ARCHITECTS – ALL OUR GODS HAVE ABANDONED US

©Jennifer McCord
Et si nous nous amusions à dresser la liste des formations metalcore qui ont fait un feu de paille après un album au succès fulgurant ? Et puis abordons la question d’Architects. Depuis 2009, le quintet de Brighton a été en mesure de nous livrer pas moins de quatre opus de haut-vol au détriment d’avis parfois mitigés. Le dernier en date, Lost Forever // Lost Together, a permis au groupe d’asseoir sa réputation, et ce aux quatre coins du monde. Deux ans après ce succès commercial, la bande revient avec un septième long jeu baptisé All Our Gods Have Abandoned Us, le deuxième de l’ère Epitaph Records.

aI5r3JgYX6E
Concernant le processus d’enregistrement, les Architects ont souhaité rempiler avec le même casting que pour LT//LF, à savoir les producteur Fredrik Nordström et Henrik Udd. Affûtés, remontés, dévastés, les Anglais nous livrent un album aussi puissant qu’évident comme en témoigne le titre d’ouverture « Nihilist ». Véritable bombe de moins de trois minutes, le morceau zappe les préliminaires et nous plonge dans une recette qu’Architects maîtrisent à la perfection : des riffs de guitares tranchants, des mélodies ravageuses, des frappes de fûts à rendre fou et les cris puissants d’un Sam Carter enragé comme jamais. De quoi mettre tout le monde d’accord d’emblée. Pourtant, par la suite, les sceptiques reprendront volontiers leurs débats à propos d’une recette qui se bouffe la queue et il faut admettre qu’on ne pourra pas leur donner tort. AOGHAU est la suite on-ne-peut-plus logique de LF//LT tant pour le meilleur (le single « Downfall » et ce « Deathwish » au refrain comebackkidesque) que pour le pire (« From The Wilderness » et « The Empty Hourglass » où l’auto-parodie pend au nez des Anglais).
Mais, qu’on se rassure, cette septième livraison d’Architects demeurera une pépite de cette année 2016. A commencer par le premier extrait dévoilé il y a quelques mois, « A Match Made Into Heaven », qui brille d’efficacité depuis son riff à son final en apothéose. A défaut de changer quelque chose à la musique du groupe, le titre « Phantom Fear » contient tous les éléments d’un morceau emblématique du quintet de Brighton – y compris un quota rassurant de « Blegh » devenu marque de fabrique de Carter – qui saura déchaîner les pits de la planète pour l’immense tournée à venir. Enfin, vous aurez quand même l’occasion de faire taire les sceptiques le temps d’un « All Love Is Lost » où le groupe abandonne les breaks et les « Blegh » le temps d’un titre plus sombre, plus lent où Sam Carter, abattu, s’époumone jusqu’à faire dresser le poil (« All love is lost, so carry the cross / ’cause there’s no human in us left / We are music made for the deaf »). Pour clôturer leur septième livraison, les Architects s’essaient avec brio à un format plus long avec « Memento Mori ». La bande prend ici le temps de nous exposer les tréfonds de sa créativité dans un torrent de rage et de mélancolie pendant plus de huit minutes sans jamais perdre en efficacité. Prend ça le sceptique.
Avec ce All Our Gods Have Abandoned Us, Architects minimisent le risque et en payent logiquement les conséquences. Bien que des titres comme « All Love Is Lost » et « Memento Mori » ouvrent la porte à de nouvelles idées, il est peut-être venu le temps pour le quintet de Brighton de revoir sa recette. Un disque majeur de cette année qui rencontre pour le moment un succès critique incontestable et qui ne décevra pas leurs fans les plus enhardis. Attention quand même à ne pas trop tirer sur la corde, sauf lorsqu’il s’agit des « fucking pigs ».
Texte : Alex’
Architects, All Our Gods Have Abandoned Us, sorti le 27 mai 2016 chez Epitaph Records
Retrouvez notre interview de Sam Carter ici !

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire