MAGRUDERGRIND – II

Me voilà donc en retard pour chroniquer le dernier album de Magrudergrind, II. Faut dire qu’il m’a donné du fil à retordre celui-ci. Le combo américain, ayant rencontré des problèmes (de drogues notamment…), nous a longtemps laissé dans le flou depuis leur excellent album éponyme. Une des meilleures sortie powerviolence de la décennie, mélangeant riffs crust à la haine du powerviolence, tantôt hurlé ou gueulé, chaque morceau donnait envie de tout casser chez soi.

Magrudergrind-II

J’attends l’album depuis son annonce bien-sûr, et quand enfin je l’écoute… C’est le drame. Je suis déçu. Je ne pensais pas ça possible venant de Magrudergrind. Rassurez-vous, il n’est pas non plus mauvais. Nuançons le propos… Si on reste sur le plan purement musical, le trio a perdu toute son originalité. Finie l’alternance entre voix criée, voix hurlée et voix braillée, changement rapide entre grave et aigu. On reste dans la même technique tout du long. Une sorte de mix entre son growl et son scream. L’instrumental est retourné à un powerviolence tout à fait banal, ça tape non-stop pendant trente minutes. Ça reste efficace de toutes façons. Mais la patte propre au groupe ne se ressent que dans quelques traces discrètes.

En fait, le plus gros défaut de ce II, c’est la production. Elle reste dans les tons de ce qui se fait habituellement dans ce genre-là, mais elle perd tout dynamisme, elle est raw mais on sent qu’il y a une recherche de plus massif en fond, mais très très au fond. Ça sonne juste relent mou des mecs qui sortent de cure. C’est dommage. Pourtant je ne peux me résoudre à le trouver mauvais. Pour ce qui se fait en ce moment dans le grindcore, c’est quand même très bon, et un futur achat pour ma part.

L’album dans son entièreté reste cohérent, et c’est du PxV de bonne facture. Une déception plutôt comparative par rapport à ce qu’ils nous ont servi sur l’opus précédent, où on tape immédiatement dans le haut du panier. On en attendait peut-être trop de ces musiciens. Je ne perds pas espoir quant à apprécier de plus en plus l’album. Il nécessite plusieurs écoutes attentives pour réellement l’aimer dans toute sa subtilité.

Magrudergrind a clairement ralenti la cadence, mais on ne peut qu’attendre une suite à cet album. Une déception pour moi, malgré beaucoup de qualités. Je reste très content du retour du trio et de leur remise sur pieds. C’est d’ailleurs un excellent album pour entrer dans le monde brutal du powerviolence. II est plus qu’accessible, simple et efficace, sans forcément être simpliste.

Texte : Kant

Magrudergrind, II, sorti le 12 février 2016 chez Relapse Records

Facebook

Bandcamp

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire