YOB+ BLACK COBRA + SUNNATA +AU DESSUS @ LE GLAZART – 05/10/16

C’est une date spéciale qui avait lieu en ce mercredi soir à l’espace sacrosaint du Glazart. Car tout simplement les Stoned Gatherings, avec l’aide de Kongfuzi Booking, retrouvaient les grandioses Yob qui avaient marqué l’histoire de ces lieux il y a presque deux ans déjà. an. Rappelez-vous pour ceux qui y étaient… Yob avec Pallbearer, Galvano et Regarde les Hommes Tomber nous avaient offerts une soirée monstrueuse avec un final pour Yob qui en aura fait pleurer plus d’un…

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Et du coup ce soir, ils reviennent pour le plaisir des fans venus en masse, un glazart rempli comme ça, ça devrait être à chaque fois…  Dans cette tournée ils ont emmenés Black Cobra dans leurs valises et nos amis des Stoned Gatherings ont du coup agrémenté le tout avec les Sunnata venus du froid polonais et la sensation blackened  Au -Dessus. Un beau programme en perspective.

C’est Au-Dessus qui ouvrait pour le coup, le groupe de blackened Metal qui se sont fait remarqués lors des Blackened Gatherings en février dernier. Les lituaniens encapuchonnés proposent un black metal revisité. En dessous sur l’affiche, ils sont bel et bien au dessus de certains groupes (désolé pour le jeu de mots facile). Encapuchonnés pour l’ambiance, un pied de micro customisé, c’est un post black metal bien ficelé que les lituaniens proposent. A la fois violent et sale, lourd et malsain, le set se fait oppressant et perturbant. Le groupe manie le bpm aussi bien que le stress du public encore peu présent et propose un post black au loin des clichés de certains émotifs du genre. Absent lors du Blackened Gatherings, c’est avec plaisir qu’on découvre Au-Dessus ce soir et c’est loin au dessus de ce que je pensais….

Pour la suite, on reste dans l’Europe de l’Est avec la Pologne et Sunnata, ses ambassadeurs du sludge bien frappés comme la vodka. Les polonais ne sont pas à leur coup d’essai du côté de la porte de la Vilette et une fan base commence à se constituer. Le sludge glacé et vent froid sur le Glazart. Pendant que certains font suinter le gros son, Sunnata délivre un univers comme glacé de toutes émotions, un monde froid et cauchemardesque confronté au vide de l’espace avec pour seule compagnie les ténèbres qui vous glacent le sang à travers ces ambiances et portés par la voix de leur chanteur et ces riffs agressifs comme une pluie d’hiver paumé dans une nuit noire  de la campagne de Warsaw (je vais loin ouais). Un dernier album en date, Zorya, avec quelques titres interprétés pour un set au son un peu brouillon par moments mais qui n’enlèvera pas ce vent froid qui s’abat sur la salle. Perso, un peu plus en froid avec le son du groupe même si indéniablement le talent, la passion du lourd et l’originalité sont là.

Une salle bien touffue niveau monde est maintenant prête à accueillir les compagnons de route de la bande de  Mike Scheidt  Black Cobra ça change de registre ( pas tellement non plus…) mais là ça suinte, c’est noisey version bien sale. Deux sur scène en combo efficace et direct dans le face à face. On décoche les droites sonores sans temps mort. Entre tempo lent bien suintant et apocalypse sonore la plus méchante. Le duo balancera plus d’une demi heure un sludge explosif et bestial par moments. De la crasse auditif qui réveillera certains de l’assistance. Imperium Simulacra, leur dernier album en date mérite qu’on y jette une oreille attentif car sur scène ils retiennent efficacement l’attention. Entre lourdeur et bestialité dans un max de reverb, pas de temps mort.

Deux ans, deux ans qu’on attendait le retour de Mike Scheidt dans nos contrées, les dieux du heavy que sont Kongfuzi et Stoned Gatherings ont écoutés nos paroles. Car si on fait les archives personnelles des dates Stoned Gatherings, le dernier passage de Yob reste gravé dans notre mémoire face à l’intensité émotionnelle du set qu’ils nous avaient offerts. Certains peuvent cracher dessus mais Yob et son dernier album, Clearing The Parth To Ascend, restent une des  claques de ces 5 dernières années. Vu l’affluence record de ce jour, on peut dire clairement dire que Mike Scheidt était attendu pour répandre ces ondes yobesques. Et c’est “Ball of Moltem Lead” d’ Illusion Of Motion de 2004 (déjà) qui assurera l’ouverture de ce set. Pas d’album à défendre et une set list composée de perles que le public connaisseur saura  apprécier ( car bizarrement ce soir il y a quelques touristes aussi…). Une montée  en intensité crescendo pour une explosion de riffs, rythmique hypnotique emplie de lourdeur  et ces têtes qui headbanguent en rythme. Les yeux fermés, porté par ces ondes sonores, tu te laisses guider par la voix intersidérale de Mike Scheidt. On se laisse emmener dès le début, on ne cherche qu’à se perdre dans ce flot musical qui nous balaie d’un revers de la main. C’est beau.

“Atma ” et direction 2011 pour suivre dans l’intensité émotionnelle et musicale. Plus sombre, lent et lourd dans le riff. Le public est aux anges et le groupe se rappelant de son  dernier  passage se livre complètement au Glazart.  Alternant avec les ténèbres et l’ émotion, Yob livre le set parfait et quand arrive “The Lie That Is Sin”, le bonheur est à son comble en ce qui me concerne. Et l’extase quand arrive le tant attendu “Marrow”. L’émotion  dans toute sa fragilité et à l’état pur. La communion est totale entre la majorité de la salle et le groupe. Le coeur emplie de toute cette honnêteté musicale que délivre Yob. “Marrow” sera encore une fois le moment fort du set. Le partage le plus total avec 20 minutes intense dès sa première note et la larme encore versée face à tant de beauté sur un final en apothéose. Il nous en fallait pas beaucoup, c’est vrai. Mike Scheidt le sentira lui aussi, remerciant  plusieurs fois le public pour ce moment si particulier  et avec cette honnêteté  qui est la sienne. On pouvait s’arrêter là mais ce soir on continue dans la discographie de Yob et chaque moment délivre sont lots d’émotions partagées avec le groupe. “Upon The Sight Of The Other Shore” de l’album Atma   replongera plutôt dans la douleur d’un sludge bien viscéral après ce passage ou on se sentait inatteignable.

La maitrise est la plus totale et le grand huit émotionnel est de plus intense pour le grand final c’est de façon implacable qui conclure un set de toute beauté avec “Burning The Altar” de The Great Cessation pour bruler le Glazart et toutes ces âmes perdues. Une rythmique qui broie tout ce qui se trouve sur son passage et cette touche orientale avant d’achever de façon bestiale le public ici présent.

Une communion des plus intenses, un Mike Scheidt des plus grandioses et un groupe magistral. Rien d’autre à ajouter après ce qui c’est passé.

Merci à Nico de Dead Pig, Kongfuzi Booking et aux Stoned Gatherings, nos dealers préférés en ce qui concerne le bon et gros son.

Texte: Anthony

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