partage ne dépasse pas la limite des morceaux pour déborder sur un échange humain, et c’est dommage, car c’est la seule chose qui manquait à la soirée pour être parfaite (avec la place !). Pour autant, nous ne manquerons pas de féliciter le talent des anglais pour ce show musicalement irréprochable, et plein de bonne humeur, qui laisseront un public visiblement heureux.
Texte : Aurélie
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