UGLY KID JOE + GUESTS @ L’ÉLYSÉE MONTMARTRE -15/10/16

Retourner à l’Élysée-Montmartre… C’est comme retrouver un vieux pote que tu n’as pas vu depuis quelques années. Tu es impatient de le revoir, tu te remémores ces bons moments que vous avez passés ensemble et ça y est, tu le vois enfin !  Au début tu le scrutes de haut en bas,  a t-il changé ? Est-il resté le même ? Après l’incendie qui avait ravagé la salle le 22 mars 2011 c’était la première fois qu’on revenait dans ce lieu mythique…

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Déjà ça se voit que la salle a été rachetée par les mecs qui tiennent le Trianon. Elle a la même gueule qu’avant sauf que c’est très blanc, très propre, c’est beaucoup trop propre… Mais bon faut laisser le temps au temps, laissez lui quelques concerts pour se crader un peu et vous retrouverez l’Elysée Montmartre qu’on a tous kiffé et qui pour moi est la meilleure salle de concert de Paris…

C’était donc dans un moment déjà bien chargé en émotions que je me pointe là bas pour en plus  y réaliser un rêve de gosse : Voir UGLY KID JOE en concert…

Mais la soirée commence déjà par 2 premières parties plutôt bien foutues…

C’était le première fois que je voyais les français de BLACKRAIN. Jusqu’ici j’avais juste entendu des rumeurs et des blabla de gens qui les démontaient parce qu’ils avaient fait l’émission de télé « La France A Un Incroyable Talent »… Bah tous ceux là j’vous pisse au cul !!

Certes c’est un style très particulier qui ne plaira pas à tout le monde mais c’est ce qu’ils font et ils le font très bien. Ils ont été biberonnés aux Mötley Crüe et autre Hair metal des années ’80 et leur font honneur…

Puis vint le temps pour le trio australien de DALLAS FRASCA de monter sur scène. Une autre belle découverte de la soirée sauf que stylistiquement parlant ils sont compliqués à décrire. On entend du métal, du punk, du garage tout ça monté en neige pour donner leur style si particulier.

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Avec le gang mené par la chanteuse Dallas Fracas on continue un survol des années 80/90. Avec une énergie débordante elle captive la foule sur les gros riff assénés par Jeff Curran et la batterie de Chris Windley. Si on voulait faire une vanne, on dirait que Dallas ressemble à une Bonnie Tyler qui n’en a rien à foutre de « l’éclipse totale du cœur » et qui veut juste rock the fuck out !!

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Leur set prend fin et la salle se masse devant la scène parce qu’ils savent que c’est l’heure de prendre la machine à remonter le temps et de redevenir le temps d’un concert des pt’it cons des années ’90…

Pour autant que je puisse me rappeler, « America’s Least Wanted » est le premier album que j’ai acheté de ma chienne de vie. Cet album a été le soundtrack de mes 11/12ans (il continue de l’être encore aujourd’hui) et le premier groupe auquel j’ai vraiment pu m’identifier. Si jamais ils lisent ces lignes ils vont surement m’en vouloir à mort mais bon… Pour moi UGLY KID JOE c’est le Bon Jovi du branleur, l’américain blanc qui se fait chier au fin fond de sa banlieue pourrie. Le gamin pas cool, pas athlète, pas geek. En dessous même du « average joe » (expression américaine qui veux dire quidam de base)…

Ce groupe californien s’est formé au début des années 90 en plein vague grunge. Sauf qu’ils ne font rien comme tout le monde. Leurs chansons n’ont pas de style vraiment reconnaissable. Des riffs quasi metal par moment, des ambiance très grunge par d’autre et surtout un sens de l’humour acide omniprésent. Leur nom Ugly Kid Joe est en soit une vanne à propos du groupe de glam métal « Pretty Boy Floyd ». Leur textes font une critique de la société de consomation américaine (dont ils assume complêtement faire partie) sur un ton léger et décalé……

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Ils sont emmenés par Withfeld Crane au chant et Klaus Eichstadt (son pote d’enfance) à la guitare. Il y a eu quelques changement de personnel au cour de leur carrière mais parmis les autres membres les plus « récurrents » (et ceux qui était là ce soir là) sont Cordell Crocket à la basse, Zac Morris à la batterie et Chris Catalyst à la seconde guitare…

En 91 ils sortent un premier EP  As Ugly As They Wanna Be qui est un carton, porté par l’immense « Eveything About You », qui leur permet d’assoir un gros succès sur la scène grunge. Puis en ’92 vient leur premier album « America’s Least Wanted » qui sera une déferlante. Respectivment en ’95 et ’96 sortiront « Menace To Sobriety » et « Motel California » à la suite de quoi leur groupe se séparera amicalement… Il faudra attendre 14 ans pour entendre à nouveau parler des branleurs d’Isla Vista. Ils annoncèrent en mai 2010 sur leur Facebook et myspace officiel la reformation (qui est plus un retour aux affaires qu’une reformation à proprement parlé). Puis en 2012 sortira un ep « Stairway To Hell » qui permis à UKJ de reprendre la route des concerts et autres festoches. En 2015 ils sortiront un nouvel album, « Uglier Then They Used To Be »

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Après un petit instrumental de chauffe, Crane débaroule sur scène et le groupe entame « Neighbor », chanson d’ouverture d’ « America’s Least Wanted » et direct le public est en extase : Le roi des branleurs est de retour !! Leur branleurisme (oui oui!!) se voit directement, ce n’est pas le genre à avoir un uniforme ou des fringues looké pareil, ils viennent comme ils sont individuellement et basta !! Tout au long du concert, ils joueront des morceaux de leur dernier album, mais sans oublier les « classiques » qui ont fait leur succès…

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Parce que c’est le premier truc qui frappe avec UKJ, c’est la générosité. Ils sont là pour se marrer entre eux, avec le public et faire ce qu’au cinéma on appelle « le fan service »…    Le chanteur joue avec le public, le fait chanter, fait des câlins avec les slammers, reconnait des potes dans le public. on est vraiment dans une réunion de famille…

On sent qu’ils ont « grandis » et qu’avec l’âge vient la sagesse. A plusieurs reprises, Crane s’assoit sur le structure de la batterie et regarde le public avec un énorme sourire, comme pour faire une photo mentale de la soirée et ramener ce souvenir dans ses valises

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Perso le moment le plus chargé en émotions pour moi fût lorsqu’ils ont joué « Cat’s In The Craddle ». Cette reprise de Harry Chapin sur les relations père/fils chanté à tue tête par le public (dédicace au padre ^^) m’a retourné. Et bam !!, j’ai chialé comme une madeleine, mais de kiff…

Et s’il y a un truc qui est assez rare (et vachement cool) pour en parler, c’est qu’il n’y a pas eu de rappel. C’est devenu tellement inévitable le rappel (je sais je sais ça ne date pas d’hier) que ça en devient chiant. A la base le rappel n’était pas obligatoire, c’était pour une occas’ spéciale ou une soirée où le public était particulièrement en feu. Mais heureusement comme je l’ai dit plus haut, UKJ ne fait pas tout comme tout le monde…

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Au lieu de se barrer de scène 5mins et revenir, Crane est resté sur scène et accompagné de Sonny à la guitare acoustique nous a régalé d’un superbe « Come Tomorrow », avant que le reste du groupe ne revienne et enchaîne la fin du set. Une autre preuve qu’UKJ est dans la générosité….

Il est évident que le concert ne pouvait se terminer que sur « Everything About You », l’un, sinon leur plus gros tube… La foule est devenue complètement ouf pour cette dernière chanson et elle a rendu volontiers le double de l’énergie que le groupe leur a envoyé…

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Dans le set du groupe, une seule chanson manquait à l’appel, mais on ne leur en veut pas et on comprend pourquoi. Ils n’ont pas joué l’un de leur premier tube « Madman » qui raconte l’histoire d’un mec qui va à Disney et se met à tirer dans la foule. Évidemment aux vues des événements qui sont arrivés à Paris (et en France), on comprend qu’ils se sont dit que ce serait un poil déplacé de la jouer même si perso ça aurait été un moment fort qui aurait aidé à dépasser ce traumatisme…

Bref, on est ressorti de l’Elysée Montmartre en kiff complet. On avait à nouveau 12 ans, donc on est aller faire les cons avec les copains jusqu’à 5h du mat’, mais ça c’est une autre histoire…

Merci aux groupes,  à l’organisation et à Roger de Replica Promotion

Texte: Ru5ty

Photos: Marion Fregeac / Mamzelle Bulle Photo

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