Myrath + Qantice @ Le Divan du Monde, Paris, FR – 23-06-16

Enfin ! Oui, enfin, Myrath en tête d’affiche, notre vœu (vous me voyez venir, vœu-génie-lampe-orient tout ça…mais ce sera ma seule allusion, promis) a été exaucé après la frustration du concert de Symphony X en Février dernier (cf report). Pourtant, le pari était osé car cette date se retrouve seulement quelques jours après le Hellfest. On aurait pu craindre un Divan du Monde quasi déserté (oui, promis j’arrête). Et pourtant, l’éternelle fidélité du public metal sera une nouvelle fois prouvée car ce soir du 23 Juin affichera complet, donnant tort aux plus pessimistes. Respect.

On pensait que les Tunisiens seraient seuls à jouer ce soir, et on apprendra assez tardivement l’ajout d’un groupe en ouverture : les Français de Qantice, groupe de power-prog sympho emmené par le guitariste virtuose Tony Beaufils.

Pour tout vous dire, m’intéressant peu à cette scène depuis quelques années, le combo m’était inconnu, mais la tripotée de guests dans leur disco (Yossi Sassi ou Zaher Zorgati, de Myrath justement),  en plus d’avoir eu comme chanteur Pellek, m’a interpellé. Donc curieux de voir ce que ça donne en live. Pourtant en arrivant, sentiment un peu étrange, en raison de l’important décor de Myrath, Qantice devra jouer sur les premiers mètres de la scène, notamment la batterie d’Aurélien (Joucla) installée à peine à un mètre du premier rang, plutôt déconcertant, d’autant plus qu’on se prendra les blast beats directement dans le visage, dommage. De plus, cette configuration empêchera un vrai jeu de scène : Si leur chanteur David (Akesson) se démènera autant qu’il peut pour occuper pleinement le petit espace dont il dispose pour s’exprimer, l’ensemble du reste du groupe sera concentré sur la droite (par rapport au public), si bien que jamais, étant positionnés à gauche, on ne verra de près la jolie basse de Christine (Lanusse), d’où l’absence de photos, navré.

Musicalement,  tant il y a dix ans j’aurais adoré, parce que force est d’admettre que ça joue très très bien, et le son de la Vigier Excalibur version six cordes est quand même sublime, et la folie « malmsteenienne » du guitar-hero est sans doute l’attraction du groupe, tout comme Yosh et l’élégance de son violon, tant j’ai un peu de mal avec ce côté « too much », mais ce n’est qu’un avis et c’est le genre qui veut ça, je comprends totalement que beaucoup adorent, juste que ça me touche moins qu’avant. A côté de ça, David a beau se démener pour faire bouger et chanter le public, on sent qu’une bonne partie de celui-ci n’est venu que pour Myrath…alors semblera plus subir et aura du mal à participer, c’est con parce que je suis persuadé que dans un autre contexte, et avec un public plus réceptif, le groupe doit être sacrément impressionnant. Pour l’heure, je m’en vais écouter leur discographie pour me faire un avis plus précis.

La soirée ayant pris un peu de retard sur l’horaire indiqué (à moins qu’au final ce soit prévu comme ça), le changement de plateau se fait rapidement, et on découvre le somptueux décor dans lequel le combo tunisien va évoluer.

Approchez approchez , Myrath vous invite chez lui, avec cette façade blanche de bâtiment traditionnel tunisien derrière la scène, dont des lumières passent par les différentes ouvertures. Tout simplement sublime et d’une élégance rare. Ce sens de l’accueil et cette proximité avec le public seront les maîtres-mots de cette seconde partie de soirée, avec un public venu en masse (et qui commencera vraiment à se réveiller), preuve de leur popularité grandissante.

Lumières tamisées, et couleurs chaleureuses, Louna apparaît pour un peu de douceur orientale avant que le groupe ne pénètre sur scène (elle reviendra à plusieurs reprises, avec ses copines pour d’autres enchantements). Le groupe se place et nous balance « Believer », titre phare de leur dernier album. Hyper à l’aise, les cinq membres de Myrath semblent s’éclater sur la scène d’une salle digne d’eux, et jouera dans sa quasi-intégralité Legacy, dommage pour celles et ceux déçus par cette dernière sortie, d’ailleurs Zaher semble l’avoir compris. Si nous aussi, nous faisons partie de ces « moins enthousiastes » disons, on ne boudera pas notre plaisir et on se délectera d’avoir également des morceaux de Tales of The Sands. On sera presque étonné de la maîtrise du groupe, maîtrise dont on n’avait pas vraiment pu profiter en Février dernier.  On pourra au passage profiter de la fabuleuse Vigier Excalibur, mais version sept cordes cette fois, de Malek, que je peux enfin voir de près, putain, qu’est-ce que c’est beau…pardon, je m’égare un peu, il faut bien que je compense, j’aurai à peine vu la basse de Anis.

Comme on l’a dit, ce soir, on goûte à l’hospitalité tunisienne,  et même une partie de la famille nous sera présentée, en l’occurrence Kevin (Codfert – producteur, parolier du groupe) qui aura l’occasion de monter sur scène, et même de jouer avec le groupe, sympathique, et qui , en multipliant les moments de complicité entre les différents membres du combo (avec notamment un Elyes – clavier, bien bavard) contribue à accroître cet aspect des plus chaleureux de la soirée.  Il fait donc chaud dans la salle, au sens propre comme au figuré, très chaud, et sur scène c’est encore pire : Zaher transpire à grosses gouttes, perdant même parfois ses moments sous l’effet de cette chaleur.

Mais si Zaher en chie, Morgan, qui se donne à fond derrière sa batterie, lui se trouve juste devant le décor, commence à montrer des signes de fatigue, jusqu’à devoir s’absenter quelques minutes…puis un peu plus. Le groupe entier finit par sortir de scène, histoire de voir ce qui se trame .Pendant l’attente, le staff du groupe n’hésitera pas à venir abreuver le public qui commence à s’inquiéter, très beau geste. Au retour du combo, on nous informera que Morgan n’a plus la force de continuer, visiblement très affaibli par ce qu’il vient de donner.  Sauf que, et preuve du professionnalisme et de la classe des Tunisiens, le groupe refuse de terminer la soirée ainsi, et surtout leur batteur, en vrai batteur, nous offrira un “Tales of The Sands”, qui, vu le contexte,  aura encore plus d’impact, titre qui aurait parfaitement conclu la soirée. Sauf que c’est mal connaître le bonhomme, qui puisera dans toutes ses dernières forces pour offrir un ultime morceau, “Beyond de Stars”, à un public totalement touché par cette volonté de lui faire plaisir, pardonnant immédiatement l’amputation d’une partie du set. Ce que le groupe aura fait ce soir, mérite toute l’admiration possible.

Myrath en tête d’affiche,  ça pouvait paraître osé. Et pourtant, la soirée aura tenu toutes ses promesses, et plus encore. On les savait accueillants et hyper sympas et plus d’être d’excellents musiciens, ils ont prouvé qu’ils faisaient partie des plus grands. Merci à eux. Maintenant on ose imaginer un plateau 100% oriental avec Nawather, Orphaned Land, Arkan, Acyl et d’autres….et puis vivement la tournée des dix ans du groupe !

Chaleureux remerciements à Veryshow /Verycords et au Divan du Monde pour avoir rendu cette soirée possible.

Photos : Mel & Mats

Texte : Mats

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