
Mardi dernier avait lieu la désormais traditionnelle soirée de Rise, au Bus Palladium. A la carte, nous avions Blind Hopes, Blackmordia, Our Theory, et enfin Deep In Hate. Autant dire qu’il y en avait pour tous les goûts afin d’être sûr que l’on puisse tous déguster !
Blind Hopes font office de mise en bouche. Et pour un début de soirée, il faut dire que ça commence fort. Un son lourd, un chant féminin, des morceaux qui tapent. Bloody Mary, vous avez dit ? C’est un peu ca ! Le soucis avec ce genre de boissons, c’est que c’est tout ou rien, et le dosage y est pour beaucoup. Au service, on essaie de nous amadouer avec un son plus familier, puisque la formation fera une reprise de Limp Bizkit, qui aura un petit succès, grâce à quelques amateurs présents dans la salle. C’est dommage, parce que ce qu’ils nous proposent est loin d’être mauvais. Mais sans doute qu’un autre dosage, ou le fait d’être accompagnés d’un public plus disposé à être inhibé par leur musique et propice à jouer, aurait sûrement mieux révélé toutes les saveurs du groupe, qui a pourtant tous les ingrédients pour plaire.
Blackmordia reprennent le flambeau, et c’est le cas de le dire. La formation apparaît un peu comme le shot flambé de la soirée, le coup de chaud pour d’ambiancer un peu. Classique, et savent en apprécier la saveur ceux qui sont attentifs, mais tout le monde sait y trouver en général son compte. Pas d’énorme surprise musicale, mais une ambiance qui se fait petit à petit, bien que paisible encore. Quelques personnes commence à pogoter, et la salle chauffe à mesure que les morceaux défilent. Le groupe y met du sien en tous cas, et une chose est certaine, c’est que ce n’est pas encore l’heure de demander l’addition !
Les apparemment très attendus Our Theory apparaissent à leur tour. Enfin, en théorie, puisque c’est sans Mehdi et Yoann, mais avec Julien Ho-Tong de Merge, et Pierre Danel de Kadinja (que vous avions vu jouer lors de Rise 2) qu’ils sont présents ce soir. Pourtant, malgré les inquiétudes des membres restant, les parisiens ont su assurer le show, ni vu, ni connu. Au contraire, depuis le début de la soirée, c’est la première fois que l’on voit le public se dévergonder pour de bon, entrainé par ce cocktail de genre qui fait du bien au moral. Our Theory sont un peu cette boisson que personne n’ose vraiment prendre sur la carte, parce qu’il a l’air un peu trop sucré, avec beaucoup de mélanges, mais qui une fois servi, a un goût de reviens-y, en plus d’avoir une bonne gueule. Au final, on prend plaisir à déguster leurs morceaux, que ce soit côté public, où l’on reprend les paroles des pétillantes “Mirror”, et “Unbreakable”, ou côté musiciens, qui décrochent plus d’un sourire. Pour faire passer la gueule de bois dû au départ récent, les garçons ont concocté quelques surprises, dont un dab général, qui fera flamber un peu la soirée. Enfin, enivrés par toute cette énergie, la formation termine en dédicaçant leur musique “Girl” à la gente féminine déjà présenté à leurs pieds. On s’en refait une tournée ?
Deep In Hate, tête d’affiche de la soirée, doivent à leur tour mettre les pieds sous la table. Ou sur, on se sait plus trop. Une chose est certaine, c’est que l’on n’en est plus au stade d’être sages ou de se poser des questions. Les musiciens nous apportent le gras nécessaire à la soirée après avoir autant consommé. On s’en prend plein la tête, on se fait péter les oreilles, avec cette impression que l’on peut continuer sans modération. Question énergie, ils arrivent un peu comme le champagne après le shot de trop. La qualité musicale est là, indéniablement, mais plus personne ne répond de ses actes. On pogote dans tous les sens, on crowdsurfe, puis le frontman s’élance à son tour une fois, puis deux, puis tout le monde monte sur scène, stagedive… C’est la cuite, la saucée, on en a pris plein la tête, et ça fait du bien. Pas tous les soirs peut être quand même, mais ça tombe bien, puisque la prochaine de Rise est en septembre !
Au final, ce Rise 3 aura revêtu plusieurs saveurs, et comme tout ce qui se savoure, un ordre est à respecter pour ne pas gâcher les goûts. Heureusement, nous avions affaire à des connaisseurs, et aucun plaisir de ceux venus pour cette carte n’a été apparemment déçu.
Photos : Mario Ivanovic
Texte : Aurélie Renault
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