VERMINE – VERMINE

Vermine ça vous dit quelque chose ? Rien ? Alors peut-être que les noms de Drawers et Plebeian Grandstand vous convaincront plus rapidement. Si vous vous demandez pourquoi je vous parle de ces trois loustics alors je vous réponds oui, il y a bien un rapport entre ces trois groupes malgré les styles qui les séparent. Ce rapport c’est Olivier Lolmède, instrumentiste dans ces trois formations. Mais Vermine est plus que cela, car c’est en fait son projet solo, version Black Metal cette fois.

Vermine_cover

L’album est court et on aurait plutôt vu ça sous la forme d’un E.P. Mais ce n’est pas très grave, la question du format importe peu ici car ce premier opus est vraiment réussi. Le nom est d’ailleurs déjà en soi une réussite, et n’est pas si usité que ça dans la scène Black Metal, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Olivier a bien choisi son pseudo car son chant est véritablement celui d’une « vermine » crasseuse, sale et puante. La piste « Peur Du Vide » le montre avec virulence en proposant des sonorités parfois proche du DSBM.

Ce qu’il y a d’excellent dans ce projet c’est le goût pour la bonne dissonance. Celle qui transmet de véritables émotions, torture l’esprit et fait grincer des dents. C’est l’effet que produit Vermine à chacune de ses pistes. On ne peut s’empêcher d’écouter alors même que les sensations sont perfides et ingrates. C’est ça le véritable plaisir du Black Metal à vocation dégueulasse, sorte de musique à la Bukowski en somme. Une vie de marginale, misérable, pleine d’alcool, de sexe et de brutalité, voilà à quoi on pourrait résumer à peu près Vermine.

Certaines pistes accueillent même une sorte de cor de chasse (« Peur Du Vide » ou « Rivage ») qui donne plus de profondeur à l’ensemble et accroît son originalité. On aurait aimé en entendre plus, mais peut-être qu’on aurait alors dérivé du côté du Black Metal rural style Sale Freux ou KPN. Bon, on en est encore loin. Vermine a aussi un côté plus mélodique et germanique, comme on peut le voir sur « Pouces Coupés », ce qui le différencie largement des groupes précités.

Vermine, c’est peu le Talleyrand du Black Metal : « de la merde dans un bas de soie » comme le dirait Napoléon. Mais cela n’a absolument rien de négatif, au contraire. Olivier Lolmède fait en réalité la bonne synthèse entre l’attirance inéxorable pour la déchéance et le goût des harmonies percutantes. Un très bon début.

Texte : Maxime

Vermine, Vermine, sorti en avril 2016 chez BLWBCK

Bandcamp 

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