COLDRAIN + GUESTS @ THE BORDERLINE, LONDRES, UK – 21/05/2016

Samedi dernier, The Unchained a franchi la Manche pour se rendre au Borderline de Londres, où avait lieu le concert du groupe Japonais Coldrain, dont les premières parties étaient assurées par les Anglais de Counting Days et les Américains de Wage War. Un sacré mélange.

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La soirée s’ouvre sur la performance de Counting Days qui, d’une certaine façon, sont nos hôtes ce soir, puisqu’ils jouent à la maison. Ils ne nous avaient pas menti lorsqu’ils nous assuraient qu’ils déborderaient d’énergie à Londres : “Always for the hometown crowd”. Leur show est nettement au-dessus de celui de Paris la semaine passée. Le son est plus propre, plus carré, il n’y a pas de soucis techniques, et les membres ont l’air beaucoup plus confiants et fiers de nous présenter les nouveaux morceaux issus de Liberated Sound. Propres, efficaces, entraînants, ces bombes d’énergie brisent très vite la glace entre l’auditoire et les musiciens. On se libère, et il n’y a plus rien qui compte alors que le moment présent : on travaille à l’unisson pour en faire la meilleure soirée possible. Le frontman n’hésite pas à laisser ses fans chanter à la place, à plusieurs reprises. C’est une question de confiance, mais surtout d’alchimie. La salle est devenue le terrain de jeu d’une bande de copains, loin du clivage groupe-fans malheureusement si récurrent dans le milieu.
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Mais la fête est loin d’être terminée. Le groupe Wage War, venu du pays de la statue de la liberté, reprend le flambeau, prêt à embraser le Borderline. Et de fait, c’est la bagarre. Les garçons portent bien leur nom. Plus personne ne tient en place. Une sorte de force, de rage, prend le dessus et termine de briser les dernières chaînes, et permet aux plus téméraires de s’engouffrer dans le pit. Nous ne sommes plus Borderline, mais bien Accross-the-line. Ou plutôt, il n’y a plus de ligne du tout. Pas même de frontière corporelle : on s’amasse, se bouscule, et le bouillonnement intérieur, celui dû à la musique, se traduit instantanément par des bousculades. Les esprits ont fusionné avec leurs mélodies, reprises d’une seule voix, à l’instar de leur célèbre “Youngblood”. Et, alors que la formation termine sur “21”, une piste qui parle de grandir, le public se met à chanter “joyeux anniversaire” au guitariste. Comme quoi, tout est lié.
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C’est une salle transpirante et lessivée que trouveront les Japonais de Coldrain à leur arrivée. Pourtant, il n’est pas question de se reposer, bien au contraire, il va falloir tout donner et repousser ses limites. Les premières notes de “VENA” donnent le ton, et les paroles “I still find myself wanting more / Suffocating while I’m still breathing / Is this for nothing?” semblent ironiquement nous renvoyer à notre condition. Mais ce ne sera clairement pas pour rien, puisque la prestation des Nippons sera ce soir la meilleure qu’ils aient faite jusque-là. Si nous connaissions déjà la setlist, très bien articulée entre leurs différents succès, c’est dans leur interprétation que les morceaux changeront. Plus de hargne, de force, plus de vitalité, alors même que le groupe essuie la fatigue des jours passés… Mais surtout, ils ont l’air beaucoup plus à l’aise.
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Et même lorsque le frontman se rate sur le début de “Heart of the Young”, et déclare son échec, c’est avec humour qu’il le fait. L’humilité du quintette est épatante. Ils ne cessent de remercier leur désormais seconde famille qu’est le public, qui s’est déplacé et se donne à fond, chante et se bouscule pour eux. Nous étions unis, il n’y avait “No borders, no boundaries”. Car, comme le rappelle le frontman, la musique n’a pas de frontières, parce qu’elle est quelque chose qui coule dans les veines. C’est le propos de Vena, et de cette tournée. Coldrain a un message universel, parce qu’il est proprement humain.
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Lorsque les notes raisonnent dans la salle, elles font écho en nous et prennent aux tripes : qu’elle extirpe notre rage ou fasse exploser notre joie, on ne sort pas indemne de leur show. Les paroles “One day we will be transcendant just to prove we’re divine” prennent un tout autre sens ici : l’art qui permet de dépasser notre humanité est la musique, car elle change notre nature d’hommes singuliers en celle d’êtres capables d’immensité, de partage au delà des frontières physiques, mentales ou territoriales. Même le Borderline a vu les limites de son nom, car les trois groupes et le public ont littéralement tout explosé.
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Une chose est sûre au terme de ces festivités, c’est que les différentes formations ont de beaux jours devant eux. Pour ce qui est de Coldrain, les fans de la première heure ont pu assister à leur métamorphose ces dernières années, et en deux semaines de temps, leurs progrès se sont encore vus. Il n’y a pas de limite pour eux. Ou plus. Leur tournée se termine cette semaine, avec les trois dates du Slam Dunk Festival. S’ils feront mieux encore ? “The sky is the limit” selon Masato, alors nous vous dirons ça après le Slam Dunk de Birmingham !
Texte et photos : Aurélie Renault

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