
Hier soir, plutôt que d’aller au parc de Muse « ney » Land j’ai eu la chance de cocher un nouvel élément de ma bucketlist : Voir le Godfather of Punk. Et en plus dans une salle surréaliste : Le YoYo du Palais de Tokyo…
Ça frappe tout de suite quand on arrive sur place, il n’y a pas la faune qu’on croise habituellement lors d’un concert de punk ou de Rock n’ Roll. On est bien au Palais du Tokyo, en plein cœur du 16e . Mais pourquoi Iggy Pop se produit au YoYo ? C’est grâce à son grand pote Michel Houellebecq qui est en ce moment le centre d’une exposition au Palais de Tokyo…
On traverse donc la terrasse marbrée du palais pour descendre au YoYo et là on a l’impression de se retrouver dans New York 1997 de Carpenter. Une suite de dédales et d’escaliers dont les murs sont recouvert de peinture, graf et autres gravures. On passe sous une grille métallique à moitié fermée et on pénètre dans l’arène. La salle a vraiment de la gueule (c’était la première fois que j’y allais) et on remarque la proximité dans la scène, on se dit qu’on est sur le point de vraiment vivre un truc spécial. Mais le kiff se calme quand on arrive au bar, ils n’ont que des bouteilles de 33cl qu’ils vendent quand même 6€ pièce, ah oui c’est vrai on est pas dans une salle de concert ou un squat, on est au YoYo môsieur…
On se pose dans la fosse où un petit jazz mignon tout plein séduit la faune locale et les quinquagénaire bien pensants…
Quand tout d’un coup quatres mecs “débaroullent” sur scène et sans demander quoi que ce soit, entament « The Passenger » avec une puissance de fou furieux. Ce à quoi apparaît l’iguane qui semble être dans une grande forme mais d’une humeur tiède. En arrivant sur scène il nous brandit un gros doigt d’honneur (que les aristorock ont applaudis comme des oufs, rock n’ roll mon gars) et commence son tour de chant. Malgré le fait qu’il avoine fort et avec beaucoup d’énergie, on sent « qu’il est au taf », qu’il est en mode automatique sans vraiment prendre de plaisir. Il va nous balancer tout au long du concert ses danses devenues maintenant iconique (baiser la façade, la dance du ventre version Iggy, à quatres pattes et aboyant pendant le début de « I Wanna Be Your Dog » etc…).
En fait en y regardant bien on aurait dit que ce concert faisait office de répète publique avant la saison des festivals. Déjà par sa setlist (aucun morceau de Post-pop Depression et à part “Skull Ring” de 2003, aucun morceau après 1984) et par l’attitude d’Iggy mais aussi par les musiciens qui l’accompagnaient. Pas de Josh Homme ou de Matt Helders en vue, mais un groupe « d’anonymes » plutôt bien foutu, sous la tutelle d’un vieux collaborateur de l’iguane, Kevin Armstrong. Ensuite dès que se terminais un morceau, Iggy gueulait sur le batteur : « Go, Go, Go… Go on motherfucker !! » comme s’il avait envie que ça se termine rapidement. Bon je dois avouer que personnellement ce dernier point m’a plutôt fait kiffer parce que quand même quel pied d’entendre tous les classiques d’Iggy Pop, en solo ou avec The Stooges, enchaîne au format autoroute à 4 voies…
Je vais prendre ici 2 minutes et une petite parenthèse pour vous parler du public. Aïe….
Déjà ce concert qui était en somme, tout assez confidentiel (quasiment aucune pub n’a été fait) était en fait la 3e partie d’une soirée organisé par le palais de Tokyo. Dans un premier temps se tenait le « Dîner Des Amis », rassemblant les mécènes et autres supporters du Palais de Tokyo. Ces invités durent quand même déboursé 700 euros par couvert pour assister à cette soirée (contre les « maigres » 65 euros pour les « pauvres »). Après le dîner s’en suivit une performance en 3 actes de la danseuse Marie-Agnès Gillot (performance que les « pauvres » n’avait pas le droit d’assister). C’est pourquoi le concert ne commença qu’a 23h…
Parlons en d’ailleurs du temps. Le concert ne durant en tout et pour tout que 58 minutes, soit pour les gens qui avaient déboursé 65 euros pour voir leur idole, du Iggy à 1€10 la minutes. Certains téléphone rose ne sont pas aussi cher…
Bref..
On a vu clairement 3 types de gens dans la fosse du YoYo. Les premiers rangs ont été pris d’assaut par les fans de la première heure qui ne ratent jamais une occasion de voir le kid de Détroit. Ensuite les quinquagénaires qui ont essayé, le temps d’un “gig”, de retrouver leur jeunesse perdue. Sans trop de succès… En effet mon intrépide coéquipière, le photographe Marion Frégeac (AkA Mamzelle Bulle) s’est quand même fais dire qu’elle criait trop fort. A un concert d’Iggy Pop??!!? Mais on est où là… ???
Mais bon la 3e catégorie m’a clairement plus choqué. Ces petits aristorock venus « s’encanailler » dans un concert de rock, alors qu’ils ne connaissaient pas la plupart des morceaux et pire, semblaient n’en avoir rien à foutre, plutôt occupé à prendre des selfies bien cadrés plutôt que de prêter attention à ce qui se passait sur scène…
Donc tout ce tintoin à été organisé par Jean de Loisy (Pdg du Palais de Tokyo et commissaire de l’exposition Rester Vivant) Bernard Chenebault (président des amis du palais) autour de l’exposition de Michel Houellebecq « Rester Vivant ». Bon on sait bien que Houellebecq et Iggy sont pote depuis longtemps et que c’est sûrement ce qui à amener sa participation. Pourtant aucune mention de l’expo ou de l’artiste ne sera faite pendant le concert, et surtout pas de Houellebcq à l’horizon, il est parti en Espagne le lendemain de son vernissage…
Après j’aimerais nuancé mon propos parce qu’on dirait que c’était un concert de merde avec un public de merde, alors que pas du tout…
Iggy quoi…
Le papy de 69 ans qui avoine comme un dingue pendant quasi une heure non-stop avec une énergie fulgurante qui envoie la plupart des ***** de 20 ans qui font du rock « énergique » à l’hospice. La scène est son domaine et il la tiens avec une autorité de monarque punk. A coups de slam ou carrément sauté dans la fausse pour chanté directement dans la gueule d’une fan en transe, Iggy est là et il sait ce qu’il fait et il ne reste plus qu’a fermer ta gueule…
Set-List:
- The Passenger
- Lust For Life
- Five Foot One
- Sixteen
- Sister Midnight
- Real Wild Child (Wild One)
- Skull Ring
- Some Weird Sin
- I Wanna Be Your Dog
- Repo Man
Rappel
- Search & Destroy
- Down On The Street
- No Fun
Texte: Ru5ty
Photos (Iphone5): Mamzelle Bulle/ Marion Fregeac
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