
Juillet a débuté en beauté avec un temps estival, qui nous donnerait presque envie d’aller à la plage – Parfait pour la sortie de “California”, le cinquième album studio de Blink 182 !
Après presque vingt ans, ce groupe de pop-punk qui a bercé bon nombre d’adolescences ne semble toujours pas prêt à prendre sa retraite. Au contraire. Alors que leur patte semblait s’être perdue sur leurs deux derniers opus, les garçons ont opté cinq ans après “Neighborhoods” pour un retour aux sources avec cet effort, empreint à la fois de la nostalgie de ces années passées, et de la deuxième jeunesse qu’offrent ces nouveaux morceaux. Pour ceux qui ont oublié pour quelles raisons ils aimaient Blink, cette sortie vous propose de vous rappeler toutes les raisons pour lesquelles ils sont désormais incontournables. Pourtant, pas de Tom Delonge pour celui-ci, puisque ce dernier a quitté le groupe, mais Matt Skiba d’Alkaline Trio, qui s’y colle à merveille : on n’y entendra presque que du feu.
Tout au long de cette production, on y retrouve les bons vieux jours sur des morceaux comme “Brohemian Rhapsody”, bref morceau dont les seules paroles seront “There’s something about you I can’t put my finger in”, stupides et ados, mais qui donnent le sourire, mêlés à d’autres qui démontrent que la bande a bien mûri question textes, à l’instar de “Sober”, qui traite des choix qu’impliquent un mode de vie où l’on fait sans cesse la fête, tout comme “California”. Globalement, on n’est pas tellement perdus, les “na na na” de “Sober”, les accords et mélodies sont de façon générale assez convenus, et manquent un peu de surprise, mais sont frais et apportent une nostalgie assez positive, comme “Bored to Death”, premier single de l’album, ayant beaucoup de similitudes avec”Adam’s Song”. Les pistes ont un goût d’été, le tout est assez frais, “Cynical”, et “She’s Out Of Her Mind”, “Left Alone”, “Kings of The Weekend”, Rabbit Hole”, “The Only Thing That Matters”, parmi d’autres nous donnent envie de danser sur la plage au coucher du soleil, et montrent à quel point cet album porte bien son titre de “California”, outre les titres “San Diego”, “Los Angeles”, et “California” qui l’estampillent déjà assez bien. Mais il n’y a pas que de la fête, une fois encore, puisqu’on y trouve également notre coup de coeur de l’album, “Home Is Such a Lonely Place”, ballade délicate et très fraîche de l’opus, à la guitare sèche, mais qui passerait très bien une nouvelle fois sur la plage, avec un feu de camp, bien qu’elle offre une pause intéressante par rapport au reste.
Côté artwork, on y retrouve un esprit assez similaire : dans un style comics un peu rétro, nous est présenté un homme et une femme dans une voiture. Sur ce chemin en train d’être parcouru donc, il y a d’un côté la beauté et la jeunesse, de l’autre la mort, qu’elle regarde en pleurant, comme si elle lui demandait de rendre ce qui a été pris, de réparer ce qui a été brisé, ou de ne pas la quitter, car ces deux notions sont comme un couple – la vie ne va pas sans la mort, et bien que la mort semble rejeter la vie, elle n’existerait pas sans elle, et la vie n’aurait de sens sans la mort. Ce qui est mort, le passé, fait la valeur du présent, et c’est dans le regard présent qui se retourne sur son histoire que le passé prend son sens. C’est une constitution assez similaire à l’album. Il mêle les deux avec brio.
Le hic que l’on pourrait formuler est que cet album ne semble pas tellement se présenter comme un tout, mais davantage comme un disque sur lequel figurent les dernières idées des garçons. Il n’y a pas vraiment d’unité générale, mais plus une liste de beaucoup de chansons (qui sont au nombre de 16).
Au final, “California” se pourrait bien être, non pas l’un des meilleurs de Blink, mais un excellent disque qui signe un retour en rois du groupe, et un soulagement pour les nouvelles générations qui pourront se vanter eux aussi d’avoir grandies en écoutant ces punks déjantés.
Blink 182, California, BMG, sortie le 1er juillet 2016
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