RED FANG + TORCHE @ TRABENDO, PARIS, FR – 09/10/2016

L’automne est une saison riche en émotions de par le nombre conséquent de concerts en salle qui sont proposés. Alors que les premières nuits fraîches s’emparent de la capitale, nous avons rendez-vous ce soir au Trabendo pour une affiche 100% US qui fleure bon, non pas le Pumpkin Spice Latte, mais la bière et la sueur : Red Fang et Torche, ni plus, ni moins. Brought to you by Kongfuzi Booking, Hibooking et My Favourite, merci Madame. 

C’est devant un Trabendo presque plein que les Américains de Torche montent sur scène, right on time comme dirait l’autre, déversant leurs riffs pop-stoner alors que certains peuplent irréductiblement la terrasse. Divisée en deux à cause du matériel de Red Fang, la partie praticable de la scène leur laisse peu de place pour se mouvoir comme ils semblent le souhaiter, les musiciens étant tous alignés. Après une première chanson introductive assez pop et planante, ils nous offrent des riffs plus entraînants et la fosse commence à gesticuler. L’acoustique de la salle rend hommage à la voix claire et cristalline du chanteur Steve Brooks. Même si nous sommes face à une musique beaucoup plus FM que celle des têtes d’affiche, le public ne manque pas d’exprimer son appréciation. La configuration inattendue du praticable rend hommage au batteur Rick Smith, pour une fois en première ligne, dont la performance estomaque toute l’audience. Pas de temps mort pour lui, pas de temps mort pour nous, et à l’aube du troisième morceau, il fait déjà bien chaud dans ce haut-lieu de l’est parisien. Le rythme ne décélère pas, et l’on se surprendrait presque à danser. Un petit “merci beaucoup” et quelques vrombissements de cymbales histoire de respirer deux petites secondes, et c’est partie pour un son plus gras que dans cette première partie de set. Rien de mieux pour finir de conquérir les cœurs du public présent ! Les applaudissements ne tarissent pas et le concert se poursuit au son de riffs bien crust. Et tout d’un coup on te sort un sludge auquel tu ne t’attendais pas, ayant peur d’un retour à la pop qui semble désormais bien pâle des premiers morceaux. L’ambiance est dorénavant bien lourde et la sueur coule sur les morceaux qui suivent, les Torche se mettant exactement au niveau de leur réputation. Les notes psychées s’enchaînent sur les ponts, nous entraînant dans un tourbillon auditif, rattrapés par un duo basse/batterie pachydermique. Le set se conclue à 20h32 sous un tonnerre d’applaudissements.

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A 21h tout pile, les Américains de Red Fang montent sur la scène. Le quatuor originaire de Portland démarre les hostilités avec « Wires » et la foule, compacte, se met immédiatement à se bousculer jusqu’à écraser les premiers rangs. Les verres de bière volent jusqu’à la scène et l’ambiance ne peut être plus électrique. Le slam révèle sa superbe sur le pont atmosphérique de « No Air », issu du nouvel album, Only Ghosts : les spectateurs voguent telle l’écume sur les ondulations d’une foule hypnotisée par les notes (on n’est pas sous psychotropes, on vous le jure !).

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Il règne dans la salle une ambiance “awsome” comme la décrit Bryan Giles, l’un des guitaristes, digne du public parisien dans ses meilleurs jours. Pour le plaisir de tous, les Américains poursuivent avec les tubes « Malverde », « Crows In Swine », et l’incontournable « Blood Like Cream » dont les premières notes font hurler le public. Nous voilà donc passés au level “wild” selon eux, qui s’inquiètent même du sort du premier rang. On ne perd pas le rythme avec les accords endiablés de « Flies », deuxième extrait de la soirée de leur nouvel album. L’accueil de ce titre ne pourrait être meilleur ; les slams n’en finissent pas et la sueur répand son effluve. Certains tentent même les stage dives sur « Cut It Short », big up à toi Monsieur avec les semelles fluos, elles ont pris tout leur sens.

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On reprend sa respiration deux petites secondes, on essuie la sueur, et on repart de plus belle avec « Shark ». Aaron Beam laisse le monopole du micro pour régler sa basse au plus grave, Bryan prend sa voix la plus grasse, et c’est parti pour « I Am A Ghost », celle-ci aussi extraite de leur nouvel opus. On enchaîne avec la lourdeur de « The Deep », qui permet à l’audience de retrouver un rythme cardiaque décent avant son pont up-tempo. Ce petit interlude nous permet de repartir de plus belle sur « The Smell Of The Sound », autre chanson d’Only Ghost, dont ils font finalement peu la promotion ce soir. Un petit « Hank Is Dead » dans les dents, et c’est l’heure de la tornade « Prehistoric Dog ». La fosse est complètement folle et quelques personnes s’invitent sur scène.

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C’est ainsi que s’achève le set à 22h15, apparemment raccourci d’un quart d’heure si j’en réfère au planning scotché à l’entrée des loges. 75 minutes de concert, c’est très respectable, mais malheureusement avec les Red Fang ça passe toujours beaucoup trop vite, et nous avions quelques idées pour rallonger la setlist : l’inéluctable et pourtant zappée « No Hope », et LE tube de leur dernier album, l’excellente « Shadows ». Mais pas d’inquiétude, ils sont sans cesse sur la route, et nous devrions les revoir dans nos contrées en 2017 !

Texte : Charlotte Sert

Photos : Aurélia Sendra / La Petite Photographe

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