GREEN DAY – DOOKIE (1994)

Nouvelle chronique dans The Unchained et c’est un peu  mon histoire du rock… Ok, je ne suis pas en âge de faire le bilan mais on a déjà de quoi faire. Et puis ce son qui nous a accompagné nos pires années de l’adolescence est vraiment important ! Chaque mois, je vais vous parler d’un album qui a changé ma vie. Je le replacerai dans l’histoire du rock, on étudiera ce qui le constitue puis pourquoi il est dans mon histoire à moi. Lorsque je cherchais quel album aborder en premier, il y en a un qui m’est tout de suite venu en tête. Le premier qui m’a cogné sur le coin de la gueule et qui m’a laissé inerte sur le pavé, eh bien, c’est Dookie de Green Day. Je vous vois venir, on me crache déjà à la gueule, j’en suis sûr ! Mais je ne parlerai pas de ce qu’est devenu Green Day maintenant, uniquement de ce qu’il était à l’époque et ce qu’il a représenté pour moi (et des millions de gamins à travers le monde)…. Let’s go !

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Être gamin en ’94 est un kif absolue au niveau zic. Depuis la fin des années 80, les gens en ont plein le cul des tarlouzes en spandex qui font du hair metal et qui sont maquillés comme un tableau de Picasso ou une voiture volée… On cherche quelque chose de simple, de direct, quelque chose qui te prenne directement aux trippes. Quelque chose qui te parle à toi, le petit con adolescent des années 90. Pour moi, la réponse se trouva dans les deux styles majeurs du début des années 90 : le grunge (on en parle le mois prochain) et le punk californien. A cette époque, se forme autour de San Francisco une scène « punk » (qui sera toujours conspué par les « gardiens du temple » punk) avec des groupes comme NoFx, Good Riddance, No Use For A Name, Pennywise, Ladwagon ou The Offspring. Un autre de ces groupes fût Green Day. Issu de la scène locale de Berkeley en Californie, le trio est, comme beaucoup de ses contemporains, énormément influencé par le punk rock des Ramones, et distille souvent un discours politique (intimement lié au punk) pour plutôt parler du mal-être adolescent et des petits plaisirs de la vie. Là où Green Day peut se distinguer, c’est par ses musiciens. Mené par le chanteur Billie Joe Armstong Jr., Green Day compte l’une des meilleurs sections rythmiques que l’ont ait vu depuis longtemps. Le bassiste Mike Dirnt a un style de jeu loin de celui du bassiste de punk typique. Ses grooves se baladent autour des riffs de Billie Joe, donnant à l’ensemble plus de puissance et de mélodie. Comme si ce n’était pas assez, Dirnt fait aussi les choeurs, inspiré par des harmonies pop plutôt que par des choeurs punk. Puis vient Mr. Tré Cool, batteur du groupe. Alors lui, c’est juste l’un des meilleurs batteurs que j’ai jamais vu. Un jeu rapide, puissant et inventif, qui donne envie de danser partout ET de tout péter en même temps…

L’histoire du groupe a commencé par deux albums sortis sur le label Lookout ! qui leur ont permis de se constituer une fan base solide dans ce qu’on appelait la « bay area ». Mais en 1993, ils se mirent beaucoup de fans à dos lorsqu’ils commettent l’irréparable : signer avec une major. Le groupe ne regarda pas en arrière et entra en studio pour mettre en boite l’un des meilleurs albums de punk californien : Dookie.

Produit par Rob Cavallo, patron de leur nouveau label Reprise Records, l’album fût enregistré en trois semaines entre septembre et octobre 1993.

Les morceaux qui composent l’album parlent majoritairement des expériences passées des membres du groupe : “She”, “Chump”, “When I come around” ou “Sassafras Roots” parlent de rupture amoureuse, “Basket Case” (l’un des plus grands succès du groupe) parle de ce que ressentait Billie Joe Armstrong avant d’être diagnostiqué de trouble mentaux anxieux. Des attaques de panique qu’il ne comprenait pas lui donnaient l’impression de devenir fou. Le premier single de l’album, “Longview”, traite de l’emmerdement des kids de banlieue américaine. Ils s’emmerdent tellement que la masturbation perd de son fun…

D’autres morceaux traitent de sujets un plus sérieux, comme “Welcome To Paradise” (reprise de l’une de leur propre chanson, sortie deux ans plutôt sur leur deuxième album Kerplunk), parle de ce qu’a traversé Billie Joe Armstrong lorqu’il a quitté le foyer de sa mère et a dû s’acclimater à son nouvel environnement et la violence ambiante, jusqu’à en apprécier le tout. “Coming Clean” parle d’un ado de 16/17 ans qui se cherche sur le plan sexuel. “In The End” traite de la relation tumultueuse entre Billie Joe et sa mère et son beau père…

Pour conclure l’album, on trouve une chanson caché “All By Myself” interprétée (parole et musique) par Tré Cool…

En somme, Dookie a répondu à ce que nous cherchions à l’époque, quelqu’un qui nous parle à travers la zic, qui s’emmerde dans sa vie comme nous, qui galère avec les filles comme nous. Le tout sur du gros son énergique mais qui ne laisse pas en reste les mélodies parce que faut pas oublier que « Pop is not the devil »…

Green Day, Dookie, sortie chez Reprise Records 1 février 1994

Texte : Ru5ty

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