UNZUCHT – Neuntöter

Il est fort probable que vous n’ayez jamais encore entendu parler d’UNZUCHT (en français  “Fornication”. Oui oui). Et ce serait bien normal puisque c’est la première fois que les Allemands s’exportent hors de leur frontière. Neuntöter n’est pas leur premier essai mais il est à ce jour le plus abouti de la formation, si bien que le jour-même du lancement, ils se sont retrouvés 6ème des charts allemands. Voyons voir si ce succès est mérité !

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L’album s’ouvre sur « Der Dunkle See » à l’atmosphère lourde et inquiétante. Les guitares remplissent directement tout l’espace  et donne un semblant de familier : il est facile de se laisser porter et on entre directement dans leur musique, sans trop forcer. Puis arrive le clavier, très important dans leurs compositions et la voix. Mine de rien, nous sommes assez peu habitué à la langue allemande, plus rude, et c’est ce choix qui fera la touche d’originalité de la formation. On restera scotché par le refrain ultra mélodique et fédérateur. Cette entrée en matière nous donne envie d’en écouter un peu plus ! C’est parti !

L’intro de « Widerstand » est plus atmosphérique. On remarquera le dialogue entre les chants clair et saturé et le refrain toujours aussi accrocheur. On retrouve le clavier sur « Lava » qui donne une petite touche de légèreté derrière les accords de guitares bien grasses. « Kettenhund » est plus lourde, au tempo plus rapide, plus pressante et pesante. La musique d’Unzucht ne te laisse aucun répit !

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Puis tout à coup, changement d’atmosphère. Les guitares se taisent, le tempo se calme, on pose le stylo, on s’assoit et on tend l’oreille. L’entrée au clavier de « Hinter Glas » met tout de suite dans l’ambiance et on se laisse bercer par cette magnifique ballade, parfaitement rythmée par la batterie. Le titre prend encore un peu plus de profondeur sur les refrains avec l’arrivée de la guitare. Mais le morceau que j’aime le plus est certainement « Ein Wort Fliegt Wie Ein Stein » qui voit le retour d’un tempo soutenu. Sautillant et parfaitement enjoué, le refrain est une vraie bouffée d’air frais, un petit rayon de soleil à travers la grisaille.

Ensuite arrive « Neuntöter », titre éponyme de l’album et c’est un condensé de ce que Unzucht sait faire de mieux : un tempo rapide, un refrain entrainant, toujours ce dialogue chant clair / chant saturé qui donne deux couleurs au même morceau. « Piotrek » est plus ou moins dans la même veine que « Ein Wort Fliegt Wie Ein Stein ». Certes moins envoûtant, il reste particulièrement facile d’accès et on se surprendra même à appuyer plusieurs fois sur la touche « repeat » du lecteur. « Splitter » est une autre particularité de l’album. Titre quasiment qu’instrumental (sans compter les quelques secondes de voix au début du morceau), il installe une atmosphère dérangeant, froide, douloureux et pourtant bien plaisante. « Parasomnia » ramène son lot de guitares bien affûtées et de mélodies envolées sur le refrain. On calme une nouvelle fois le jeu avec « Tränemeer » qui nous fera planer avec ses couplets piano/voix et ses refrains qui donnent une impression de légèreté, presque de liberté.

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On s’arrêtera un instant sur de deux des derniers titres de l’album qui sont deux versions alternatives de morceaux que l’on connaît déjà : « Widerstand » en feat avec Dave Grunewald (Annisokay) et « Ein Wort Fliegt Wie Ein Stein » avec Chris Harms (Lord Of The Lost). Je vous ai déjà raconté à quel point j’aimais ce dernier titre ? Eh bien, je l’aime encore plus comme ça, la voix de Chris Harms ramenant un petit quelque chose qui rend le morceau excellent.

En gros, Unzucht n’a pas réinventé le genre : ils se sont réappropriés ce qui en a fait un succès : des guitares lourdes et des refrains entêtants. Mais c’est propre, c’est carré, c’est bien ficelé, c’est agréable à écouter et on trouve quand même deux-trois pépites. Pour un premier essai hors de leur frontière, c’est vraiment réussi. Il ne leur reste plus qu’une chose à prouver : montrer qu’ils sont capables de trouver le petit plus qui les fera passer d’un bon groupe à un excellent groupe.

UNZUCHTNeuntöter sortie le 2 septembre 2016 chez Out Of Line Music

Texte : Camille

 

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