OUR LAST NIGHT + BEING AS AN OCEAN @ L’Empreinte de Savigny Le Temple (26/06/16)

Quelques jours après que l’été ait sonné, nous nous sommes dit qu’il serait temps de partir en vacances… Ou presque. Nous avions en effet rendez-vous avec l’océan, et le notre se trouvait à Savigny le Temple, sous la forme de Being As An Ocean. Et si avant tout départ, il y a une dernière soirée, la notre, qui affichait complet, était signée Our Last Night. Prêts à entrer dans la danse ?

Pour ceux qui ne connaissent pas l’Empreinte de Savigny Le Temple, la salle a de quoi dérouter, de l’extérieur. Nous arrivons devant ce qui a l’air d’un gymnase, devant lequel sont rangés des deux par deux des adolescents, jeunes adultes, et adultes. Sommes nous vraiment au bon endroit ou est-ce le spectacle de fin d’année de l’école du coin ? Non, c’est bien ici qu’a lieu le show de ce soir.

BAAO 318h sonne, et Being As An Ocean est déjà au travail. Dans une salle plongée dans l’obscurité, les projecteurs se déclenchent, et permettent de constater que Joel, le chanteur, manque à l’appel. Cependant, son absence sera vite justifiée, puisque c’est dans un bain de foule que nous le retrouvons quelques secondes plus tard, déclamant les premières paroles de la soirée. Le spectacle a bel et bien commencé. Et quel spectacle ! BAAO sont un peu ce groupe trop facilement qualifiés de “weird kids” dans les écoles, premiers de la classe, mais incompris ou non-appréciés à leurs juste valeur, parce qu’ils ont une vie intérieure beaucoup plus profonde que la moyenne, et qui bluffent tout le monde lors de la fête de l’école, par leurs talents insoupçonnés. Côté costumes et décors, les garçons ont fait dans la sobriété, et pourtant, malgré eux, ils présentent à merveille le travail qui suivra : Le frontman arbore un T-shirt sur lequel sont inscrits “Loneliness”, “Have Hope”, ainsi que “Don’t be the death of me, and I won’t be the death of you”, tandis que l’un des guitaristes porte un haut estampillé “death”, devant une batterie de la marque “truth”. Autrement dit, ils nous préviennent que nous allons être éclaboussés de valeurs humaines, de bons sentiments, et de solidarité dans une lutte contre ce qui ne va pas dans cette vie.
BAAO 2Et de fait, si beaucoup n’étaient certainement pas venus pour eux, ce n’est pas trop s’avancer que de dire que plus d’un s’est retrouvé scotché devant leur performance, avant même de s’en rendre compte. Et il faut dire que les musiciens ont mis toutes les chances de leur côté, notamment en jouant la somptueuse “Dissolve” comme deuxième titre, mais aussi “The Poet Cries For More”, ou encore “The Hardest Part…”, sans oublier “Death’s Great Black Wing…”. On est emportés par les vagues d’émotions qui se dégagent de leurs morceaux, pris par les flots de paroles criantes de vérité et d’humanité. Des mots que l’on a besoin d’entendre, à n’importe quel âge bien entendu, mais qui peuvent avoir un impact incroyablement positif sur un jeune public, en pleine bataille contre la nouvelle vie d’adulte qui leur est donnée, comme lorsqu’il dit “I dont care what anyone told you, you are valuable, you are worthy” (“je m’en fiche de ce qu’on a pu vous dire, vous avez de la valeur, vous valez le coup”). Nous sommes subjugués, submergés, et Joel lui, s’immerge dans l’océan qu’est la foule. Par un saut à 360°, il plonge dans la fosse, la traverse, et ne fait plus qu’un avec elle, jusqu’à proposer “Si vous connaissez les paroles, ce micro est pour vous” et tenir sa promesse. Parce que oui, ils avaient leur public, ce soir, avec lequel ils formaient un tout, unifié ultimement par les mots de tolérance de Joel, rappelant qu’aucune différence ne doit conduire ou justifier un bullying : “We are a family. It’is not where we come from, or what we believe, but the fact that we are human”. Pour ce travail, nous leur mettons donc une très bonne note, et avec les félicitations.

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Une courte récréation nous est offerte, avant que n’arrive Our Last Night, ces garçons populaires du lycée, qui jouent au football américain, dont toutes les minettes de l’établissement rêvent en secret.

OLN 2Les pompom girls sont aux premiers rang, certaines déjà en place sur les épaules les unes des autres, pour encourager leurs stars. Et ça marche : dès le morceau d’introduction, Woody, le bassiste, marque un premier point en s’élançant dans la fosse. Le coup d’envoi de la petite fête est lancé. Pour la soirée, les garçons ont misé sur une setlist assez classique, avec des titres populaires, pour que tout le monde puisse danser. Ainsi, on y retrouve entre autres “Road to the Throne”, “Never Felt This Way”, “Fate”, “Dark Storms”, mais aussi leurs habituelles cover comme “Radioactive” de Imagine Dragons, ainsi que leur toute nouvelle des Beatles, “Eleanor Rigby”. Le groupe d’amis ont bien décidé de faire rire la galerie, comme à leur habitude. Trevor demande alors “Vous voulez entendre un solo de batterie ? Criez le nom de Tim !”, seulement Woody se met à jouer aussi, ce qui le pousse à ajouter “Bon… De batterie et de basse en même temps ?” ; les guitaristes s’y mettent, et le frontman leur lance “Oh allez vous faire voir les gars, continuez de faire ce que vous voulez !”.
OLN 1La formation interprète “Leaving now”, lors de laquelle Woody montre l’étendue de ses talents d’athlète en effectuant un saut à 360 degrés sur lui même, et la comédie reprend de plus belle après la fin de la chanson. Matt prend le micro pour se plaindre “Je venais tout juste de me préparer à faire le solo de guitare !”, et son frère de répondre “Bon allez, montre nous comment tu fais avec tes doigts!”. La complicité des copains est évidente, et ce n’est pas seulement les clins d’œil, sourires et taquineries qu’ils s’échangent qui nous fait dire ça. C’est cette bonne humeur, cette détente, qui nous ferait presque nous sentir proche d’eux, comme de camarades de promo. Ainsi, on n’hésite pas à réclamer tout naturellement “White Tiger” (qu’ils joueront immédiatement après), à chanter “Younger Dreams” avec eux, ou encore brandir des lightsticks (faute de pompoms) sur “Same Old War” en guise de soutien. Tout cela les conduira à confier un petit mensonge (celui du quarter back casé avec la jolie fille de l’école et qui ne veut pas décevoir ses fans) : “Don’t tell any one in the US but i love you guys so much more… Otherwise… Fuck them!”, avant de jouer “Home”. Pourtant, il n’est pas tout à fait l’heure de rentrer à la maison. Les deux frères reviennent pour un rappel, mais surtout pour leurs dernières pitreries. L’aîné s’amuse à chanter “Drop the fucking bass” au milieu d’une tentative de beatboxing très approximative, et le public répond par l’habituel rythme de “Seven Nations Army”.

Mais comme à tout bal de promo, il convient de terminer en douceur, avec des slow. Ici, ce sera la ballade, “Falling Away”, avant que les lumières ne se fassent pour “Sunrise”, apothéose de la soirée. Les lumières et briquets illuminent la salle de mille feux, tandis que les paroles sont reprises, comme s’il s’agissait de l’anthem de l’école, que l’on récite avec fierté. C’est cette dernière image, clôturée par les photos de promo, qui marqueront les esprits, laissant le sentiment que la bande d’amis que nous sommes devenus par ce partage ne se sépare que pour des vacances, et pour mieux se retrouver la prochaine fois. Bravo et merci à ces rois de la soirée, pour cette prestation sans faille, et pleine de joie.

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Finalement, bien que les oraux aient été passés dans des matières totalement différentes, les deux groupes ont tout donné, et cela a payé puisque leur soirée a été validée par le jury qu’était le public. De notre côté, on a pris une belle leçon d’humanité, dans ce qu’elle a de plus profond et fort, mais aussi dans la joie qu’elle est capable d’apporter. Et que ce soit l’un ou l’autre, ils ont su créer une cohésion, un esprit de promo, à leur façon.

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Merci aux groupes, à la salle, mais aussi à Alternative Live pour cette date.

Photos: Mario Ivanovic Photography

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