Le groupe britannique Slavesfait lui aussi sa rentrée avec son nouveau disque intitulé Take Control, sorti sous Virgin EMI le 30 septembre dernier. Après avoir fait du remue-ménage à Rock en Seine cet été, il était temps pour les anglais de nous faire découvrir leur travail, version studio, cette fois.
Il faut dire que le duo composé du vocaliste Issac Holman et du guitariste Laurie Vincent, a éveillé notre curiosité en étant présents sur ce festival, mais pas seulement : les garçons ont investi les radios de BBC 1 en un rien de temps, alors même que leur style est loin de tout ce qui est mainstream. Leur premier album Are You Satisfied? datant de 2015 avait été nominé chez Mercury, et avait fait un peu de bruit, mais cela s’était très vite dissipé. Il a donc fallu, pour ce nouvel opus, que les deux musiciens se renouvellent, afin de ne pas se trouver bloqués par les limites naturelles de leur format duo voix/guitare. Pour l’occasion, ils se sont donc offert la présence de Mike D, ancien Beastie Boy, à la production.
Et le résultat est loin d’être déplaisant ! Esprit punk, morceaux déstructurés sont au rendez-vous, sur un disque punky et punchy à souhaits. La formation nous offre une quarantaine de minutes durant lesquelles ils nous tiennent en haleine. Il n’y a pas une minute de répit, pas une minute où l’on n’en prend pas pour son grade, à être titillé par leurs sons provocateurs, aussi bien musicalement qu’au niveau des paroles. Comme à leur habitude, les musiciens traitent de sujets tel que la rébellion, du développement personnel, de la construction de soi, le tout, dans un esprit toujours provocateur et impertinent. “Same Again” par exemple, est un cri de protestation, et “People That You Meet” est, quant à lui, une façon de tuer leurs héros, lorsque les deux fans de Mike D composent une chanson disant “He used to be a Beastie Boy / But now he works for me” (“Il était un Beastie Boy, mais maintenant il travaille pour moi”). Le duo lui demanderont même une collaboration sur “Consume Or Be Consumed”, et à Baxter Dury une apparition sur “Steer Clear”. Le travail est varié, les sonorités intéressantes, et il est possible d’y déceler des influences telles que The White Stripes par exemple, qui ajoute un charme, et pas des moindres à leur travail.
Au final, sans être forcément l’album de l’année, Take Control se révèle être une agréable surprise, chaleureuse comme il faut alors même que l’automne frappe à nos fenêtres. Nul doute qu’avec un album aussi étonnement accessible, et dans tous les cas aussi intéressant, ceux qui se seraient trompés entre les deux Slaves(car oui, il y en a deux !) pourraient malgré tout être surpris par cet opus.
Slaves – Take Control, sortie chez Virgin EMI le 30 septembre 2016
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